arrondie par devant; l’ouverture de la bouche placée
au dessous du museau, et garnie de deux barbillonsg
et la lèvre supérieure proéminente. Les dents sont très-
petites, et les ouvertures des branchies au nombre de
cinq : mais les deux dernières de chaque côté sont si
rapprochées, qu’elles se confondent l’une dan»l’autre,
et que d’habiles naturalistes ont cru que le tigré n en
avoit que huit. L’on voit la première nageoire du dos
au dessus des ventrales, la seconde au dessus de celle
de l’anus, et la caudale divisée en deux lobes, qui ne
régnent communément que le long de la partie inférieure
de la queue.
Qn a écrit que le tigré vivoit le plus souvent de
cancres et de coquillages. La petitesse de ses dents
rend cette assertion vraisemblable; et ce fait curieux
dans l’histoire de très-grands squales pourroit confirmer,
s’il étoitbien constaté, une des habitudes que l’on
a attribuées à cette espèce, celle de vivre plusieurs individus
ensemble sans chercher à se dévorer les uns
les autres. Mais ne nous pressons pas d’admettre l’existence
de moeurs si opposées à. celles d animaux carnivores
, tourmentés par un appétit vorace, et ne pouvant
l’appaiser que par une proie abondante.
LE SQUALE GALONNÉ *,
•L es mers qui baignent les côtes d’Afrique, et particulièrement
celle qui avoisine le Cap de Bonne-Espérance,
sont l’habitation ordinaire de ce squale, dont le eitojen
Broussonnet est le premier qui ait publié la description.
Son caractère distinctif consiste dans sept grandes
bandes noirâtres, parallèles entre elles, et qui s’étendent
longitudinalement sur son dos.
Il est d’ailleurs revêtu de petits tubercules ou d’écailleS
, presque carrées. Sa tête est déprimée, et un peu plus
large que le corps; ses jeux sont trois fois plus grands
que les évents; et au travers de l’ouverture de sa bouche,
qui est demi-circulaire, on voit des tubercules mous sur
la langue et le palais, et plusieurs rangées, transversales
dans la mâchoire supérieure et obliques dans l’inferieure,
de dents longues, aiguës, et comprimées de
dehors en dedans.
Deux lobes inégaux servent à fermer les narines.
Les ouvertures des branchies sont au nombre de cinq
* Chien de mer galonné, Broussonnet, Mémoires de l’académie des
sciences de Paris3 1780.
Squalus africanus, Linné, édition de Gmelin.
Chien de mer galonné, Bonnaterre, planches de l’Encyclopédie métho-
digue.