l’entraîne souvent autour des bâtimens, au milieu des
rades, auprès des côtes, qu’il s’y montre fréquemment
à la surface de l’eau, et que sa vue est toujours
accompagnée du danger d’être la victime de sa férocité.
Aussi n’est-il presque aucune relation de voyage sur
mer, qui ne fasse mention de l’apparition de quelque
marteau, qui n’indique quelqu’une de ses habitudes
redoutables, n’expose, au moins imparfaitement, sa
forme, ne soit ornée d’une figure plus ou moins exacte
de cet animal; et depuis long-temps on ne voit presque
aucune collection d’objets d’histoire naturelle, ni
même de substances pharmaceutiques, qui ne présente
quelque individu de cette espèce,
Gronov. mus. i , n. iSç, Zoojih. n. 146.
Sphyræna Giîlii, Mus. besler.p. 55, tub. 2-5.
Arist. anim. Ub. 2, c. ï 5.
Ælian. an. Ub. -9, c. 49.
Gesner, Aquat.p. io5o,, icon. an. p* i 5o.
Aldrov. pisc. p. 408.
ITonston, pisc. p. 29, tab. 'J^fig. 8 et 9.
Marteau, poisson juif, zygæna, libella, Rondelet, première partie,liv. i 3,
cJiap. 10.
Zigène, Du Tertre, Ant. 2, p. 207.
Requin, FerminSurin. 2, p. 248,
Pantouflier, Lahat. Amer. 4, p. 3oi.
JF/ liughby, Ichthyol, p. S5, tab. B , 1.
Balance fish, Raj. pisc. p. 20, n. 7.
Marteau, -Valmont-Bomare, Dict. d'histoire naturelle.
Charleton, p. 128.
Oppian. lib. 1 , p. 14.
Marteau, Duhamel, Traité des pêches, ■ seconde partie, se et. 9, p .308, pl.
Cette conformation singulière du marteau consiste
principalement dans la très-grande largeur de sa tête,
qui s’étend de chaque côté , de manière à représenter
un marteau, dont le corps seroit le manche; et de là
vient le nom que nous avons cru devoir lui conserver.
Cette figure, considérée dans un autre sens, et vue
dans les momens où le squale a la tête en bas , et l’extrémité
de la queue en haut, ressemble aussi à celle
d’une balance, ou à celle d’un niveau ; et voilà pourquoi
les noms de niveau et de balance ont été donnés au poissons
que nous décrivons.
Le devant de cette tête, très-étendue à droite et à
gauche, est un peu festonné, mais assez légèrement
et par portions assez grandes pour que cette partie
observée d’un peu loin paroisse terminée par une ligne
presque droite; et le milieu de ce long marteau est un
peu convexe par-dessus et par-dessous.
Les yeux sont placés aux bouts de ce même marteau.
Ils sont gros, saillans , et présentent dans leur iris une
couleur d’or, que les appétits violens de l’animal changent
souvent en rouge de sang. Pour peu que l’animal
s’irrite, il tourne et anime d’une manière effrayante ces
yeux qui s’enflamment.
Au dessous de la tête, et près de l’endroit où le tronc
commence, l’on voit une ouverture déini-circulaire.
C’est celle de la bouche, qui est garnie, dans chaque mâchoire,
de trois ou quatre rangs de dents larges, aiguës,
et dentelées de deux côtés, et dans la cavité de laquelle