H I S T O I R E N A T U R E L L E .
caractères, et particulièrement par les aiguillons que
l’on voit former un rang, non seulement sur la queue,
comme ceux que présente la bâtis-, mais encore sur le
dos. Elle a le devant de la tête terminé par une pointe
assez aiguë pour mériter le nom dvxyrimjue ou bec
jKHntu, qu’on lui donne depuis long-temps. Auprès de
chaque oeil, on apperçoit trois grands aiguillons; le dos
en montre quelquefois deux très-forts; et l’on en distingue
aussi un assez grand nombre de petits et de
foibles répandus sur toute la surface supérieure du
corps. Quelquefois la queue du mâle est armée non
seulement dune, mais de trois rangées d’aiguillons. L’on
voit assez souvent d’ailleurs les piquans qui garnissent la
queue du mâle ou celle de la femelle, plus longs et plus
gros les uns que les autres, et placés de manière qu’il
s’en présente alternativement un plus grand et un
moins grand. Au reste, nous croyons devoir prévenir
ici que plusieurs auteurs ont jeté de la confusion dans
l’histoire des raies, et les ont supposées divisées en
plus d’espèces qu’elles n’en forment réellement, pour
avoir regardé la disposition , le nombre, la place, la
figure et la grandeur des aiguillons, comme des caractères
toujours constans et toujours distinctifs des espèces.
Nous nous sommes assurés, en examinant une
assez grande quantité de raies d’âge, de sexe et de
pays différems, qu’il n’y-a que certaines distributions et
certaines formes piquans qui ne varient ni suivant le
climat, ni suivant le sexe, ni suivant l’âge des individus,
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