combat terrible , selon Pline , que celui qu’il livre au
plongeur dont il veut faire sa proie. Il se jette particulièrement
sur les parties du corps qui fra ppent ses jeux
par leur blancheur. Le seul mojen de sauver sa vie est
d’aller avec courage au devant de lu i, rie lui présenter
un fer aigu, et de chercher à lui rendre la terreur qu’il
inspire. L’avantage peut être égal de part'et d’autre,
tant qu’on se bat dans le fond des mers : mais à mesure
que le plongeur gagne la surface de l’eau, son danger
augmente ; les efforts qu’il fait pour s’élever s’opposent
à ceux qu’il devroit faire pour s’avancer contre le
squale, et son espoir ne peut plus être que dans ses
compagnons qui s’empressent de tirer à eux la corde
qui le tient attaché.’Sa main gauche ne cesse de secouer
cette corde en signe de détresse, et sadroite, armée du
fe r, ne cesse de combattre. Il arrive enfin auprès de
la barque son unique asjle; et si cependant il n’est
remonté avec violence dans ce bâtiment, et s’il n’aide
lui-même ce mouvement rapide en se repliant en
boule avec force et promptitude, il est englouti par le
milandre, qui l’arrache des mains mêmes de ses compagnons.
En vain ont-ils assailli le squale à coups redoublés
de trident; le redoutable milandre sait échapper
à leurs attaques, en plaçant son corps sous le vaisseau,
et en n’avançant sa gueule que pour dévorer l’infortuné
plongeur.
Le milandre exerce son pouvoir secondaire, et néanmoins,
très-dangereux, non seulement dans la Méditerranée,
mais encore dans l’Océan d’Europe, et dans
plusieurs -autres mers. Cette "espèce est très-répandue
sur le globe; et dès-lors la partie de sa dépouille la
plus difficile à détruire, c’est-à-dire ses dents, ont dû
se trouver fossiles dans plusieurs contrées de la terre*
aù, en effet, on les a rencontrées.
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