Cette dénomination de vieille vient de la nature du
sifflement quelle produit,- et dans lequel on a voulu
trouver des rapports avec les sons d’une voix afloiblie
par l’âge, et de la forme de ses dents de devant, que l’on
a considérées comme un peu semblables à des dents
décharnées.
Le baliste vieille parvient quelquefois jusqu’à la longueur
de trois pieds , ou de près d’un mètre. L’ouverture
des branchies est plus grande que sur la plupart
des-autres balistes; trois rangs d’aiguillons sont ordinairement
placés au devant de la nageoire thorachique,
ou inférieure, qui est très-longue, et ne contribue
pas peu à défendre le dessous du corps. La nageoire de
la queue est en forme de croissant *; les deux rayons
qui en composent les pointes se prolongent en très-
longs filamens. De semblables prolongations terminent
les rayons antérieurs de la seconde nageoire du dos;
et le premier rayon de la première dorsale est très-
fort et dentelé par-devant.
Vojons maintenant la nuance et la distribution des
couleurs dont est peinte le plus souvent cette belle
espèce de baliste.
Le dessus du corps est d’un jaune foncé'et rayé de
* Il y a communément à la membrane des branchies ; ' 2 rayons*
à la première nageoire dorsale 3
à la seconde _ 29
aux nageoires pectorales 18
à la thorachique, improprement dite ventrale, 12
à celle de ,1’auus 20
et à celle de la queue 14
bleu ; ce jaune s’éclaircit sur les côtés, et se change en
gris dans la partie inférieure du corps. L’iris est rouge;
et de chaque oeil partent, comme d’un centre, sept ou
huit petites raies d’un beau bleu. Cette même couleur
bleue borde les lèvres, les nageoires pectorales qui
sont jaunes , celle de lanus qui est grise, et la caudale
qui est jaune , et elle s’étend sur la queue en bandes
transversales, dont la teinte devient plus claire à me-
• sure qu’elles sont plus éloignées de la tête.
La vieille se nourrit des animaux des coquilles. Elle
est quelquefois la proie de gros poissons, malgré sa
grandeur, sa conformation et ses piquans : mais alors
elle est presque toujours saisie par la queue, qui, dénuée
d’aiguillons , est moins bien défendue que le
devant du corps, et d’ailleurs est douée d’une force à
proportion beaucoup moins considérable ; ce qui s’a.c-
corde avec ce que nous venons de dire sur la lenteur
des mouvemeus des balistes.
On trouve la vieille non seulement dans les mers de
l’Inde, mais encore dans celles d’Amérique, où cette
espèce , en subissant quelque changement dans le
nombre des rayons de ses nageoires * et dans les teintes
de-ses couleurs, a produit plus d’une variété.
* On compte dans une de. ces variétés,
à la première nageoire du dos 3 rayons.
à la seconde 27
aux pectorales 14
à la thorachique T4
à celle de. l’anus 25
à celle de la queue 12