l’origine de ceux qui se répandent dans toutes les parties
du poisson, et y distribuent un sang dont les élémens ont
reçu une nouvelle vie. Ces vaisseauk sanguins, qui ne
sont composés dans les membranes des branchies que
de parois très-minces et facilement perméables à divers
fluides, peuvent exercer, ainsi que flous l’avons exposé,
une action d’autant plus grande sur le fluide qui les
arrose, que la surface présentée par les feuillets des
branchies, et sur laquelle ils sont disséminés , est très-
grande dans tous les poissons, à proportion de l’étendue
de leur corps. En effet, les raies ne sont pas les poissons
dans lesquels les membranes branchiales offrent la plus
grande division, ni par conséquent le plus grand développement;
et cependant un très-habile anatomiste, le
professeur Monro d’Edimbourg, a trouvé que la surface
de ces feuillets, dans une raie bâtis de grandeur médiocre,
étoit égale à celle du corps humain. Au reste, la
partie extérieure de ces branchies, ou, pour mieux dire^
des feuillets qui les composent, au lieu d’être isolée
relativement à la peau, ou au bord de la cavité, qui
l’avoisine, comme le sont les branchies du plus grand
nombre de poissons et particulièrement des osseux, est
assujettie à cette mêmeqfeau ou à ce même bord par une
membrane très-mince. Mais cette membrane est trop
déliée pour nuire à la respiration, et peut tout au plus
en modifier les opérations d’une manière analogue aux
habitudes de la bâtis.
Cette raie a deux nageoires ventrales placées à la suite
des nageoires pectorales, auprès et de chaque coté de
l’anus, que deux autres nageoires, auxquelles nous donnerons
le nom de nageoires de lanus, touchent de plus
près, et entourent, pour ainsi dire. 11 en est meme environné
de manière à paraître situé, en quelque sorte,
au milieu d’une seule nageoire qu il auroit divisée en
deux par sa position, et que plusieurs naturalistes ont
nommée en effet, au singulier, nageoire de lanus. Mais
ces nageoires, tant de lanus que ventrales, au lieu
d’être situées perpendiculairement ou très-obliquement,
comme dans la plupart des poissons, ont une
situation presque entièrement horizontale , et, semblant
être, à certains égards, une continuation des nageoires
pectorales, servent à terminer la forme de losange très-
aplati que présente l’ensemble du corps de la bâtis.
De plus, la nageoire ventrale et celle de l’anus, que
l’on voit de chaque côté du corps, ne sont pas véritable**
ment distinctés l’une de l’autre. On reconnoît au moins
lé plus souvent, en les étendant, quelles ne sont que
.deux parties d’une même nageoire, que la même membrane
les revêt, et que la grandeur des rayons, plus
longs communément dans la portion que l’on a nommée
ventrale, peut seule faire connoître où commence une
portion et où finit l’autre. On devroit donc, à la rigueur,
ne pas suivre l’usage adopté par les naturalistes qui ont
écrit sur les raies, et dire que la bâtis n’a pas de nageoires
de l’anus, mais deux longues nageoires ventrales
qui environnent l’anus par leurs extrémités postérieures.