raies bouclées, comme les autres raies, avec des cordes
flottantes ’, des folles1, des demi-folles3; et des seines 4.
* Il y a trois manières principales de pêcher avec des cordes.
Premièrement, on peut'se servir d’une longue corde à laquelle on attache,
de distance en distance, des lignes ou empiles garnies de leurs haims. Cette
corde principale porte le nom de maîtresse corde, ou de bouffe, sur les bords
de l’Océan, et celui de maître de palangre sur les côtes de la Méditerranée
, ou la dénomination de palangres remplace celle de cordes, et où les
pêcheurs qui emploient des cordes et des empiles sont appelés palangriers,
au lieu de cordiers. Par empile ou pile, on entend un fil de crin , de chanvre,
ou de laiton, auquel un haim est attaché, que l’on suspend aux lignes, et
qui, variant dans sa grosseur suivant la force cle& haims, et l ’espèce du
poisson que l’on se propose de prendre, est simple, ou double, rond,
ou tressé en cadenette. Et par haim, presque tout le monde sait que l’on
désigne un crochet d’os, de bois dur, ou de métal, auquel on attache
une amorce, et qui, recevant quelquefois le nom d’hameçon, le porte sur*
tout lorsqu’il est garni de son appât.
Secondement, on pêche avec des cordes par fo n d , c’est-à-dire avec des
maîtresses cordes chargées de plomb, ou de cailloux, qui les assujettissent
au fond des eaux.
Et troisièmement, on peut employer une corde flottante. Cette dernière,
moins grosse ordinairement que les cordes par fond, est soutenue par des
flottes ou corcerons de liège, qui la font quelquefois flotter entièrement à
la surface de l’eau. On s’en sert pour prendre les poissons qui nagent très^-
près de la superficie des mers ou des rivières.
s. La fo lle est un filet à larges mailles, que l’on tend de manière qu’il
fasse des plis tant dans le sens horizontal que dans le sens vertical, afin que
les poissons s’enveloppent plus facilement dans ses differentes parties. La
plupart des auteurs qui ont écrit sur les instrumens employés dans les pêches,
ont dit que les mouvemens irréguliers et multipliés produits par les plis de ce
filet lui ont fait donner le nom de fo lle. Au reste, il est lesté par le bas, et
légèrement flotté ou garni de liège par le haut; et c’est communément
auprès du fond des mers ou de celui des rivières qu’il est tendu.
3 La demi-folle diffère de la fo lle , en ce qu’elle a moins d’ étendue, et que
les mailles qui la composent sont plus étroites.
4 On nomme seine, ou senne, un filet composé d’une nappe simple, et:
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Lorsque la bouclée a été prise, on la conserve pendant
quelques jours, ainsi que presque tous les poissons
du même genre, afin que sa chair acquière de la délicatesse,
et perde toute odeur de marécage ou de marine.
Sur plusieurs côtes, on recherche beaucoup de
jeunes et très-petites raies bouclées que l’on nomme
rayons, raïetons, ralliions, et, dans quelques ports, papillons;
dénomination dont on se sert aussi quelquefois
pour désigner des morceaux détachés de grandes raies
desséchées, et préparées pour de longs voyages.
propre à arrêter les poissons que l’on veut prendre. Elle diffère de la fo lle ,
en ce qu’elle est destinée à être traînée par les pêcheurs. Elle est garnie de
lest dans sa partie inférieure, et àe flottes ou morceaux de liège dans sa
parfisfsupérieure. La corde qui borde et termine cette partie supérieure, et
à laquelle les flottes sont attachées, se nomme ralingue. Aux extrémités de
cette ralingue sont des cordes plus ou moins longues qu’on appelle bras, et
qui servent à tendre le filet ou à le traîner. Lorsqu’on traîne la Seine, elle
forme dans le sens horizontal, une courbure dont le creux est tourné vers le
point auquel on tend; et comme il est très-rare que les poissons que l ’on
poursuit avec ce filet soient de grandeur ou de forme à s’embarrasser et
se prendre dans ses mailles, on ne relève la seine qu’en rapprochant et réunissant
tout-à-fait les deux bouts de la ralingue, et en renfermant les poissons
dans le contour que l ’on produit par cette manoeuvre.