ont, en général, peu de chair ; mais elle est de bon
goût dans plusieurs espèces.
Le triangulaire habite dans les deux Indes. Sur cet
animal, ainsi que sur tous les ostràeions , les tubercules
qui recouvrent l’enveloppe osseuse, sont placés de
manière à la faire paroître divisée en pièces hexagones
et plus ou moins régulières, mais presque toutes de la
même grandeur.
Sur le triangulaire, ces hexagones sont relevés dans
leur centre, et les tubercules qui les composent sont
très-sensibles. Cette conformation suffit pour distinguer
le triangulaire des autres cartilagineux compris dans le
premier sous-genre des ostràeions, et qui n’ont que
trois faces longitudinales.
Le milieu du dos de l’ostracion que nous décrivons,
est d’ailleurs très-relevé, de telle sorte que chacune
des faces latérales de l’enveloppe de ce poisson est
presque triangulaire. De plus, la forme bombée des
hexagones, et les petits tubercules dont ils sont hé->
rissés , font paroître la ligne dorsale, lorsqu’on la regarde
par côté , non seulement festonnée, mais encore
finement dentelée.
Au reste, sur tous les ostràeions , et par conséquent
sur le triangulaire, l’ensemble de l’enveloppe osseuse
est recouvert d’un tégument très-peu épais, d’une
sorte de peau ou d’épiderme très-mince, qui s’applique
très-exactement à toutes les inégalités, et n’empêche
de distinguer aucune forme. Après un commencement
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d’altération ou de décomposition, on peut facilement
séparer les unes des autres, et cette peau, et les diverses
pièces qui composent la croûte osseuse.
Les nageoires du triangulaire sont toutes à peu près
de 1 a même grandeur, et presque également arrondies.
Celle du dos et celle de l’anus sont aussi éloignées l’une
que l’autre du bout du museau *.
La queue sort de l’intérieur de la croûte osseuse
par une ouverture échancrée de chaque côté , et l’on
en voit au moins les deux tiers hors de l’enveloppe
solide. Une plus grande partie de la queue n’est libre
dans presque aucune espèce d’ostracions ; et il est, au
contraire, des poissons du même genre dans lesquels
la queue est encore plus engagée sous la couverture
osseuse. Les ostràeions sont donc bien éloignés d’avoir,
dans la totalité de leur queue et dans la partie postérieure
de leur corps, cette liberté de mouvemens nécessaire
pour frapper l’eau avec vitesse, rejaillir avec
force, et s’avancer avec facilité. On doit donc supposer
que, tout égal d’ailleurs, les ostràeions nagent avec
bien moins de rapidité que plusieurs autres cartilagineux;
et il paroît qu’en tout ils sont, comme les
balistes, formés pour la défense bien plus que pour
l’attaque.
* 11 y a communément à chaque nageoire pectorale 12 rayons.
à celle du dos 10
à celle de l'anus 10
à celle de la queue 10