lement fécondés, mais éclos; les jeunes pricka ont atteint
un degré de développement assez grand pour pouvoir
lutter contre le courant des fleuves et entreprendre,
des voyages assez longs. Ils partent presque tous alors
avec les pricka adultes, et se rendent dans les différens
lacs d’où leurs pères et mères étaient venus dans le
printemps précédent, et dont le fond est la véritable et
la constante habitation d’hiver des pétromyzons, parce
que ces cartilagineux y trouvent alors, plus que dans
les rivières, et la température et la nourriture qui leur
conviennent.
Au reste, on rencontre la pricka non seulement dans
un très-grand nombre de contrées de l’Europe et de
l’Asie, mais encore de l’Amérique et particulièrement
de l’Amériquè méridionale.
On a écrit que sa vie étoit très-courte et ne s^étendoit
pas au-delà de deux ou de trois ans Y II est impossible
de concilier cette assertion avec les faits les plus constans
de l’histoire des poissons’ ; et d’ailleurs elle est contredite
par les observations les plus précises faites sur des
individus de cette espèce.
Les pricka, ainsi que .les lamproies, peuvent vivre
hors de l’eau pendant un temps assez long. Cette faculté
donne la facilité de les transporter en vie à des distances
assez grandes des lieux où elles ont été pêchées; mais
1 Voyez Ph. L . Statius Muller.
* Discours sut la nature des poissons.
on peut augmenter cette facilité pour cette espèce de
poisson, ainsi que pour beaucoun d’autres, en les tenant,
pendant le transport, enveloppées dans de la
neige,, ou dans de la glace* *. Lorsque ce secours est
trop foible, relativement à leloignement des pays où
I oii’ veut envoyer les pricka, on renonce à les y faire
parvenir en vie : on a recours au moyen dont nous avons
parlé en traitant de lalamproie; on les fait griller et
ou les renferme dans des tonneaux avec des épices et
du vinaigre.
Exposées aux poursuites:des mêmes ennemis que la
lamproie, elles sont d’ailleurs recherchées non seulement
pour la nourriture de l homme, comme ce dernier
pétromyzon, mais encore par toutes les grandes associations
dé marins qui vont à la pêche de la morue, du
turbot, et d autres poissons, pour lesquels ils s’en servent
comme d appât; ce qui suppose une assez grande fécondité
dans cette espèce, dont les femelles contiennent en
effet un très-grand nombre d’oeufs.
Histoire des cyprins, et Histoire naturelle des poissons par Bloch.
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