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de lamproyon, sous lequel il! est connu dans plusieurs
pays et indiqué danspluyieurs ouvrages.
O pétromyzon des rivières est conformé à 1 extérieur
ainsi qu’à l’intérieur comme celui des mers : mais il est
beaucoup plus petit que la lamproie, et même plus Court
et plus mince que la pricka; il ne parvient ordinairement
qu à la longueur de deux décimètres (un peu plus cle sept
pouces).: Dailleurs.les muscles et les tégumens de son
corps sont disposés et conformés de manière à le faire
paraître comme anuelé; ce qui lui donne une, nouvelle
ressemblance avec les serpens, et particulièrement avec
les amphisbènes et les céciles '. Déplus, ce n’est que dans
1 intérieur et vers le fond de sa bouche que l’on peut
voir cinq, ou six dents et un osselet demi-circulaire,; ce
qui a fait écrire par plusieurs naturalistes, que le lam-
projon étoit entièrement dénué de dents. Il a aussi le'
bord postérieur de sa bouche divisé en deux lobes, et
les nageoires du dos très-basses., et terminées par une
ligne courbe, au lieu de présenter un angle. Ses je u x ,,
voilés par une membrane, sont d’ailleurs très-petits ; et
c’est ce qui a fait que quelques naturalistes lui ont
donné l’épithète d’aveugle >en la réunissant cependant,
par une contradiction et un défaut dans la nomenclature
assez extraordinaires', avec le nom dl" neuf-yeux-
( neunaugef employé pour presque tous les pétromy-
* Voyez Y Histoire naturelle dès serpens...
2 Lampetra cæca ,-seu oculis carens. ( Ray, Synopsis 36. )
D E S P O I S S O N S . o-çy
zons . Le corps très-court et très-menu du lamproyon
est d’un diamètre pïuè étroit dans ses deux bouts que
dans son mdieu , comme celui de plusieurs vers; et les
couleurs qu’il présente sont le plus souvent, le verdâtre
sur le dos, le jaune sur les côtés, et le blanc sur le
ventre, sans taches ni raies.
Sa manière de vivre dans les rivières est semblable
à celle de la prieka et de la lamproie dans les fleuves.,
dans les lacs, ou dans la mer. Il s’attache à difrérens
coips solides; et meme, faisant quelquefois passer facilement
1 extrémité assez déliée de son museau- au-dessous
de l’opercule et de la membrane des branchies de
grands poissons, il se cramponne à ces mêmes branchies,
et voilà pourquoi Linné l’a nommé pétromyzon
branchial. :
Il est très-bon a manger; et, perdant la vie peut-être
plus difficilement encore que les autres pétromyzons
qui le surpassent en grandeur, on le recherche pour.le
faire servir d’appât aux paissons qui n’aiment à faire
leur proie que d’animaux encore vivaus,
‘ Enneoplilbalmos cæcus. (' TVillughb'y, j>. 107.)