saine, agréable, variée et abondante, qu’elles fournissent
à l’homme, ainsi que par les matières utiles dont’ elles
enrichissent les arts,'la mieux connue et la plus anciennement
observée est celle de l’esturgeon, qui se
trouve dans presque toutes les contrées de l’ancien
continent.EHe ressemble aux squales, comme les autres
poissons de sa famille, par l’alongement de son corps,
la forme de la nageoire caudale , qui est divisée en
deux lobes inégaux, et celle du museau, dont l’extrémité
plus ou moins prolongée en avant est aussi plus
ou moins arrondie.
L’ouverture de la bouche est placée ,; comme dans
le plus grand nombre de squales, au dessous de ce
museau avancé. Des cartilages assez durs garnissent les
deux mâchoires et tiennent lieu de dents; la lèvre supérieure
est, ainsi que l’inférieure , divisée au moius
en deux lobes ; et l’animal peut les avancer l’une et
l’autre , ou les retirer à volonté.
Entre cette ouverture de la bouche et le bout du
museau, on voit quatre filamens déliés rangés sur une
ligne transversale, aussi éloignés de cette ouverture
que de l’extrémité de la tête, et même quelquefois plus
rapprochés de cette dernière partie que de la première.
Ces barbillons, très-menus, très-mobiles , et un peu
semblables à de petits vers, attirent souvent de petits
poissons imprudens jusqu’auprès de la gueule de l’esturgeon,
qui avoit caché presque toute sa tête au
milieu de plantes marines ou ffuviatiles.
Âu devant des jeux, sont les narines, dont l’intérieur
présente une organisation un peu differente de celle
que nous avons vue dans le siège de l’odorat des
raies es des squales, mais qui offre une assez grande
étendue- de surface pour donner à l’animal un grand
nombre de sensations plus ou moins vives. Dix-neuf
membranes doubles s’j élèvent en forme de petits
feuillets,.et aboutissent à un centre commun, comme
autant de rajons.
L’ouverture des branchies est fermée de chaque côté
par un opercule, dont la surface supérieure montre
un grand nombre de stries plus- ou moins droites, et
réunies presque toutes dans un point commun et à
peu près central.
Des stries disposées de même et plus ou moins saillantes
paraissent le plus souvent sur les plaques dures
que l’on voit former plusieurs rangées sur le corps de
l ’esturgeon. Ces plaques rajonnées et osseuses, que
l ’on a nommées de petits boucliers, sont convexes pardessus
, concaves par-dessous, un peu arrondies dans
leur contour, relevées dans leur centre, et terminées,
dans celte partie exhaussée, par une pointe recourbée
et tournée vers la queue. Elles forment cinq rangs
longitudinaux qui partent de la tête, et qui s’étendeht
jusqu’auprès de lamageoire de la queue, excepté celui
du milieu, qui se termine à la nageoire dorsale. Cette
rangée du milieu est placée sur la partie la plus élevée
du dos „et composée des plus grandes pièces; les