du dos et à la nageoire dite ventrale; nous avons rais
dans le second les balistes qui, n’ayant qu’un rayon à
la première nageoire du dos, en ont cependant plusieurs
à la thorachique; nous avons compris dans le
troisième ceux qui au contraire, n’ayant qu’un rayon à
la nageoire inférieure , en ont plus d un à la première
du dos ; et enfin nous avons composé le quatrième sous-
genre des balistes qui ne présentent qu’un seul rayon
tant à la nageoire inférieure qu’à la première dorsale.
L’ouverture des branchies est étroite , située au dessus
et très-près des nageoires pectorales, et garnie d’une'
membrane qui est ordinairement soutenue par deux
rayons.
L’ouverture de la bouche est aussi très-peu large ; et
l’on compte à chaque mâchoire au moins huit dents,
dont les deux antérieures sont les plus longues, et qui,
étant larges et aplaties de devant en arrière, et ne se
terminant pas en pointe, ressemblent beaucoup à celles
que l’on a nommées incisives dans l’homme et dans les
quadrupèdes vivipares. Elles sont, pour ainsi dire, fortifiées,
au moins le plus souvent , par des dents à peu
près semblables, placées à l’intérieur, et appliquées
contre les intervalles des dents extérieures. Ces dents
auxiliaires sont quelquefois au nombre de six de chaque
côté ; et comme les extérieures et les intérieures sont
toutes d’ailleurs assez grandes et assez fortes par elles-
mêmes , il n’est pas surprenant que les balistes s’en
servent avec avantage pour briser des corps très-durs ,
et pour écraser non seulement les coraux dont ils
recherchent les polypes , et l’enveloppe solide qui revêt
les crustacées, dont ils sont plus ou moins avides, mais
encore les coquilles épaisses qui recèlent les animaux
marins dont ils aiment à se nourrir.
Des crabes, de petits mollusques, des polypes bien
plus petits encore, tels sont en effet les alimens qui
conviennent aux balistes; et s’il leur arrive d’employer
à attaquer une proie d’une autre nature , des armes
dont ils se servent pour se défendre avec courage et
avec succès, ce n’est que lorsqu’une faim cruelle les
presse, et que la nécessité les y contraint.
Au reste, nous avons ici un exemple de ce que nous
avons fait remarquer dans notre Discours sur la nature
des poissons. Nous avons dit que ceux qui se nourrissent
de coquillages présentent ordinairement les plus belles
couleurs : les balistes, qui préfèrent les animaux des
coquilles presque à tout autre aliment, n’offrent-ils
pas en effet des couleurs aussi vives qu’agréables?
Il est des saisons et des rivages où ceux qui se sont
nourris de balistes, en ont été si gravement incommodés
, que l’on a regardé ces poissons comme renfermant
un poison plus ou moins actif. Que l’on rappelle
ce que nous avons dit au sujet des animaux venimeux
dans le discours que nous venons de citer. Il n’est pas
surprenant que, dans certaines circonstances de temps
ou de lieu, des balistes nourris de mollusques et de
polypes dont les sucs peuvent être mortels pour
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