Ils ont cependant de plus grandes ressemblances superficielles
avec les oursins : leur enveloppe est, en effet,
garnie d’une grande quantité de petites élévations ,
qui la:font paroître comme ciselée; et ces petits tubercules
qui la rehaussent sont disposés avec assez d’ordre
et de régularité, pour que leur arrangement puisse être
comparé à la distribution si régulière et si bien ordonnée
que l’on voit dans les petites inégalités de la croûte
des oursins, lorsque ces derniers ont été privés de leurs
piquans. La nature de la cuirasse des ostracions n’est pas
néanmoins crétacée ni pierreuse : elle est véritablement
osseuse ; et les diverses portions qui la composent
sont si bien jointes les unes aux autres, que l’ensemble
de cette enveloppe qui recouvre le dessus et le dessous
du corps, ne par oit formé que d’un seul os, et représente
une espèce de boite ou de coffre alongé, à trois
ou quatre faces, dans lequel on auroit placé le corps
du poisson pour le garantir contre les attaques de ses
ennemis, et qui, en quelque sorte, ne laisseroit à découvert
que les organes extérieurs du mouvement,
c’est-à-dire les nageoires , et une partie plus ou moins
grande de la queue. Aussi plusieurs voyageurs, plusieurs
naturalistes, et les habitans de plusieurs contrées
équatoriales, ont-ils donné le nom de poisson coffre aux
différentes espèces d’ostracions dont ils se sont occupés.
On croiroit que cette matière dure et osseuse,
que nous avons vue ramassée en boucliers relevés et
pointus, et distribuée en plusieurs rangs très-séparés
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les uns des autres sur le corps des acipensères, rapprochée
autour de celui des ostracions, y a été disposée
en plaques plus minces et étroitement attachées
les unes aux autres, et que par-là une armure défensive
complète a été substituée à des moyens de défense
très-isolés, et par conséquent bien moins utiles.
Nous venons de voir que l’espèce de coffre dans
lequel le corps des ostracions est renfermé, est en
forme tantôt de solide triangulaire, et tantôt de solide
quadrangulaire, c’est-à-dire que les deux faces qui
revêtent les côtés se réunissent quelquefois sur le dos
et y produisent une arête longitudinale plus ou moins
aiguë, et que d’autres fois elles vont s’attacher à une
quatrième face placée horizontalement et au dessus du
corps. Mais indépendamment de cette différence , il en
est d’autres qui nous ont servi à distinguer plus facilement
les espèces de cette famille , en les distribuant
dans quatre sous-genres. Il est de ces poissons sur lesquels
la matière osseuse qui compose là cuirassé, s’étend en
pointes ou aiguillons assez longs, le plus souvent sillonnés
ou cannelés., et auxquels le nom de cornes a
été donné par plusieurs auteurs; D’autres osttacioris
n’ont , au contraire , aucune de ces proéminences.
Parmi les premiers, parmi les ostracions cornus ou
aiguillonnés, les uns ont de.longues pointés auprès des
y e u x d ’autres vers le bord inférieur de lVnvclojlpc ,
qui touche' la queue et d autres enfin ^présentent de
ces pointes non seulement dans cette extrémité, mais