vaisseaux excréteurs plus ou moins liés avec le système
général des vaisseaux absorbans, est toujours
très-rapprochée et par son origine, et par son essence,
et par sa contexture, des poils, des ongles, des piquans
et des plumes. D’habiles physiologistes ont déjà montré
les grandes ressemblances des cheveux, des ongles, des
cornes, des piquans et des plumes, avec les poils. En
comparant avec ces mêmes poils les écailles des poissons
, nous trouverons la même analogie. Retenues par
de petits vaisseaux, attachées aux tégumens comme les
poils, elles sont de même très-peu corruptibles5 exposées
au feu, elles répandent également une odeur empy-
ïeumatique. Si l’on a trouvé quelquefois dans l’épiploon
et dans d’autres parties intérieures de quelques quadrupèdes,
des espèces de touffes, des rudimens de poils,
réunis et conglomérés, on voit autour du péritoine,
de la vessie natatoire et des intestins des argentines,
des ésoces, et d’autres poissons , des éiémens d’écailles
très-distincts, une sorte dépoussiéré argentée, un grand
nombre de petites lames brillantes et qui ne diffèrent
presque que par la grandeur des véritables écailles
qu’ellestsont destinées à former. Des fibres, ou des séries
dé-molécules, composent les écailles ainsi que les poils5
et enfin, pour ne pas négliger au moins tous les petits
traits, de même que, dans l’homme et dans les quadrupèdes,
on ne voit pas de poils sur la paume des mains
ni des pieds , on ne rencontre presque jamais d’écailles
sur les nageoires, et on 11’en trouve jamais sur celles
que l’on a comparées aux mains de l’homme, à ses
pieds, ou aux pattes des quadrupèdes.
Lors donc que ces lames si semblables aux poils sont
attachées à la peau par toute leur circonférence, on
conçoit aisément comment, appliquées contre le corps
de l’animal par toute leur surface inférieure, elles
peuvent communiquer, dans les divers points de cette
surface, avec des vaisseaux semblables ou différens
par leur diamètre, leur figure, leur nature et leur
force, recevoir par conséquent dans ces mêmes points
des molécules différentes ou semblables, et présenter
ensuite une seule couleur, ou offrir plusieurs nuances
arrangées symmétriquement, ou disséminées sans ordre..
On conçoit encore comment lorsque les écailles ne
tiennent aux tégumens que par une partie de leur
contour, elles peuvent être peintes d’une couleur quelconque,
suivant que les molécules qui leur arrivent
par l’endroit où elles touchent à la peau, réfléchissent
tel ou tel rayon, et absorbent les autres. Mais comme,
dans la seconde supposition où une partie de la circonférence
des plaques est libre, et qui est réalisée
plus souvent que la première, on ne peut pas admettre
autant de sources réparatrices que de points
dans la surface de la lame, on ne voit pas de quelle
manière cette écaille peut paroître peinte de plusieurs
couleurs répandues presque toujours avec beaucoup
d’ordre. On admettra bien, à la vérité, que lorsque
ces nuances seront dispersées en rayons, et que ces