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du corps ne presentoit presque aucun mouvement'
très-sensible *.
Si l'on ims touclioit que l’un des deux organes de ta
torpille, il arrivoit quelquefois qu’au lieu-d’une secousse
forte et soudaine, on n’éprouvoit qu’une sensation plus
foible, et, pour ainsi dire„plus lente; on ressentoit un
engourdissement plutôt qu’un coup | et quoique les
jeux de l’animal fussent alors aussi déprimés que dans
les momens.où il alloit frapper avec plus d’énergie, et
de rapidité j M. Walsli présumait que l’engourdissement
causé par cette raie provient d’une décharge successive
des tubes très-nombreux qui composent les deux sièges
de son pouvoir, tandis que la secousse, subite est due à
une décharge simultanée de tous ses tuyaux,
• Toutes les substances propres à laisser passer facilement
le fluide électrique,. et qu’on a nommées conductrices,
transmettoient rapidement la commotion
produite par la torpille.; et tous les corps appelés, non
conducteurs, parce qu’ils ne peuvent pas.livrer un libre
passage à ce même fluide, arrêtoient également la
secousse donnée par la raie, et opposaient à sapuissance
un obstacle insurmontable. En touchant par exempîte
l’animal avec un bâton de verre* ou de cire d’E&pagne>
* Kæmpfer a écrit (Amoenit. exot. 17 1? , jj. 5i /[) que l’on pouvoit, en retenant
son haleine, se garantir de la commotion que donne la torpille: mais
M. Walslv, et plusieurs autres physiciens qui se sont occupés de l ’électricité
de cette raie, ont éprouvé que cette précaution ne diminuent en aucune
manière la force de la secousse produite par ce poisson électrique«...
V E S POI S SONS . IOI
©n- ne ressentoit aucun effet; mais on étoit frappé violemment
lorsqu’on mettoit à la place de la cire ou du
verre- une barre métallique ou un corps très-mouilié.
■ Tels sont les principaux effets .fie l’électricité des
torpilles, très-bien observés et très-exactement décrits
par M. Walsh, et obtenus depuis par un grand nombre
de phjsiciens. Ils sont .entièrement semblables aux
phénomènes analogues produits par l'électricité naturelle
des nuages , ou par l’électricité artificielle des
bouteilles de Lejde et des autres instrumens fuirai b
nans. De même que la foudre des airs, ou la foudre
bien moins puissante de nos laboratoires, l’électricité
de la torpille, d autant plus forte que les deux surfaces
des batteries fulminantes sont- réunies par un contact
plus grand et plus immédiat, parcourt un grand cercle, j
traverse tous les corps conducteurs, s’arrête devant les
substances non conductrices, engourdit, ou amte v io lemment,
et met à mort les êtres sensibles qui ne peuvent
se. soustraire a, ses coups que par Y isolement qui les garantit
des effets terribles des nuages orageux-.
Une différence très-remarquable paroît cependant
séparer cette puissance des deux autres : la torpille,
par ses contractions , ses dilatations, et les frotteme^s,
quelles doivent produire dans les diverses parties de
son double organe, charge à l’instant les milliers de
tubes qui composent ses batteries; elle j condense subitement
le fluide auquel elle doit son pouvoir, tandis
que ce n ëst que par des degrés successifs que ce.même