formation de 1 écaille, ou à toutes les époques de ses
accroissemens et de son entretien, le volume, la
figure, la nature ou 1 affinité des vaisseaux déférens
ont pu changer de manière à ne donner que des,
molécules vertes après en avoir laissé jaillir de jaunes?
pourroit-on ajouter que ces vaisseaux éprouvent ensuite
de nouveaux changemens pour ne laisser échapper
que des molécules jaunes? et enfin admettra-t-on
de nouvelles alterations semblables aux secondes, et
qui ne permettent plus aux vaisseaux de laisser sortir
que des molécules modifiées pour réfléchir des
rayons veids ? N ayons pas recours a des métamor-,
phoses si dénuées de preuves et même de vraisem-,
blance. Nous savons que, dans les corps organisés,
les couleurs particulières ' et différentes du blanc ne
peuvent naître que par la présence de la lumière qui
se combine avec les principes de ces corps. Nous le
voyons dans les plantes, qui blanchissent lorsque la
lumière ne les éclairé pas ; nous le voyons dans les
quadrupèdes, dans les oiseaux, dans les reptiles, dont
la partie inferieure du corps, comme la moins directement
exposée aux rayons du soleil, est toujours distinguée
par les teintes les plus pâles; nous le voyons
dans les poissons, dont les surfaces les plus garanties
de la lumière sont denuees des riches couleurs départies
à ces animaux; et nous pouvons le remarquer
meme, au moins le plus souvent, dans chaque écaille
en particulier. Lorsqu’en effet les écailles se recouvrent
comme les ardoises placées sur les toits, la portion de
la lame inférieure, cachée par la supérieure, n’est
pas peinte des nuances dont le reste de la plaque est
varié, et on voit seulement quelquefois, sur la surface
de cette portion voilée, des agglomérations informes
et brillantes formées par ces molécules argentées, cette
poussière éclatante,, ces petites paillettes , ces vrais ru-
dimens des écailles que nous avons vus dans l’intérieur
des poissons, et qui, portés et répandus à la surface,
peuvent se trouver entre deux lames, gênés et même
bizarrement arrêtés dans leur cours. La nature, la
grandeur et la figure des molécules écailleuses ne
suffisent donc pas pour que telle ou telle couleur soit
produite; il faut encore quelles se combinent plus
ou moins intimement avec une quantité plus ou moins
grande de fluide lumineux. Cette combinaison doit
varier à mesure que les molécules s’altèrent; mais
plus ces molécules s’éloignent des vaisseaux déférens,
plus elles se rapprochent de la circonférence de l’écaille,
plus elles s’écartent du principe de la vie, et
plus elles perdent de l’influence de cette force animale
et conservatrice sans laquelle elles doivent bientôt
se dessécher, se déformer, se décomposer, se
séparer même du corps du poisson. Dans l’exemple
que nous avons choisi, les molécules placées à l’origine
du rayon et non encore altérées ont la nature,
le volume, la figure, la masse, la quantité de fluide
lumineux convenables pour donner la couleur verte;
t o m e i. L