de ces derniers animaux : c’est-dans ce discours particulier
que nous ferons connoître en détail la forme
d’une portion de leur squelette, qui, réunie avec la
tête, constitue la principale base sur laquelle reposent
toutes les parties de leur corps. Cette base, qui s’étend
jusqu’à l’extrémité de la queue, consiste dans une longue
suite de vertèbres, qui, par leur nature cartilagineuse
ou osseuse, séparent tous les poissons en deux grandes
sous-classes ; celle des cartilagineux et celle des osseux*.
Nous montrerons, dans le discours que nous venons
d’annoncer, la figure de ces vertèbres, leur organisation
, les trois conduits longitudinaux qu’elles présentent;
la gouttière supérieure, qui reçoit la moëlle
épinière ou dorsale ; le tuyau intérieur, alternativement
large et resserré, qui contient une substance
gélatineuse que l’on a souvent confondue avec la moëlle
épinière; et la gouttière inférieure, qui met à l’abri
quelques uns des vaisseaux sanguins dont nous avons
déjà parlé. Nous tâcherons de faire observer les couches,
dont le nombre augmente dans ces vertèbres à mesure
que l’animal croît; les nuances remarquables, et, entre
autres, la couleur verte, qui les distinguent dans quelques
espèces. Nous verrons ces vertèbres, d’abord très-
simples dans les cartilagineux, paroître ensuite dénuées
de côtes, mais avec des apophyses ou éminences plus
ou moins saillantes et plus ou moins nombreuses, à
* Voyez l’article intitulé de la nomenclature des poissons.
mesure qu’elles appartiendront à des espèces plus voisines
des osseux, et être enfin,"dans ces mêmes osseux,
garnies d’apophyses presque toujours liées avée des
côtes, et quelquefois même servant de soutien à des
côtes doubles. Nous examinerons les parties solides d®
la tête, et particulièrement les pièces! des mâchjqires;
celles qu’on a comparées à des: omoplates et à des
clavicules; celles qui, dans quelques poissons auxquels
nous avons conservé le nom de silure, représentent un
véritable sternum ; les .os -ou autres corps durs que
l’on a. nommés ailerons, et qui jretiennent les rayons
des nageoires ; ceux qui remplacent les os connus dans
l ’homme et les quadrupèdes sous la dénomination d’os
du bassin, et qui, attachés aux nageoires inférieures, sont
placés d’autant plus près ou d’autaut plus loin du museau
, que l’on a. sous les yeux tel. ou tel ordre des animaux
que nous voulons ,étudier. C’est alors enfin que
nous nous convaincrons aisément que les différentes,
portions de «la charpenté varient beaucoup plus dans
les poissons que dans les autreSianimaux à sang raqge,
par leur nombre , leur formé, leur .place j léprs.proT
portions, et leur couleur.
Hâtons; cependant la marche de nos pensées.
Dans-ce moment , le poisson respire devant nous ; son
sang circule, sa substance répare ses pertes; il vit. Il
ne peut, plus être confondu avec les masses inertes .de
la matière hrute ; mais rien ne le sépare de l’insensible
végétal : il n’a pas encore cettp force intérieure, cet