relatives aux animaux qu’il a fait parvenir au Muséum,
que l’individu que nous avons considéré comme une
lymme, avoit été pris au moment où il venoit de sortir
de l’oeuf, mais où il etoit encore dans le ventre de sa
mère. Les raies de la même espèce, dit le citoyen Le
Blond, qui les appelle raies rouges, à cause de la couleur
de la partie supérieure de leur corps, semblable par
conséquent, ou presque semblable à celle des lymmes
d’Arabiemu des environs des isles Praslin, sont très-
bonnes à manger lorsqu’elles sont jeunes, et parviennent
quelquefois au poids de dix ou quinze myria-
grammes (deux ou trois cents livres ou environ). Au
reste, le petit individu arrivé de l’Amérique méridionale
avoit la queue trois fois plus longue que le corps
et la tête, et par conséquent beaucoup plus longue que
les lymmes d’Afrique et d’Arabie. Mais tous les autres
traits de la conformation réunissant ces cartilagineux
de la mer rouge et des isles Praslin avec les raies rouges
de Cayenne, on peut tout au plus regarder ces dernières
comme une variété dans l’espèce des raies rougeâtres
des isles Praslin et d’Arabie; mais on n’en doit pas moins
les considérer comme appartenant à l’espèce de la
lymme, qui dès-lors se trouve dans les eaux chaudes
de l'Asie, de l’Afrique et de l’Amérique.
LA R A I E S E P H E N *.
D ans cette même mer rouge où Forskael a trouvé
plusieurs variétés de la pastenaque et la raie lymme,
ce voyageur a aussi vu la sephen. Elle a de très-grands
rapports de conformation avec la raie aigle, la pastenaque
et la lymme ; mais elle en diffère par des caractères
assez nombreux pour qu’elle constitue une espèce
distincte.
Sa couleur est, sur le corps, d’un cendré brun, et par-
dessous d’un blanc rougeâtre. Elle parvient à une grandeur
très-considérable, puisqu’on a vu des individus de
cette espèce dont les nageoires pectorales et le corps
réunis avoient trente-six décimètres (onze pieds ou à
peu près) de largeur. L’extrémité postérieure des nageoires
pectorales est arrondie, et, dans plusieurs des
positions ou des mouvemens de l’animal, cache en partie
les nageoires ventrales, qui sont très-petites à proportion
du volume de la raie.
Malgré la grande étendue du corps, la queue est deux
fois plus longue que le corps proprement dit, comme
celle de la raie aigle, et est armée de même d’un ou deux
* Raja seplaen, Linnéj édition de Gmelin.
Raie si F, Bonnaterre, planches de VEncyclopédie méthodique,
R. corpore suborbiculato, çaudâ dublo longiore subtus alatâ, supra aculeis
duobus longis, utrimtjue serratis» Forslcaelj Faun, aràb, p, 17 , n, 16,