rouge, soit enfin.parce que de leur présence et de leur
forme dépendent beaucoup la rapidité des mouve-
mens, la force de da natation, et la direction de la
route du poisson : ces parties remarquables" sont les
nageoires. '
On ne doit, à la rigueur, donner ce nom de nageoires
qu’à des organes composés d’une membrane
plus ou moins large, haute et épaisse, et soutenue
par de petits cylindres plus ou moins mobiles, plus
ou moins nombreux, et auxquels on a attaché le nom
de rayons, parce qu’ils paraissent quelquefois disposés
comme des rajons autour d’un centre. Cependant il
est des espèces de poissons sur lesquelles des rayons
sans membrane, ou des membranes sans rajons, ont
reçu, avec raison, et par conséquent doivent conserver
la dénomination de nageoires, à cause de leur position
sur l’animal, et de l’usage que ce dernier peut en faire.
Mais ces rajons peuvent être de différente nature :
les uns sont durs et comme osseux; les autres sont
flexibles, et ont presque tous les caractères de véritables
cartilages. .
Examinons les rajons que l’on a désignés par le nom
d’osseux.
Il faut les distinguer en deux sortes. Plusieurs sont
solides, alongés, un peu coniques, terminés par une
pointe piquante; ils semblent formés d’une seule pièce:
leur structure, si peu composée, nous a déterminés à
les appeler rayons simples, en leur conservant cependant
le nom d'aiguillon, qui leur a été donné par plusieurs
naturalistes , à cause de leur terminaison en
piquant fort et délié. Les autres rajons osseux , au lieu
d’être aussi simples dans leur construction, sont composés
de plusieurs petites pièces placées les unes au
dessus des autres ; ils sont véritablement articulés, et
nous les nommerons ainsi.
Ces petites pièces sont de petits cylindres assez
courts, et ressemblent, en miniature, à ces tronçons
de colonnes que l’on nomme tambours, et dont on se sert
pour construire les hautes colonnes des vastes édifices.
Non seulement les rajons articulés présentent une suite
plus ou moins alongée de ces tronçons, ou petits cylindres
: mais à mesure que l’on considère une portion
de ces rajons plus éloignée du corps de l’animal, ou,
ce qui est la même chose, de la base de la nageoire,
on les voit se diviser eçi deux; chacune de ces deux
branches se sépare en deux branches plus petites,
lesquelles forment aussi chacune deux rameaux; et
cette sorte de division, de ramification et d’épanouissement,
qui, pour tous les rajons, se fait dans le même
plan, et représente comme un éventail, s'étend quelquefois
à un bien plus grand nombre de séparations
et de bifurcations successives.
Ces articulations, qui constituent l’essence d’un très-
grand nombre de rajons osseux, se retrouvent et se
montrent de la même manière dans les cartilagineux;
mais pour en bien voir les dispositions, il faut regarder
TOME i. c