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parois sont très-fortes. La valvule qui la ferme est composée
de trois pièces presque triangulaires, cartilagineuses
à leur sommet, par lequel elles se réunissent au
milieu de la cavité de l’aorte, et mobiles dans celui de
leurs bords qui est attaché aux parois de ce vaisseau.
En s’éloignant du coeur, et en s’avançant vers la tête,,
l’aorte donne naissance de chaque côté à trois artères
qui aboutissent aux trois branchies postérieures ; et
parvenue à la base de la tangue , elle sé'divise en deux,
branches, dont chacune se sépare en deux rameaux ou-
artëres.qui vont arroser les deux branchies antérieures.'
L’artère, en arrivant à la branchie, parcourt la surface
convexe du cartilage- qui en soutient Jes membranes, et
y forme d’innombrables ramifications qui, en s’étendant
sur là surface de ces mêmes membranes, y produisent
d’autres ramifications plus petites, et dont le-
nombre est , pour ainsi dire,, infini..
L’oesophage, situé à la suite d'un gosier très-large,,
est très-court, et d’un diamètre égal à celui de la partie
antérieure de l’estomac.
Ce dernier viscère a. la forme d’un sac très-dilatable
dans tous les sens, trois fois plus long que large, et qui
dans son état d’extension ordinaire a une longueur
égale au quart de celle de l’animal entier. Dans un requin
de dix mètres,. ou d’environ trente pieds, l ’esto-
mac, lors même qu’il n’est que très-peu dilaté, a donc
deux mètres et demi, ou un peu plus de sept pieds et
demi, dans sa plus grande dimension ; et voilà comment.
oh a pu trouver dans de très-grands requins des cadavres
humains tout entiers.
La tunique intérieure qui tapisse l’estomac est rougeâtre,
muqueuse, gluante, et inondée de suc gastrique,
ou digestif.
Le canal intestinal ne montre que deux portions
distinctes, dont l’une représente les intestins grêles, et
l’autre les gros intestins de l’homme et des quadrupèdes.
La première portion de ce canal est très-courte, et n’a
ordinairement qu’un peu plus de trois décimètres, ou
un pied, de long, dans les requins qui ne sont encore
parvenus qu’à une longueur de deux mètres, ou d’environ
six- pieds ; et comme elle est si étroite, que sa cavité
peut à peine, dans les individus dont nous venons
de parler, .laisser passer une plume à écrire, ainsi que le
rapporte Commerson, l’on doit penser, avec ce savant
naturaliste, que le principal travail de la digestion
s’opère dans l’estomac, et que les alimens doivent être
déjà réduits à une substance fluide, pour pouvoir pénétrer
par la première partie du canal jusqu’à la
seconde.
Cette seconde portion du tube intestinal, beaucoup
plus grosse que l’autre , est très-courte ; mais elle présente
une structure très-remarquable, et dont les effets
compensent ceux de sa brièveté. Au lieu de former un
tuyau continu, et de représenter un simple sac, comme
les intestins de presque tous les animaux, elle ne consiste
qne dans une espèce de toile très-grande, qui