472 H I S T O I R E N A T U R E L L E
Les tubercules semés sur la croûte osseuse, y forment
des figures triangulaires, lesquelles, réunies, donnent
naissance à des hexagones, comme sur presque tous
les ostracions, et ces hexagones sont séparés par des
intervalles un peu transparens*.
Le coffre est d’un cendré jaunâtre, les autres parties
de l’animal sont brunes, et l’on voit, sur plusieurs endroits
du corps et de la queue, des taches brunes et
rondes, *
Cette espèce a été nommée chameau marin ; mais
nous avons préféré à ce nom celui de dromadaire, l’animal
n’ajant qu’une bosse sur le dos. Au reste, elle
parvient à la longueur d’un pied et demi, et sa chair
est coriace et désagréable au goût.
Voilà donc la chair du dromadaire , du quadrangu-
laire, du quatre-aiguillons, du trigoné., qui est dure
et dénuée de saveur agréable. Il paroît que tous ou
du moins presque tous les pstracions armés de pointes
l’ont coriace, tandis quelle est tendre et savoureuse,
dans fous les poissons de cette famille qui ne présentent
aucun piquant. La différence dans la bonté, de la
chair est souvent un signe de la diversité de sexe. La
présence de piquans, ou d’autres armes plus ou moins
* Aux nageoires pectorales du dromadaire io rayons,
à celle du dos È
à celle de l’anus g
h celle de la queue, qui est arrondie, j©
puissantes, peut aussi être la marque de cette même
diversité. L’on n’a point encore d'observations exactes
sur les variétés de forme qui peuvent être attachées
à l’un ou à l’autre des deux sexes dans le genre dont
nous nous occupons; peut-être, lorsque les ostracions
seront mieux connus, trouvera-t-on que ceux de ces
cartilagineux qui présentent des piquans sont les mâles
de ceux qui n’en présentent pas ; peut-être, par exemple,
regardera-t-on le dromadaire comme le mâle du bossu,
le quadrangulairecomme celui du moucheté, le quatre-
aiguillons, dont la croûte n’a que trois faces longitudinales,
comme le mâle du triangulaire: mais, dans l’état
actuel de nos connoissanees , nous ne pouvons que
décrire comme des espèces diverses, des ostracions
aussi différens les uns des autres par leur conformation,
que ceux que nous venons de considérer comme
appartenant, en effet, à des espèces distinctes.
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