j ’ai tâché d’exposer le nombre, les formes et les habitudes
des quadrupèdes ovipares et des serpens. Essàjtfns
maintenant de terminer l’histoire des êtres vivans et
sensibles connus sous le nom d’animaux à sang rouge,
en présentant celle de l’immense classe des poissons.
Nous allons avoir sous les jeux les êtres les plus
dignes de Fattention du phjsicien. Que l’imagination ,
éclairée par le flambeau de la science, rassemble en effet
tous les produits organisés de la puissance créatrice;
qu’elle les réunisse suivant l’ordre de leurs ressem-
•••MâireeaB}' qu’ctic»en compose cet ensemble" si vaste
dans lequel, depuis l’homme jusques à la plante la plus
voisine de” la matière brute, toutes les diversités de
forme, tous les degrés de composition , toutes les
combinaisons de force, toutes les nuances de la vie, se*
succèdent dans un si grand nombre de directions différentes
et par des decroîssemens si insensibles;-C’est
vers le milieu de ce sjstême merveilleux d’innombrables-
dégradations, que se trouvent réunies les différentes
familles de poissons dont nous allons nous occuper; elles
sont les liens remarquables par lesquels les animaux
les plus parfaits ne forment qu’un tout avec ces légions
si multipliées d’insectes, de vers, et d’autres animaux
peu composés, et avec ces tribus non-moins nombreuses
de végétaux plus simples encore. Elles participent
de l’organisation, des propriétés, des facultés
de tous ; elles sont comme le- cen tre où aboutissent
tous les rajons de la sphère qui compose la nature
vivante ; et montrant, avec tout ce qui les entoure , des
rapports plus marqués, plus distincts, plus éclatans ,
parce qu’elles en sont plus rapprochées, elles reçoivent
et réfléchissent bien plus fortement vers le génie qui
observe, cette vive lumière que la comparaison seule
fait jaillir, et sans laquelle les objets seraient pour
l’intelligence la plus active comme s’ils n’existoient pas.
Au sommet de cet assemblage admirable est placé
l’homme, le chef-d’oeuvre de la nature. Si la philosophie,
toujours empressée de l’examiner et de le con-
noître, cherche les rapports les plus propres à éclairer
l’objet de sa constante prédilection, où devra-t-elle
aller les étudier, sinon dans les êtres qui présentent
assez de ressemblances et assez de différences pour
faire naître, sur un grand nombre de points, des comparaisons
utiles? On ne peut comparer ni ce qui est
semblable en tout, ni ce qui diffère en tout; c’est donc
lorsque la somme des ressemblances est égale à celle
des différences, que l’examen des rapports est le plus
fécond en vérités. C’est donc vers le centre de cet ensemble
d’espèces organisées, et dont l’espèce humaine
occupe le faîte, qu’il faut chercher les êtres avec lesquels
on peut la comparer avec le plus d’avantages ;
et c’est vers ce même centre que sont grouppés les
êtres sensibles dont nous allons donner l’histoire.
Mais de cette hauteur d’où nous venons de considérer
l’ordre dans lequel la nature elle-même a, pour ainsi
dire-, distribué tous les êtres auxquels elle a accordé la