5 1 4
nageoires du dos et de l’anus par une membrane commune
a ces trois organes , ce qui distingue particulièrement
le tetrodon lune de tous les autres cartilagineux
de son genre’.
La hauteur de ce poisson est presque égale à sa longueur.
Il est cependant dans cette espèce une variété
plusieurs fois observee, et dans laquelle la longueur
est double de la hauteur ’. Indépendamment de cette
différence très-notable dans les dimensions, cette variété
présente une petite bosse ou saillie au dessus de
ses je u x , et a une distance plus ou moins grande de
l’extrémité du museau. Au reste, je me suis assuré, par
l’observation de plusieurs tétrodons lunes, que des individus
de l’espèce que nous examinons présentoient différentes
figures intermédiaires entre celle qui donne
la hauteur- égale a la longueur, et celle qui produit
une longueur double de la hauteur.
Mais cette espèce ne varie pas seulement dans sa
r Aux nageoires pectorales 12 ou i3 rayons*-
à celle du dos n ou 12-
à celle de Panus 1 1
à celle de la queue 17 ou r8
1 Tetrodon mola truncatiis. Linné, édition de Gmelm,
Retzius, Nov. Act. SlocTdt. 6, 2, p. 116 .
Plane. Promt. Bamb. 18 , ta b. r, fig.. 2,
Monli, Aet. Bonon. 2, p. 2i,p. 297, tab. 2, fig. r.
Oblong sun-fish. Bric. Zootog. 3, p\ 100, n. 1.
Borlase, Hisl. iiat. o f Cornwall, tab. 26,,fig-r..
forme, elle varie aussi dans ses couleurs ; et nous avons
trouvé, parmi les manuscrits de Commerson, le dessin
d’une lune, dont la longueur est presque double de la
hauteur, qui n’a pas cependant d’élévation particulière
au dessus du museau , et qui, au lieu des nuances que
nous avons déjà exposées, est peinte de couleurs disposées
dans un ordre remarquable. Un grand nombre
de taches irrégulières, les unes presque rondes, les
autres alongées, sont distribuées sur chaque face latérale
de l’animal , et s’j réunissent plusieurs ensemble
de manière à j former, sur-tout vers la tête et vers les
nageoires pectorales, des bandelettes qui, serpentant
dans le sens de la longueur ou dans celui de la largeur
de la lune, se séparent en bandelettes plus petites,
ou se rapprochent et se touchent dans plusieurs endroits,
et sont presque toutes couvertes de petits points
d’une, couleur très-foncée. Mais quelles que soient les
couleurs dont la lune soit peinte, sa peau est épaisse,
tenace, et revêtue le plus souvent de tubercules assez
sensibles pour donner un peu de rudesse à ce tégument.
Immédiatement au dessous de la peau proprement
dite, se trouve une couche assez considérable d’une
substance qui a été très-bien observée par mon confrère
le citojen Cuvier, dans une lune qu’il a disséquée
* 1 *. Cette matière est d’une grande blancheur, assez
* J^otes manuscrites •ommuniquées par le citoyen Cuvier.