rement la bâtis, éprouvent la véritable sensation dê
l’ouie clans trois petits sacs qui contiennent de petites
pierres ou une matière crétacée, et qui font partie
de leur oreille intérieure, ainsi que dans les ampoules
ou renflemens de trois canaux presque circulaires et
membraneux, qui j représentent les trois canaux de
l’oreille de l’homme, appelés canaux demi-circulaires.
C est dans ces diverses portions de l’organe de l’ouie
que s épanouit le rameau de la cinquième paire de
nerfs , qui, dans les poissons, est le vrai nerf acoustique ;
et ces trois canaux membraneux sont renfermés en partie
dans d’autres canaux presque circulaires comme les
premiers, mais cartilagineux, et pouvantmettre à l’abri
de plusieurs accidens les canaux bien plus mous autour
des ampoules desquels on voit s’épanouir le nerf acoustique.
Les jeux »sont situés sur la partie supérieure de la
tête, et à peu près à la même distance du museau que
l’ouverture de la bouche. Ils sont à demi saillans, et
garantis en partie par une continuation de la peau qui
recouvre la tête, et qui, s’étendant au dessus du globe
de l’oeil, forme comme une sorte de petit toit, et ôteroit
aux bâtis la facilité de voir les objets placés verticalement
au dessus d’elles, si elle n’étoit souple et un peu rétractile
vers le milieu du crâne. C’est cette peau que l’animal
peut dêplojer ou resserrer et qui a quelques
rapports avec la paupière supérieure de l’homme et
des quadrupèdes, que quelques auteurs ont appelée
paupière, et que d’autres ont comparée à la membrane
clignotante des oiseaux.
Immédiatement derrière les je u x , mais un peu plus
vers les bords de la tête, sont deux trous ou évents
qui communiquent avec l’intérieur de la bouche. Et
comme ces trous sont assez grands, que les tuyaux dont
ils sont les orifices sont larges et très -courts, et qu’ils
correspondent à peu près à l’ouverture de la bouche,
il n’est pas surprenant que lorsqu’on tient une raie bâtis
dans une certaine position, et par exemple contre' le
jour, on apperçoive même d’un peu loin, et au travers de
l’ouverture de la bouche et des évents, les objets placés
au-delà de l’animal, qui paroît alors avoir reçu.deux
grandes blessures, et avoir été percé d’un bord à l’autre.
Ces trous, que l’animal a la faculté d’ouvrir ou de
fermer par le mojen d’une membrane très-extensible,
que l’on peut comparer à une.paupière, ou, pour mieux
dire, à une sorte de soupape, servent à la bâtis au même
usage que l’évent de la lamproie à ce pétromjzon. C’est
par ces deux orifices que cette raie admet ou rejette l’eau
nécessaire ou surabondante à ses organes respiratoires,
lorsqu’elle ne veut pas emplojer l’ouverture de sa
bouche pour porter l’eau de la mer dans ses branchies,
ou pour l’en retirer. Mais comme la bâtis, non plus que
les autres raies, n’a pas l’habitude de s’attacher avec la
bouche aux rochers, aux bois, ni à d’autres corps durs,
il faut chercher pourquoi ces deux évents supérieurs,
tjue l’on retrouve dans les squalles, mais que l’on