L agilité et en même temps l’espèce de bizarrerie
de ses mouvèmens, la mobilité de sa queue très-longue
et tres-déliée, la manière dont il montre fréquemment
ses dents, et celle dont il remue inégalement les différentes
parties de son museau souples et flexibles, ont, en
effet, retracé aux jeux de ceux qui l’ont observé, l’allure,
les gestes et les contorsions des singes les plus connus.
Dun autre côté, tout le monde sait que l’imagination
poétique des anciens avoit donné à l’animal redoutable
qu’ils appeloient chimère, une tête de lion et
une queue de serpent. La longue queue du cartilagineux
que nous examinons, rappelle celle d’un reptile;
et la place ainsi que la longueur des premiers
rajons de la nageoire du dos représentent, quoique
très-imparfaitement, une sorte de crinière, située derrière
la tête qui est très-grosse, ainsi que celle du
lion, et sur laquelle s’élève dans le mâle, à l’extrémité
d’un petit appendice, une petite touffe de fila-
mens déliés. D’ailleurs les différentes parties du corps
de cet animal ont des proportions que l’on ne rencontre
pas fréquemment dans la classe cependant
très-nombreuse des poissons, et qui lui donnent, au
premier coup d’oeil , l’apparence d’un être monstrueux.
Enfin la conformation particulière des parties
sexuelles, tant dans le mâle que dans la femelle, et
sur-tout l’appareil extérieur de ces parties, ajoutent à
l’espèce de tendance que l’on a , dans les premiers
momens où l’on voit la chimère arctique, à ne la
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