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Les anciens naturalistes et quelques auteurs modernes
ont placé la scie parmi les cétacées, que l’on a
si souvent confondus avec les poissons, parce qu’ils
habitent les uns et les autres au milieu des eaux. Cette
première erreur a fait supposer par ces mêmes auteurs,
ainsi que par Pline, que la scie parvenoit à la très-
grande longueur attribuée aux baleines, et l’on a écrit et
répété que, dans des mers éloignées, elle avoit quelquefois
jusqu’à deux cents coudées de long. Quelle distance
entre cette dimension et celles que l’observation amon-
trées dans les squales scies les plus développés! Onn’en
a guère vu au-delà de cinq mètres, ou de quinze pieds,,
de longueur; mais comme tous les squales ont des muscles
très-forts, et que d’ailleurs une scie de quinze pieds,
a une arme longue de près de deux mètres, nous ne devons
pas être surpris de voir les grands individus de l’espieds
pouces ligues..
à la cinquième ouverture branchiale,
au bout antérieur de la base des nageoires
I I 8
pectorales, I 6
à l’origine des nageoires ventrales, I 7 ICI
à l’anus, I 1 1
à l ’origine de la première nageoire dorsale, I 8
à l ’origine de la seconde nageoire dorsale, 2 3
à l’origine de la nageoire de la queue, ,
2 ' 6 : 8
au bout de la nageoire de la queue, le plus
éloigné de la tête, 2 I I
r de la tête, auprès de l’ouverture delà bouche,
du corps, auprès des nageoires pectorales, à *
2 8
l’endroit où elle est la plus grande, 4 6
du corps, auprès de la seconde nageoire du dos, 1 3
pece que nous examinons, attaquer sans crainte et combattre
avec avantage des habitans de la 111er des plus
dangereux par leur puissance. La scie ose même se mesurer
avec la baleine mjsticète , ou baleine franche ,
ou grande baleine; et, ce qui prouve quel pouvoir lui
donne sa longue et dure épée, son audace va jusqu à
une sorte de haine implacable,. Tous les pêcheurs qui
fréquentent les mers du nord, assurent que toutes les
fois que ce squale rencontre une baleine, il lui livre
un combat opiniâtre. La baleine tâche en vain de frapper
son ennemi de sa queue, dont un seul coup suffi-
roit pour le mettre à mort : le squale, réunissant 1 agilité
à la force, bondit, s’élance au-dessus de leau,
échappe au coup, et retombant sur le cétacée, lui enfonce
dans le dos sa lame dentelée. La baleine, irritée
de sa blessure, redouble ses efforts : mais souvent, les
dents de la lame du squale pénétrant très-avant dans
son corps, elle perd la vie avec son sang, avant davoir
pu parvenir à frapper mortellement un ennemi qui se
dérobe trop rapidement a sa redoutable queue.
Martens a été témoin d un combat de cette nature
derrière la Hitlande, entre une autre espèce de baleine
nommée nord caper, et une grande scie. Il 11 osa pas
s’approcher du champ de bataille; mais il les voyoit de
loin s’agiter, s’élancer, s’éviter, se poursuivre, et se
heurter avec tant de force, que leau jaillissoit autour
d’eux, et retomboit en forme de pluie. Le mauvais
temps l’empêcha de savoir de quel côté demeura la