s’écartent ou se rapprochent, pouvant d’ailleurs être
mues sous différentes inclinaisons et avec des vitesses
très-inégales, servent aux poissons non seulement pour
hâter leur mouvement progressif, mais encore pour le
modifier, pour tourner à droite ou à gauche, et même
pour aller en arrière lorsqu’elles se déploient en re^-
poussant l’eau antérieure , et quelles se replient au
contraire en frappant l’eau opposée à cette dernière.
Eu tout le jeu et l’effet de ces nageoires pectorales
sont très-semblables à ceux des pieds palmés des oies,
des canards, et des autres oiseaux d’eau ; et il en est
de même de ceux des nageoires inférieures, dont l’action
est cependant ordinairement moins grande que celle
des nageoires pectorales , parce qu’elles présentent
presque totijours une surface moins étendue.
A l’égard des nageoires de l’anus, l’un de leurs principaux
usages est d’abaisser le centre de gravité de
l’animal, et de le maintenir d’une manière plus stable
dans la position qui lui convient le mieux.
Lorsqu’elles s’étendent jusques vers la nageoire caudale,
elles augmentent la surface de la queue, et par
conséquent elles concourent à la vitesse de la natation;
elles peuvent aussi changer sa direction, en se déployant
ou en se repliant alternativement en tout ou en partie,'
et en mettant ainsi une inégalité plus ou moins grande
entre l’impulsion communiquée à droite, et celle qui
est reçue à gauche.
Si les nageoires dorsales régnent au dessus de la
S U R I A n a t u r e D E S P O I S S O N S . CXt
queue, ellesinfluent, comme celles de l’anus, sürla route
que suit 1 animal et sur la rapidité de ses mouvemens;
elles peuvent aussi, par leurs diverses ondulations et
par les différens plans inclinés qu’elles présentent à
1 eau et avec lesquels elles frappent ce fluide, augmenter
les moyens qu’a le poisson pour suivre telle ou telle
direction; elles doivent encore, lorsque le poisson est
exposé à des courans qui le prennent en travers, contrebalancer
quelquefois l’effet des nageoires de l’anus, et
contribuer à conserver l'équilibre de l’animal : mais le
plus souvent elles ne tendroient qu’à détruire cet équilibre,
et à renverser le poisson, si ce dernier ne pouvoit
pas, en mouvant séparément chaque rayon de ces nageoires
, les rabaisser et même les coucher sur son dos
dans leur totalité, ou dans celles de leurs portions qui
lui offrent le plus d’obstacles.
Je u ai pas besoin de faire remarquer comment le jeu
de la queue et des nageoires, qiii fait avancer les poissons,
peut les porter en haut ou en bas , indépendamment
de tout gonflement du corps et de toute dilatation
de la vessie natatoire, lorsqu’au moment de leur départ
leur corps est incliné, et- leur tête élevée au dessus du
plan horizontal, ou abaissée au dessous de ce même
plan. On verra, avec la même facilité , que ceux de ces
animaux qui ont le corps très-déprimé de haut en bas,
tels que les ratés et les pleuronectes, peuvent, fout égal
d’ailleurs, lutter pendant plus de temps et avec plus
davantage contre un courant rapide, pour peu qu’ils