beaucoup de rapports; s’ils voguent, au milieu des
ondes , leurs égaux en grandeur, ils sont bien éloignés
de partager leur puissance. Ajant reçu une chair
plus délicate et des muscles moins fermes , ils
ont été réduits à une force bien moindre; et leur
bouche plus petite ne présente que des cartilages plus
ou moins endurcis, au lieu d'être armée de plusieurs
rangs de dents aiguës, longues et menaçantes. Aussi
ne sont-ils le plus souvent dangereux que pour les
poissons mal défendus par leur taille ou par leur
Acipenser corpore fuberculis spinosis exasperato. Artedi, g e n . 65,syn. 91.
G r o t io v . î v i t s . 1 , p . 60, n . i 3 i . Z o o p h . p . 39, n . 14.0.
K le in , miss. pisc. 4, p. 12, n. 1 • p. t37,n. 2.
A ci penser. Gesner, Aquat. 2.
Estourgeon. Rondelet, première partie, liv. 14, cTiap.S.
Adello du pau. Id. seconde partie, des poissons de rivière7, chap. 4,.
Cops. Id. ib. chap. 5.
Sturio sive silurus. Salv. Aquat, p. 1 1 3*
Aihen, 8,. p. 3i 5.
Seb. mus. 3, tab. 29, fig. 19.
Esturgeon. Bellon, Aquat. p. 89.
Brit. Z00L 3, p. 96, n. 1.
JYillughby, Ichlhyol. 23g, tab. p. 7, fig. 3.
Raj. pisc. 112 .
Schirk. Kram. E L 383.
Stoer. Sander naturf. 1 5, p. i 65».
Plin. Hist, mundi, lib. 9, cap. i 5.
Schonev. p. 9.
Bias. nat. p. z5g, tab. 49,fig . 2, 3, 12.
Aldrov. lib. 4, cap. 97p. 5iq 7 826.
Houston, lib. 2, tit. i , cap. 7, tab. z3, fig. 8, 9,
Charlelon, p. i 52.
conformation; et, comme ils se nourrissent assez souvent
de vers, ils ont même des appétits peu violens , des
habitudes douces, et des inclinations paisibles. Extrêmement
féconds, ils sont répandus dans toutes les
mers et dans presque tous les grands fleuves qui arrosent
la surface du globe, comme autant d agens
pacifiques d’une nature créatrice et conservatrice, au
lieu d’être, comme les squales, les redoutables ministres
de la destruction. Et comment l’absence seule des dents
meurtrières dont la gueule des squales est hérissée , ne
détermineroit-elle pas cette grande différence? Que
l’on arrache ses armes à l’espèce la plus féroce, et
bientôt la nécessité aura-amorti cette ardeur terrible
qui la dévoroit ; obligée de renoncer à une proie qu’elle
ne pourra plus vaincre, forcée d’avoir recours à de nouvelles
allures , condamnée à des précautions qu’elle
n’avoit pas connues, contrainte de chercher des asjles
qui lui étaient inutiles, imprégnée de nouveaux sucs,
nourrie de nouvelles substances, elle sera, au bout
d’un petit nombre de générations, assez profondément
modifiée dans toute son organisation, pour n’offrir
plus que de la faiblesse dans ses appétits, de la réserve
dans ses habitudes , et même de la timidité dans son
caractère.
Parmi les différentes espèces de ces acipensères, qui
attirent l’attention du philosophe non seulement’ par
leurs formes, leurs dimensions, leurs affections, et
leurs manières de vivre, mais encore par la nourriture