
observé M. Duméril, suffit-il de leur tenir la bouche ouverte pendant un certain
temps pour les asphyxier..
Les mâles n’ont point d’organes extérieurs de la génération, et il n’y a point
d’accouplement réel ; cependant le mâle se fixe sur le dos de la femelle à 1 aide des
renflemens spongieux dont ses pouces sont garnis, y reste pendant un temps très-
considérable, et féconde les oeufs au moment de la ponte. Lors de leur sottie de
l’oeuf, les jeunes grenouilles ne présentent point la forme qu’elles acquièrent par
la suite : elles ont une longue queue, sont dépourvues de membres, respirent 1 air
contenu dans l’eau à l’aide de branchies, et ressemblent a des poissons. On les
nomme têtards.
F j g . i t . G R E N O U I L L E V E R T E , V a r i é t é .
( Rana esculenla, V a r . , L i n . )
L ’espèce qu’on voit représentée ici ne diffère guère de la Grenouille verte de
Spallanzani que par les lignes jaunâtres qui régnent tout le long de son dos et qui
sont au nombre de huit. Sa couleur générale est d’un très-beau vert avec des taches
noires arrondies sur le dos et des bandes transversales de la même couleur sur les
jambes. Enfin tout le dessous du corps est blanc.
i i . / . Individu de grandeur naturelle, vu sur le dos, avec les pattes étendues.
i i . Æ Le même vu en dessous.
1 1 . j . L e même vu de profil, et de trois quarts en dessus.
F i e , i2. G R E N O U I L L E V E R T E , V a r i é t é A D O S BLANC.
( Rana esculenla, Va r . , Lin . )
Cette petite grenouille diffère principalement de la précédente par une large
bande d’un blanc v if qui s’étend sur la ligne médiane du dos depuis les narines
jusqu’à l’anus, et par une ligne de même couleur, mais très-étroite, qui règne sur
toute la face supérieure et interne du membre postérieur.
12. i. Individu de grandeur naturelle, vu en dessus.
i z. 2. L e même vu en dessous.
Genre R A I N E T T E , H Y L A .
Fig, 13.
Les rainettes se distinguent des grenouilles en ce que l’extrémité de chacun
de leurs doigts est élargie de manière à former une espèce de pelote arrondie et
visqueuse, à l’aide de laquelle ces animaux peuvent se fixer aux corps et grimper
aux arbres : aussi, pendant l’été, s’y tiennent-elles habituellement pour y chercher
les insectes dont elles se nourrissent; mais elles pondent toujours leurs oeufs dans
l’eau, et ressemblent, tant par leur structure que par leurs habitudes, aux grenouilles
proprement dites. Les mâles n’ont point de sacs membraneux derrière les oreilles,
mais une poche placée sous la gorge et destinée aux mêmes usages.
F i g . 13, R A IN E T T E DE S A V IG N Y
' ( Hylà Snvignyi ).
Cette espèce ressemble beaucoup, par sa forme générale, par la couleur vert-
pomme de toute la face supérieure de son corps et par la structure granulée des
tégumens du ventre et du dessous des membres, à la Rainette commune; mais elle
en diffère par la disposition des bandes jaunâtres qu on remarque sur ses côtés
Comme dans la Rainette verte, une ligne noire s’étend de la narine à l’oeil, passe
sur le tympan et se prolonge plus ou moins loin sur les flancs; deux autres lignes
jaunâtres partent également de l’angle postérieur de l’oeil : l’une, inférieure, au lieu
de longer le bord inférieur de la ligne noire des flancs, se porte un peu en bas, et
borde la face postérieure du membre antérieur jusqu’à son extrémité; la bande
jaune supérieure longe le dessus de la ligne noirâtre, mais ne forme point d’angle
sinueux sur les lombes, et se prolonge sur toute la longueur du bord externe du
membre postérieur. Le^dessous du corps est d’un blanc jaunâtre.
OPHIDIENS.
§. III.
VIPÈRES
( R e p t il e s . — Supplément, planche 3 ).
Genre V I P È R E , V IP E R A .
Fig. 1.
Les vipères, de même que les couleuvres, sont des ophidiens dont le corps et la
queue sont en général cylindriques et recouverts en dessus d’écailles rhomboïdales
réticulées, souvent caienées, et en dessous de larges plaques transversales, entières
sous le corps et doublées sous la queue : mais elles diffèrent beaucoup des couleuvres
sous le rapport de leurs dents ; car elles sont munies de crochets venimeux en devant
de la mâchoire supérieure. La tête des vipères est comme raccourcie, élargie
postérieurement, ayant ses lèvres épaisses, un peu retroussées, et ordinairement
couvertes en dessus de petites plaques nombreuses ou d’écailies semblables à celles
du dos. L ’anus est transversal et sans ergots.
Les especes qui appartiennent à ce genre sont extrêmement nombreuses : on
les a divisées en cinq groupes ; savoir :
Les TRiGONocÉPHALES, qui ont des fossettes derrière les narines, l’occiput
tres-élargi, et la queue souvent terminée par un petit aiguillon corné ;