
sa longueur, présente même inférieurement quelques pointes très-saillantes. Du
reste, la membrane branchiostége, les sept rayons des ouïes ( i ) , les nageoires
pectorales et l’anale , et la forme générale du corps , rapprochent également le
mélanure des autres serrans, et particulièrement du tauvin; et les différences nui
existent à d’autres égards entre ces deux poissons, sont, comme on va le voir,
purement spécifiques.
La nageoire caudale est entière, coupée carrément et terminée par un bord
rectiligne, ou, pour parler plus exactement, par un bord si legerement convexe,
qu’il paroît rectiligne. La dorsale est plus haute dans sa portion épineuse que dans
sa portion molle; son premier rayon est près de trois fois plus court que le second,
et se trouve libre à son extrémité, de même que les autres aiguillons. Les
pectorales, qui commencent au niveau de l’origine de la dorsale, sont un peu
plus reculées et plus courtes que les ventrales. L ’anus, séparé de sa nageoire pat
un intervalle assez considérable, est placé vers les deux cinquièmes postérieurs du
corps. La ligne latérale, les yeux, les narines et les mâchoires, sont comme dans
les espèces précédentes. Mais le système dentaire présente quelques différences:
toutes les dents, à l’exception des quatre canines ( pour employer l’expression de
Forskael), sont très-grêles et très-pointues; toutes sont aussi très-courtes, à l’exception
de celles qui composent la rangée postérieure de la mâchoire d’en bas et la
rangée antérieure de la mâchoire d’en haut, et de quelques autres qui occupent
la partie la plus interne de cette dernière. Enfin l’opercule présente sur son bord
inférieur une série'de dentelures très-fines et même très-peu visibles; caractère
oui existe également chez le Serran airain, mais que je n’ai pas retrouvé chez le
tauvin.
Les rayons sont comme il suit, chez le Serran mélanure \Serranus melanurus\ (2):
B. 7. D.'-if P. ' 6. « H A. A ! c. i f :
C e serran, représenté de grandeur naturelle dans l’Atlas, a sur les nageoires
anale et caudale des taches arrondies <l’un blanc ferrugineux, et dont la disposition
est assez régulière. La dorsale a aussi quelques taches irrégulières, et les autres
nageoires paroissent d’une nuance uniforme : mais je n’oserois rien affirmer à j
cet égard, l’espèce ne m’étant connue que par deux individus rapportés, il y al
près de trente ans, par mon père, de la mer Rouge, et dont les couleurs doivent 1
avoir subi une grave altération. Je ne possède d’ailleurs aucun renseignement suri
les moeurs du mélanure, et je me trouve ainsi dans l’impossibilité de compléter
son histoire.
( i ) Voyez la figure 2.
( 2 ) Le nom de mélanure donné à l’espèce indique que la queue est noire.
S- VI.
L’OMBRINE BARBUE, U M B R I N A C I R R H A T A
( P o is so n s d e l a m er R o u g e e t d e l a M é d i t e r r a n é e , pl. 2 2 , fig. 1 et 1' ).
C e t t e espèce, si remarquable par l’éclat de ses 'couleurs disposées par bandes
alternatives d’or et d’argent, et par son petit barbillon submaxillaire, est trop
connue pour qu’il soit besoin de la décrire ici : il me suffira de dire qu’elle est
assez commune dans la partie Égyptienne de la Méditerranée, et qu'elle est connue
des Arabes sous le nom de chtfche. J’ai comparé les individus que mon père a
rapportés de Damiette, avec d’autres individus envoyés au Muséum d’histoire
naturelle, des îles Baléares par M. Delaroche, et de Naples par M. Savigny, et
je me suis assuré qu’il n’y a entre eux aucune différence spécifique. En effet, le
nombre des rayons, la forme du corps, la grandeur du barbillon, sont absolument
semblables chez tous; et je sais d’ailleurs, par les notes de mon père, que les
couleurs des ombrines d’Égypte se rapportent parfaitement à celles qui sont
indiquées dans la figure de Bloch, et même dans la description un peu trop
succincte que M. Risso a donnée de l’espèce dans son important ouvrage sur
l’ichthyologîe de Nice.
S. VII.
LE VOMER D ’ALEXANDRIE, VOMER ALEXANDRINUS
( P o i s s o n s d e l a m e r R o u g e e t d e l a M é d i t e r r a n é e , pl. 22 , fig . 2 ).
O n a remarqué que les genres les plus remarquables par l’anomalie de leurs
formes se trouvent le plus ordinairement composés d’un très-petit nombre
despèces, et que souvent ils appartiennent en propre à l’un des deux mondes,
a I exclusion de l’autre. C ’est en effet ce qui a lieu d’une manière générale dans
toutes les classes, sauf quelques exceptions, dont l’une des plus remarquables est
celle que forme le genre L W .d e M. Cuvier. Ce genre, l’un des plus singuliers
de toute la grande classe des poissons, est répandu dans presque toutes les parties
u globe, et renferme plusieurs espèces répardes en quatre ou cinq sous-genres
mats véritablement très-voisines entre elles, comme on peut s’en convaincre en
comparant avec ses congénères celle qui est figurée dans l’Atlas, et dont je vais
donner la description.
Ce poisson [Gallus Alexandrinus de l’Atlas, ou plutôt Vomer Alexandrinus) a
le corps élevé et comprimé à l’excès, et aminci sur ses bords, comme la lame
un instrument à deux tranchans; seulement l’extrémité antérieure, où se trouve
ouverture buccale, est un peu obtuse, et la queue, de forme arrondie, est presque
aussi arge que haute. Mais on ne donneroit qu’une idée très-imparfaite du Vomer
Alexandrie, si l’on n’indiquoit pas avec plus de précision la forme singulière
eson corps. Celui-ci est terminé par cinq bords, dont la direction est très-remar-
fa e. L un, antérieur, parallèle à la fente branchiale, est très-légèrement concave,