
représente un triangle isocèle, sur la base duquel la tige osseuse est perpendi
cuiaire, et qui est divisé par elle en deux triangles rectangles, très-réguliers, dont
le postérieur s’insère dans le quart inférieur de la rainure de la tige, et l’autre sj
une crête que fournit inférieurement la face convexe de cette même tige. Celle-ci
est articulée dans ses deux tiers postérieurs avec la grande apophyse inférieiirj
de la première vertèbre post-abdominale, pièce qui résulte, suivant la théorie J
la nomenclature de mon père ( 1 ], de la soudure des deux paraaux, et qui, concava
à sa face antérieure, convexe à sa face postérieure,: est reçue par celle-ci dansIJ
rainure de la tige des cataaux. Enfin cette tige renferme dans son intérieur uj
petit canal cylindrique, ouvert par son extrémité supérieure, contenant des vais!
seaux et probablement des nerfs, dont la paroi fait saillie dans le fond deij
rainure. Telle est la disposition très-curieuse de la première vertèbre post-akdJ
minale du vomer, disposition que présentent aussi, mais avec quelques diffJ
rences, les vertèbres suivantes, qui sont toutes, jusqu’à l’origine de la nageoiJ
anale, terminées par de petites lames verticales, dont le bord inférieur est visilj
extérieurement.
Ges modifications singulières de la forme des cataaux et des paraaux ne son
pas seulement très-curieuses sous le rapport anatomique : on peut su p p o ser en
effet qu’elles ne sont pas sans quelque utilité pour l’animal qui nous les a p r l
sentées. Il résulte en effet de la forme et de la direction de la lame post-an ill
qu’elle peut être employée pour creuser dans la vase des sillons semblables 1
ceux qui sont tracés par le soc d’une charrue; et l’on peut dire même q u e l!
vomer ne peut nager, le ventre appuyé sur la vase, sans y tracer un sillon, 118
vérité peu profond.
L e Vomer Alexandrinus est généralement d’un blanc métallique sur le ventre tjj
sur les flancs, et d’un violet- bleuâtre sur le! dos, et il semble même, à causedl
sa peau parfaitement lisse, recouvert d’une feuille d’argent. Il présente ainsi™
couleurs très-semblables à celles de la plupart de ses congénères, dont plusiera
ont été, comme on le sait, comparés à la lune à cause de leur éclat argenté, et son
même connus sotis le nom de séiènes. Sa taille- est peu considérable : il a (¡uel
quefois huit ou neuf pouces de long, mais le plus souvent cinq ou six seulemenl
Ses proportions sont indiquées dans le tableau suivant :
Longueur totale ( mesurée en ligne droite du bout du museau à
l’origine de la nageoire caudale ) • • • • ................................ 5 pouc. 6 lig.
Hauteur du' corps ( prisé au niveau (Je l'origine de l’anale et de la
deuxième dorsale ) . . . . . . . .'■] 3 9
Longueur du bord antérieur du co rp s . ..........@................. . 2 2
------------ du bord supérieur......................................... . s ............ ^ u
■------—— du bord inférieur.......................................................... 2 9,
;------ du bord postérieur et supérieur........................................ 2 11
— du bord postérieur ét-inférieur. ........................ 2 8
de la queue ( depuis la fin des deux bords postérieurs '
du c o r p s ) ... ,..................................................................... // 8
(1) Geoffroy-Saint-Hilaire, mémoire déjà cité.
L E S C A R A N X . P L . 2 3 E T 2 4 .
Distance du bord antérieur à la fente branchiali'..
-du bord antérieur à l’insertion des pectorales.................. 1
----------- du bord antérieur au niveau de l’insertion de l’anale et
de la deuxième dorsale.................................................. 2 ,
----------- du bord antérieur au bord antérieur de l’orbite................ 7/ ,
I — — :— • du bord an térieur au bord postérieur................................ ,. g
C est a Alexandrie que mon père s est procuré cette espèce remarquable : les
Arabes la connoissent sous le nom de gemeL el-hahr, ou chameau de mer, nom
sous lequel une autre espece est aussi désignée par eux. II paroît que la chair du
Vomer Alexandrin^ est assez délicate; mais ce poisson est peu estimé en Egypte,
sans doute a cause du peu de profit que 1 on peut tirer de la chair d’une espèce
chez laquelle, le corps se trouvant presque aussi aminci que la lame d’un instrument
tranchant, les muscles sont nécessairement réduits à un très-petit volume.
§. VIII.
LES CARANX
( Po is so n s d e l a m e r R o u g e e t d e l a M é d i t e r r a n é e , pl. 2 3 et 2 4 , f ig . 1 , 2 , 3 et 4) .
Les quatre espèces du genre très-remarquable des caranx qui sont figurées dans
l’Atlas, se distinguent très-facilement entre elles par la fonne générale de leur
corps, par leur système dentaire, par la position de leur anus, et par les modifications
que présente 1 armure de leur ligne latérale. C ’est ce que montrera la
description succincte que je dois présenter pour chacune d’elles.
L E C A R A N X S A U T E U R
; Caranx pttaurista, G e o f f r . S.t-H i l . , pl. 23 , fig. 1 et 2 ).
C e t te espece a été figurée, mais d’une manière très-imparfaite, par M. de
Lacépède (1), et décrite avec beaucoup d’exactitude par Forskael sous le nom de
Caranx rim ou speciosus. Je me suis assuré , en effet, par un examen attentif, que
tous les caractères de forme et de proportion assignés au rim par le voyageur
conviennent parfaitement au Caranx petaurista, et j’ai même réussi à constater que
le système de coloration du premier étoit aussi celui du second. Je suis parvenu,
en faisant sécher lentement (2) la peau de l’un des individus rapportés par mon
netteté pour qu il me fut possible d’en connoître avec
exactitude la disposition, et quelquefois même la nuance.
Lorsque la surface de la peau étoit complètement sèche,
les couleurs se perdoient de nouveau ; je pouvois alors,
en mouillant le poisson et en le faisant sécher avec les
memes précautions, faire reparoître encore les couleurs :
mais il est à remarquer que celles-ci se distinguoient alors
moins nettement que la première fois, et que, si je venois
à recommencer quatre ou cinq fois de suite la même opération,
elles sembloient entièrement effacées, ou ne re-
paroissoient plus.
Tt*
(1) Voyez Histoire naturelle des poissons, tom e I I I ,
p l.l,f ig . 1.
jf f f ? P^us*eurs f ° i s em p lo y é a v e c a v an ta g e c e pro -
ce é à 1
égard des in d iv id u s con se rv és d ans la liq u e u r ,
lorsque l’alcool n’é to it ni tro p fo r t ni trop fo ib le . A p rè s
avoir tiré de son b o ca l le poisson d o n t je v o u lo is fa ire r e paroître
les cou leu r s , j’a v o is so in d e l’ en v e lo p p e r dans
une serviette plusieurs fo is rep liée sur e lle -m êm e , pou r
entir la dessiccation d e la peau : d e c e t t e man iè re e t au
moyen d e quelques autres p r é c a u t io n s , je v o y o i s au b o u t
equeque temps les cou leu rs se rep rod u ire a v e c assez de
N. TOME I .« , ■ ,re partic .