
 
		La  plus  petite  portion,  au  sortir  de  l’intestin,  qui  est  cylindrique,  porte  en  diamètre  
 om,o 5 5 ;  et l’autre partie,  qui  est  globuleuse ,  le  double  ou  om, 1 1 . Cela for-  
 moit une poche beaucoup plus  évasée  que l’intestin réduit au  diamètre de  om,03. 
 Ce   compartiment  se  versoit  dans  un  autre  à  la  suite  :  il  y  a v o it,  pour  établir  
 les  limites  des  deux  tronçons,  un  étranglement,  ou  col  simulant  un  sphincter.  
 Les  dimensions  de  cet autre  compartiment étoient  en  longueur om, 19, et  en  diamètre  
 om,o8.  Enfin  de ce compartiment on  arrivoit  à la  dernière poche  ( om,09),  
 laquelle  débouche  en  dehors  et  à  l’anus  son  extrême  limite. 
 J’ai  donné,  en  traitant  de  ces  appareils  par  rapport  aux  oiseaux,  des  noms à  
 ces  divers  compartimens;  je  vais  les  rappeler.  Ainsi  je  nomme  le  dernier  emplacement  
 vestibule  commun ;  il  prend  de 1 anus  et  se rend  sur  le  precedent.  Le  compartiment  
 intermédiaire  est  la poche  urétro-sexuelle ;  et le  suivant, qui confine et qui  
 s’unit à  l’intestin,  est  la  grande  dilatation  piriforme  dont  il  vient  d’être  parlé,  et  
 dont  la  détermination  nous  a  paru  offrir  quelques  difficultés.  Cependant  nous la  
 croyons  réellement  et  justement  ramenée  à  ses  analogues,  si  nous  la  nommons  
 vésico-rectale,   c’est-à-dire,  si  nous  la  considérons  comme  le  produit  de  la  vessie  
 combinée  et  associée  avec  le  rectum ;  e t ,  de  plus,  ce  ne  seroit  sans  doute  pas  
 abuser  des  inductions  de la  théorie  des  analogues,  que  d’affecter  le  col  de  cette  
 poche piriforme  au  rectum,  et de  voir  dans la partie sphéroïdale  les élémens d’une  
 vessie  distincte;  ses  connexions,  proportions,  dimensions  et  fonctions  formant  
 des  circonstances  qui  militent  en  faveur  de  cette  manière  de  voir.  Si  cependant  
 il  en  manque  une  autre  fort  importante  et  d un  caractère  décisif,  celle  d une  
 subdivision  marquée,  du  moins  cest  le  fait  de  plusieurs  oiseaux,  chez  lesquels,  
 en  effet,  la  vessie  et  le  rectum  sont  distincts  au moyen  d’un  sphincter  qui  en  
 intercepte  la communication,  suivant  l’exigence  des  cas.  Ce ci,  qui  n’est pas  chez  
 tous  les  oiseaux,  en  laisse  donc une partie dans  un  rapport maintenu  à  tous égards  
 avec  le  crocodile. 
 Le   vestibule  commun  doit,  dans  un  cas  déterminé,  de  passer  à  une  forme  
 régulièrement  cylindrique,  aux effets  d’un  certain  tirage;  cependant,  sous  1 action  
 du  muscle  rétracteur  du  clitoris,  il  fournit  vers  le  haut  et  postérieurement  une  
 anfractuosité  qui  est  une  sorte  de  bourse  prépuciale  pour  le  clitoris.  Celui-ci  est  
 triangulaire,  large  à  sa base et  terminé  par une pointe un  peu arrondie.  Ce  qui est  
 ici  une  anfractuosité  peut,  durant  l’activité  des  organes  génitaux,  se déployer en  
 saillie,  servir  de  gaine  au  muscle  rétracteur  alors  en  restitution,  et,  tenant  lieu  
 d’une  sorte de pédicule,  porter au dehors  le clitoris,  qui  est  aidé  dans  ce moment  
 par  les  effets  de  l’érection. 
 La  poche  urétro-sexuelle,  qui  est  au-delà  du  vestibule  commun,  est  ainsi  
 nommée  de  ce  qu’elle  forme  le  segment  du  canal  où  débouchent  les  uretères  et  
 les  oviductus. Chez les oiseaux et les  tortues, où cette  poche est longitudinalement  
 très-étroite,  les  quatre  orifices  sont une même  ligne, ceux  des  uretères  au  centre,  
 et  les permis des  oviductus de chaque  côté.  Mais,  la poche  urétro-sexuelle du  crocodile  
 ayant  plus  de  longueur,  les  oviductus  qui  conservent cette  même position  
 latérale  s’ouvrent plus  profondément,  et  les ureteres  a  une  certaine  distance antcrieurement  
 :  les  méats  des  uretères  se  reconnoissent  facilement à une aréole noire  
 et à une  petite saillie  des  lèvres.  Chez  tous  les animaux,  la  poche  urétro-sexuelle  
 vient  elle-même  porter  au  dehors  tous  les produits  des  appareils  qui  y  ont  leurs  
 pertuis ;  toujours  alternativement,  tantôt  ceux  des  organes  sexuels  et  tantôt  ceux  
 des  voies  urinaires,  et  pour  le  cas  ou  la  vessie  ne  forme  plus  qu’une  poche  avec  
 le rectum,  tout-à-la-fois  le  produit  des  voies  urinaires et  intestinales.  A   cet effet,  
 chez  les oiseaux,  le vestibule  commun  se  renverse et s’enroule  sur  lui-même;  mais  
 chez  le  crocodile,  où  les  tégumens  extérieurs  qui  fournissent  les  lèvres  de  l’anus  
 sont  recouverts  decailles  et  rendus  par-là  résistans,  ce  mouvement  n’est  point  
 possible.  Cependant  le  vestibule  commun  trouve  toujours  à perdre  de sa capacité  
 et  à se  raccourcir  dans  le  sens  de  sa  longueur  :  c’est  en  se plissant et  en  s’aidant  
 de  la  résistance même  des  lèvres  de  l’anus.  Ce  résultat  profite  principalement  au  
 clitoris  et  à  la  bourse  qui  le  contient,  lesquels,  de  cette  manière,  sont  mis  à  
 l’abri de  tout  contact fâcheux.  La  bourse  est  fortement  tirée par le muscle  rétracteur  
 du clitoris,  et profondément remontée  vers  les  vertèbres  coccygiennes.  Cette  
 action aide  puissamment à  diminuer  la  capacité  du  vestibule  commun,  en  même  
 temps  quelle  soustrait  les  nerfs  nombreux  de  l’appareil  génital  excitateur  aux  
 incommodités  d’un  contact  irritant. 
 Le crocodile  urine  et  fiente  à-la-fois;  mais  je  mai point  remarqué  que  ses fèces  
 frissent,  comme  cela  se  voit chez les  oiseaux, mélangées de  matière blanche.  Cela  
 tiendroit-il  à  l’énergie  différente  des  deux  systèmes  organiques  !  T out  produit  
 organique  abonde  dans  une  raison  proportionnelle  au  degré  de  la  vitalité  ;  e t ,  
 sous  ce  rapport,  les  oiseaux  doivent  produire  et  verser  plus  de  cette  matière  
 blanche. 
 Un point sur  lequel  je  dois encore  insister, c’est  l’indépendance,  comme  structure, 
  des  uretères  et  de  la  vessie  destinée  à  recevoir  leur produit.  Il  nous  parois-  
 soit  si bien  établi  et  si  naturel  que  les  uretères  allassent,  chez  les  mammifères,  
 déboucher  directement dans  la  poche  qui  reçoit  la  décharge  des  reins,  qu’il  ne  
 vint à l’esprit de  personne  qu’un  autre arrangement  fût possible.  Cependant  cette  
 autre disposition  est  justement  le  cas  le  plus  général  :  c’est  le  fait  de  tous  les  vertébrés  
 ovipares.  La  structure de  l’ornithorinque  a  pour  la  première  fois  fixé  sur  
 cela  mon  attention. 
 Plusieurs descriptions  des  organes  sexuels  et urinaires de l’ornithorinque avoient  
 ete  publiées ;  mais  dans  aucune  on n’avoit  fait  entrer  une  circonstance  singulière  
 restée  inaperçue  :  c’est  que  les  uretères  n’aboutissoient  point  à  la  vessie  urinaire.  
 A  cette  singularité  s’en  joignoit  une  autre;  les  méats  des oviductus venoient,  de  
 chaque  côté,  déboucher  dans  l’intervalle  des  orifices des  organes de  la  dépuration  
 urinaire.  La vessie,  prédestinée  à  servir  de  réservoir  à  la liqueur  excrémentitielle  
 separee  par  les  reins,  se  trouvoit  à  une  certaine  distance  des  canaux  chargés  de  
 la lui  transmettre;  on  pouvoir se  permettre  d’ajouter,  se  trouvoit  ainsi  contrariée  
 par 1 interposition d’un  autre système  organique.  Ces  faits,  inaperçus,  avoient  fait  
 meconnoitre la nature de  la poche  étendue de l’extrémité  des uretères au  cloaque  :  
 objet  dun  dissentiment  universel,  elle  fut  prise  tantôt  pour  le  vagin  (sir  Éverard