s’élève de leur ligne médiane et rend d’autant plus sensible l’aplatissement latéral
de la queue'.
La plaque fronto-pariétale, comme l’établissent les mesures que j’en ai données
plus haut, n’est point terminée par des bords exactement parallèles. Son flanc jugo,
temporal se détache en une arête v iv e , régulière et très-légèrement sinueuse an
milieu. En devant le bord jugo-temporal est tout-à-coup rentrant, se rendant sur
l’oe il, et en arrière il finit en pointe : l’angle qu’il forme par sa rencontre avec le
bord occipital mérite quelque attention; il est aigü, soutenu à la hauteur delà
table frontale, inscrivant les dernières parties de celle-ci sans dépression comme
sans saillie.
La couleur est uniforme, d’un ton bronzé, qui est une teinte composée de
vert et de noirâtre : le fond est d’un vert-d’eau assez vif; mais il est par-tout varié
par des ondes noirâtres qui, comme les rayons d’un cercle, se distribuent dans
les écailles, à partir des arêtes qui en occupent le centre.
TROI S IÈME ESPÈCE.
D u Crocodile marginaire, ou Crocodilus marginatus.
J’a i sous les yeux plusieurs individus de cette espèce de grandeur différente,
et en même temps que de condition très-diverse pour l’époque où ils ont vécu.
L ’un d’eux a été trouvé dans les catacombes de l’Egypte et nous vient du
célèbre et savant antiquaire M. Cailliaud; d’autres, appartenant à l’âge actuel,
ont été récemment trouvés dans le Nil par plusieurs voyageurs, entre autre!
par M. Thédenat-Duvent fils. Trois caractères distinguent principalement cette
espèce : t.“ ses écailles nuchales au nombre de six; plus nombreuses de deux,
elles sont plus petites.
2 ° Le bord jugo-temporal ne forme plus une ligne toute d’une venue, parfaitement
droite, et uniformément soutenue à la hauteur de la plaque frontale; mais
il est remarquable par un relief très-prononcé supérieurement, beaucoup plus
en arrière que par devant. En vieillissant, ces saillies deviennent des bosselures
considérables. Le nom de marginatus m’a paru rappeler utilement ce caractère.
3.0 Les couleurs de cette espèce, qui séparément sont les mêmes que celles des
autres crocodiles, diffèrent dans leur distribution respective. C ’est le même fond
vert; mais il est masqilé par une si grande quantité de traits noirs, déliés et rap
prochés, que cette dernière teinte domine. Les pêcheurs de Thèbes m’ont parlé
de ce crocodile noir : c’est ainsi qu’ils l’appellent.
Je ne doute pas que la même espèce ne soit au Sénégal ; Adanson me paroît
en avoir fait mention. Depuis, le passage de cet auteur a été appliqué à une
espèce à laquelle un arrangement anomal des écailles nuchales et cervicales a fait
donner le nom de crocodilus biscutatus.
La tête du crocodile marginaire est plus étroite et un peu plus longue que celle
du crocodile vulgaire, mais moins que la tête du crocodilus suchus. Le bord orbitaire
se prolonge par devant en une arête qui rappelle celle d’un crocodile de l’Inde, le
Hporcatus. Comme si le bord jugo-temporal de la plaque frontale ne gagnoit en
hauteur qu’aux dépens de son étendue en largeur, il y a moins de distance de
luna 1 autre, ils gardent entre eux un parfait parallélisme : la grandeur superficielle
de la plaque frontale est sensiblement restreinte, et il arrive, de plus, que celle-ci,
sous l’encadrement d’arêtes latérales très-élevées, semble descendre, ou du moins
forme un plateau légèrement concave.
Les écailles cervicales, dorsales, pelviennes et sexuo-caudales, ne diffèrent ni par
le nombre ni par la forme de ces mêmes écailles dans l’espèce précédente. J’en
ai trouve davantage dans la deuxième portion de la queue. Les écailles postéro-
caudales ou à arête simple sont au nombre de vingt-une; c’est cinq de plus.
Je n ai pas vérifié cette derniere circonstance dans 1 individu des catacombes : il
avoit perdu une partie de sa queue.
Q U A T R I ÈME E S P È C E .
D u Crocodile lacunaire, ou Crocodilus lacunosus.
Pl u s ie u r s caractères distinguent cette espèce. i.°Ses écailles nuchales sont au
nombre de deux . je ne connois point d autres crocodiles dans ce cas, si ce n’est
peut-être le biscutatus de M. Cuvier, chez lequel une rangée de deux écailles
nuchales se trouve associée à une seconde et semblable rangée tenant lieu des
écaillés cervicales. Il n en est point ainsi dans notre sujet : chaque nuchale est à
une certaine distance de la ligne moyenne, et de fortes cervicales se voient loin en
arriéré, disposées en deux rangées, 1 une de quatre écailles et la suivante de deux.
2." La plaque frontale est sous la figure d’un triangle dont le large côté se compose
de la ligne de l’occiput : dans l’espèce précédente, la figure de cette plaque
approchoit de celle d’un carré parfait. Les bords jugo-temporaux ne gardent plus
de parallélisme; ils convergent l’un vers l’autre, en se rendant sur le bord des
orbites.
3. L.espace inter-oculaire est profondément excavé ; ce qu’il faut attribuer
au rapprochement et à une sorte de renversement en dedans des bords orbitaires.
De cela résulte que les flancs auriculaires, composés du bord jugo-temporal, sont,
pour atteindre les bords supérieurs de l’orbite, rapprochés en devant outre mesure;
que les yeux sont repoussés l’un sur l’autre, et qu’il y a défaut d’orbite ou
d encadrement à l’oeil par derrière : c’est une sorte de lacune quant au système
osseux. Le jugal est couché en travers, pour qu’il puisse, d’une part, fournir sa
jete vers le haut à la plaque frontale, et que, de l’autre, il aille gagner par sa
ongue apophyse l’adorbital écarté et avec lequel il est tenu de s’articuler.
4- Une forte dépréssion se voit au bas de l’oeil. Cette concavité me paroît résu
ter e deux effets, pour la double nécessité dans laquelle l’adorbital est entraîné,
a portion antérieure a suivi le sort du maxillaire addental, et s’est abaissée avec
«t os tenu de s’infléchir pour gagner le maxillaire inférieur; mais, dans le surplus
e sa ongueur, l’adorbital, de concert avec le cotyléal, qui le suit en le bordant
H-N. T O M E I..r, 1.1* partie.