
la disposition est la même; mais il en diffère par son casque crânien tuberculeux,
très-étendu, prolongé antérieurement jusqu’à l’extrémité du museau, et en même
temps plus large que chez aucun silure, à cause de l’existence de deux pièces accessoires
placées latéralement et à la suite l’une d e ,l’autre> derrière l’orbite. Il est
d’ailleurs à remarquer que le casque crânien est séparé par un intervalle assez considérable
du premier rayon de la nageoire dorsale, et qu’il existe sur la ligne
médiane, un peu en arrière des yeux, une petite surface longitudinale, concave,
lisse et non articulée; deux caractères, dont le premier est propre aux hétéro-
branches, et dont le second, peu important en lui-même, mais remarquable pat
sa constance, se trouve au contraire chez presque tous les siluroïdes à casque
mamelonné.
L ’harmout a le corps comprimé latéralement, mais un peu arrondi, terminé
par deux bords rectilignes et presque parallèles, peu élevé et très-alongé; ce qui
l’a fait comparer à une anguille, et ce qui lui a valu les noms de Silurus anguil-1
Unis, Hasselq. et L in ., et d’Heterobranclms anguilla-ris, Geoffr. S.'-Hil, L anus, un I
peu plus, éloigné du bout du museau que de l’extrémité de la queue,, est assez]
rapproché de l’insertion des nageoires ventrales, et sur-tout de l’anale, qui coin-1
mence presque immédiatement après lui. La ligne latérale, peu visible et droite]
dans presque toute son étendue, occupe la région moyenne; elle commence dans |
un sillon que présente latéralement le casque crânien dans sa partie la plus pos-1
térieure, et qui est situé au-dessus et un peu en avant de l’ouverture branchiale,|
parce que celle-ci est fort étroite et sur-tout placée très-bas.
La bouche est au contraire très-large à cause de la forme déprimée de la tête,]
et ressemble à celle du bayad. Les barbillons sont au nombre de quatre à la mâchoire I
supérieure; savoir: deux externes, naissant à l’angle de la commissure des lèvres]
et un peu plus courts que la tête, et deux internes, naissant au-devant des narines,I
deux fois moindres que les premiers. Les deux paires inférieures présentent 11]
même disposition que chez toutes les espèces précédentes ; seulement l’interne est]
proportionnellement un peu plus longue.
Les nageoires méritent d’être décrites avec beaucoup de soin, parce quelle]
présentent d’importans caractères, soit pour la distinction des espèces du genre]
Hétérobranche, soit pour la détermination du genre lui-même. La dorsale est cita]
l’Heterobranchus anguillaris très-basse, mais d’une extrême longueur : elle commence]
vers le tiers antérieur de la longueur totale, et est presque contiguë postérieu-]
rement avec l’insertion de la caudale : elle est composée de rayons tous égauij
entre eux et tous de même nature; car l’épine se trouve seulement remplacée pa|
une petite tige osseuse, très-courte, très-grêle, et presque entièrement cachée sois]
la peau. Les pectorales sont au contraire composées d’une épine assez forte et]
finement dentelée sur son bord, .et de rayons mous dont les premiers sont dui]
tiers plus longs que l’épine. Les ventrales sont un peu arrondies à leur extrémité,
et ne présentent rien de remarquable. L ’anale est composée de rayons de memt
grandeur que ceux de la dorsale : elle commence vers la moitié de la longue®
totale, et se termine très-près de l’origine de la caudale. Celle-ci, assez courte,
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est entière et terminée par un bord convexe; caractère que nous n’avions encore
trouvé chez aucun silùroïde.
Les viscères sont généralement semblables à ceux des silures; mais ce qui
n’existe dans aucun autre genre de siluroïdes et même dans aucun autre genre de
poissons, c^est un organe d’une structure toute particulière, qui a été désigné
par le nom de branclue surnuméraire, et qui peut être comparé sous plusieurs
rapports à un poumon ( i). Cet organe a été découvert par mon père et décrit
parlai pour la première fois dans le Bulletin de là Société philomathique (1801 ,
n.° 62 de la première série ) : c est de cette description que j’extrais les détails
suivans :
« La gueule du Silurus anguillaris se prolonge de chaque côté beaucoup en
»arrière des branchies, en sorte qu’on prendroit pour des abajoues l’espèce de
» sac auquel cette prolongation donne lieu. C ’est dans ce fond qu’en outre des
» branchies on trouve deux arbres membraneux et même en partie cartilagineux :
* ils sont de taille inégale', et imitent parfaitement dans leurs innombrables ramifications
l’arbre que figurent les'bronches des poumons des mammifères; ces
s deux arbres sont tapissés et colorés par des vaisseaux sanguins aussi fins et aussi
» déliés que ceux des branchies.
» Malgré' une certaine ressemblance de ces arbres avec les ramifications des
» bronches, et leur différence apparente avec les branchies, c’est, essentiellement
» parlant, à Ces dernières qu’ils appartiennent : ils sont entièrement solides. Ce
» n est donc pas par un canal intérieur que l’air va faire subir au sang les modi-
» fications nécessaires à ce fluide, mais c’est à l’extérieur que s’opère cette décom-
» position;-ces arbres, quoique retirés dans un cul-de-sac, n’en sont pas moins
» exposés à l’action de l’élément ambiant, et la compression de ce fluide a autant
» de prise sur eux à cette distance qu’il en a sur les branchies elles-mêmes. Ces
fii arbres sont donc de véritables branchies d’une forme jusqu’ici inconnue, les-
» quelles,1 surajoutées aux premières , procurent au Silurus anguillaris une vitalité
»supérieure et des habitudes différentes des autres poissons. »
L espèce qui a présenté la première cette organisation remarquable, l’harmout
est lune des plus grandes de la famille des siluroïdes : elle a communément plu^
1n im l S P -He’ d'nS Un.,,faïail r&enI- a étabIi 1“e '«• P « * » « , et l’appareil pulmonaire et l’appareil branchial •
« M r s ^„«„ra rement deux appareils tels sont plusieurs reptiles, comme ^sirène, le pratéë
nèces oui I ' brancblaI> fttdimentaire chez les es- et les têtards des autres batraciens; et tels paraissent
H f e r “ * PlU!ieUIS B S ? et particulièrement k autre, pulmonaire, rudimentaire Birgus. te genre
« très-développé Ces'idées, que mon père a communiquées à l’Acadeuxdivî
' esP're“t dans haïr. A la première de ces demie des sciences en septembre .825, l’ont conduit à
' • « ■ ¿ . f e o S T ^ T kS mammi‘ regarder Chez les W‘«obra„ches l’organe désigné autresieur
familles dW b r é s k * " 7 fois sous ie "°m * comme un or-
S H l f t j Mais les deux systèmes d’or- gane de respiration aérienne, comme un véritable poui
l i l i M WB W dtvtstons. ne sont mon; et il parait, en effet, non-seulement que l’harmout
maie : ca, de' même -| ,0.nc° ‘,,le,„tIans !a sene anI- P™ vivre plusieurs jours hors de l’eau, mais même qu’il
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