
forme Ja bande sous-auriculaire où vient aboutir et battre l’opereule. Cette bande
répète, dans une situation inférieure, tous les mouvemens du bord jugo-temporj|
O r celui-ci, nous?l’avons fait remarquer plus haut, est rentré et a fait perdre de
sa surface à la plaque frontale : alors la bande adorbitale, afin de ne s’en point
écarter et de se montrer en mesure pour ses relations avec l’oreille externe on
l’opercule , est, dans une même raison, rapprochée du côté intérieur; ce: qui ne
pouvoit et n’a pu s’opérer qu’en étant maintenue élevée : mais: alors, abaissée en
devant par suite de ses connexions avec le maxillaire addental, et, au contraire,
relevée en arrière en raison de ses autres liaisons avec les parties de l’oreille, i] a
fallu que cet os fût, sur un point, fléchi, contourné et comme creusé, d’où est
résultée la dépression que je signale.
L e bord jugo-temporal se compose de deux parties distinctes : i.° la partie
fournie par le temporal; elle est en saillie sous l’apparence de petits mamelons
agglomérés : et 2.° celle qui correspond au jugal ; celle-ci présente, à sa ligne d'articulation
avec le frontal, une excavation, laquelle résulte de ce que le jugal est
comme couché en travers, au lieu de s’enfoncer pour gagner l’adorbital.
De l’extrémité antérieure du bord orbitaire naît de chaque côté un bourrelet
osseux répandu en ligne droite sur le chanfrein, mais dont la direction a lieu de
dehors- en dedans. Les deux bourrelets congénères et les deux saillies des orbites
ramènent,, dans l’espèce du Crocodilus lacunosus, la même losange que M. Cuviet
a observée dans-le crocodile, qu’il a nommé de cette considération Crocodiks
rhombifer.
Les rangées d’écailles sont au nombre de quatorze sur le dos, trois à la région
pelvienne et dix-sept à la première partie de la queue : la seconde moitié n’étoit
point entière. Il n’y en avoit que deux écailles à la première rangée dorsale.
Je ne connois l’espèce que je viens de décrire qu’à l’état de momie. Le sujet
que j’ai sous les yeux a été récemment apporté en France par des officiers Français
qui avoient pris momentanément du service chez le pâchâ vice-roi d’Egypte. Us
ont déposé leur crocodile à Paris, au bazar de la rue Saint-Honoré, ayant chargé
le chef de cet établissement de leur en procurer la vente.
Les dimensions de ce sujet sont les suivantes :
Longueur totale.....................................................................
------------de ia tête................................................................ o >37^-
------------du cou................................................ o ,270.
----------- occupée par les rangées dorsales............................ o ,507.
pelviennes . . o ,135.
sexuo-caudales o ,6 57.
postéro-caudaies ............. o ,487.
Nota. II n’y avoit que quatorze de ces dernières : quelques vertèbres manquoient.
Les couleurs de la peau étoient effacées.
C IN Q U I ÈME E SPÈCE.
D u Crocodile mamelonné, ou Crocodilus complanatus.
C e t te cinquième espèce est dans le cas de la précédente : je ne l’ai point non
p l u s retrouvée parmi, les-etres vivant actuellement. Ces deux espèces se seroient-
elles perdues î rien n autorise a le croire. Seulement nous regarderons comme un
fait aussi nouveau que bien digne de remarque, que deux animaux de l’antique
Égypte soient pour la première fois inscrits dans nos catalogues des productions
de la nature : c’est en effet pour la première fois que les habitations de la mort
viennent enrichir la liste des êtres vivans. L ’espèce du Crocodilus complanatus est
établie sur un crocodile qui fut trouvé dans les catacombes de Thèbes, et qui,
débarrassé de ses langes, fait partie des richesses du musée Charles X : on le tient
en réserve dans les annexes de cet établissement.
Sa taille est supérieure à celle du sujet de notre quatrième espèce : sa tête est
alongée presque autant que celle du Crocodilus suchus. Les aspérités de sa face sont
disposées par masse et relevées en bosses ou mamelons ovoïdes, moins alongés à
la saillie du temporal, larges à celle du jugal: un troisième mamelon reste au milieu,
s appuyant davantage sur le mamelon postérieur. Le bourrelet qui est, au-devant
de 1 oeil, une prolongation du bord orbitaire, est disposé circulairement. Enfin cette
espèce diffère de toutes celles que nous avons considérées jusqu’ici par son chanfrein
plus élevé.
Les écailles nuchales sont au nombre de deux; elles sont séparées par paires :
les cervicales sont au nombre de six, et sur deux rangées. Les écailles latérales sont
sur les flancs- de 1 une et de l’autre rangées : les intermédiaires se ressemblent de
forme et de volume. L ’entrée de la fosse temporale est ronde, sans aucune saillie
extérieure : l’extrémité du museau est circulaire ; ses bords, réunis à une ligne circulaire
et rentrante, encadrent d’une manière très-régulière les ligamens qui revêtent
la cavité nasale.