
aiguillon dentelé, c’est-à-dire, jusqu’à son tiers antérieur, mais très-grêle et comprimé
dans sa dernière portion i de plus, il est près de deux fois aussi long que le disque,
et se trouve garni de deux membranes très-petites et très-basses, dont l’une, qui
occupe sa face supérieure, commence un peu après 1 insertion de l’aiguillon, et
dont l’autre, placée inférieurement, commence un peu plus près du disque du corps.
Enfin la peau offre chez le Trygon lymma un aspect très-différent de celui qu’elle
avoit dans l’espèce précédente ; elle est lisse et ne présente ni tubercules ni aspérités
: le dessous du corps est blanchâtre, et le dessus est d’une couleur d’airain,sut
laquelle se distinguent des taches irrégulières bleu dé ciel.
La Pastënague lymme est beaucoup plus petite que la plupart des raies : elle a
généralement moins de deux pieds, en comprenant la queue, qui forme à elle seule
près des deux tiers de la longueur totale, ainsi que je 1 ai deja indique.
Cette espèce, connue à Alexandrie sous le nom cl outouata, habite la Méditerranée,
où elle se nourrit principalement de crabes ; elle se tient ordinairement
dans le voisinage des côtes, et se trouve aussi à l’embouchure du Nil. Si, comme
le pense mon père, et comme il est très-vraisemblable (i) , l'outouata ne diffère pas
du Raia lymma de Forskael, l’éspèce existeroit aussi dans la mer Rouge, et seroit le
lymma des Arabes de Loheya.
L A M O U R IN E A M U S E A U É C H A N C R É ( z ) ’
( Myliobatìs marginata, G f o i ' F R . S.t-H i l . , p l . 2 5 , fig, 3 e t 4 )■
C e t t e espèce est l’une des plus remarquables du genre des mourines [myllolalù]
Dumér. ), et se distingue très-facilement par la forme de sa tête. Celle-ci, à demil
saillante hors des pectorales, représente un carré assez régulier, dont le bord antérieur
est légèrement échancré, et dont les latéraux ( sur lesquels les pectoraleI
prennent insertion en arrière), présentent en avant les yeux, qui se trouvent très-1
saillans et placés tout-à-fait extérieurement. La bouche, qui est, comme à l’ordi-l
naire, une fente transversale, placée à la face inférieure du disque, et àssezl
reculée en arrière, se trouve ainsi séparée du bord antérieur du museau partiti
espace assez large et irrégulièrement quadrilatère, où sé remarquent trois replisl
membraneux dont la disposition est assez remarquable fie s deux plus grands fijjj
formés en grande partie par un cartilage aplati, sont presque demi-circulaires,!
libres en dehors et en haut, adhérens en dedans et en bas, enfin séparés l’un del
l’autre par un léger sillon, qui se continue en avant avec une échancrure semblable«
( 1 ) F o r s k a e l, dans sa Faune arabique, ’caracté rise ainsi — C e t t e phrase in d i c a t iv e , q u o iq u e très-courte, p*“1!
le Raia lymma Corpore larvi testaceo, maculis cceru- suffire p o u r d is tin gu e r le Aiyliobatis marginata de tousr
leis, caudâ pianata, aculeo unico. — Voye^, au su jet ses c on gén è re s . '
d e c e t t e e sp è c e , le Règne animal, tome I I , pa g e 1 3 7 , ( 3 ) Voyez figu re 4* C e t t e figu re représente la Kie
n o te 1 , o ù se t ro u v en t in diqu ée s plusieurs r ec tifica tion s v u e en dessus ( e t n o n pas en des sou s , comme il
im po rtante s d e s yn o n ym ie . ‘ ‘ d it p a r e rreu r sur la p la n c h e ) : e lle montre en avant fol
(2) C ’ est c e t t e mou rine qu e M . C u v ie r a in d iq u é e d eu x replis d em i-c ir cu la ir e s d ans l’é ta t d’abaissement, e >
d e la man iè re su iv an te : Une espèce nouvelle des côtes sur les c ô t é s , les y e u x e t les ouv ertu re s des évents.Onj
d" Egypte, à mus vau échancré, à dents hexagones presque remarque aussi au-dessus u n e fossette qu i occupe la parlie j
égales. ( V o y e z Règne animal, to n ie I I , p. 1 3 8 ,n o te 1 . ) c en tra le du crâne.
à celle du museau, et lui correspondant assez exactement. Le troisième repli.de
forme trapézoïdale, et libre latéralement et en arrière, s’étend de la base des premiers
à la bouche ; ,son bord postérieur, finement dentelé sur toute sa longueur,
est parallèle a la fente buccale et contigu aux dents antérieures de la mâchoire supérieure.
Lusage des deux premiers de ces replis est assez difficile à indiquer; le
troisième recouvre, protège et peut au besoin boucher les narines, que l’on aperçoit
à sa base. Ce sont des ouvertures assez larges, de,forme ovale, plus étendues
transversalement que d avant en arrière, et si peu profondes, que les branchies
olfactives (i) sont tout-a-fait superficielles, et se distinguent à l’extérieur dès qu’on
a soulevé le repli en trapèze, et enlevé une petite lame écailleuse, ovale, qui recouvre
immédiatement chacune d elles. Les dents plates et comparables à des
pavés (2), comme chez les autres mourines, sont généralement hexagonales, celles
de la ligne médiane étant deux fois plus larges que longues, et les latérales représentant
des hexagones réguliers.
Les ailes ne sont pas très étendues chez la Mourine à museau échancré : chacune
d’elles est triangulaire, terminée par trois bords presque égaux entre eux, dont
-l’interne correspond à la ligne d’insertion des pectorales sur le disque du corps,
et s’étend presque en ligne droite de l’oeil à la nageoire ventrale, et dont les externes
sont libres et non rectilignes, le postérieur étant concave sur toute sa longueur,
et 1 antérieur concave en dedans, convexe en dehors : du reste, les angles externe
et inférieur du triangle, et sur-tout ce dernier, sont arrondis. Les ventrales, qui
représentent des quadrilatères à angles arrondis, occupent l’intervalle compris
entre les deux pectorales, derrière lesquelles elles se prolongent aussi un peu; mais
elles sont elles-mêmes, comme à l’ordinaire, séparées par la base de la queue.
Celle-ci, très-longue, très-grêle, presque filiforme, mais cependant un peu comprimée,
présente à sa base une petite nageoire demi-circulaire, et un peu plus
en arrière, une épine aplatie assez courte, mais très-forte et finement dentelée sur
ses bords.
La couleur de cette espèce très-remarquable est facile à indiquer : la face ven-
uale du corps1 est généralement d’un blanc assez pur, et la ¿ c e dorsale a la
nuance et même les reflets du bronze. Les ailes sont à peu près de même couleur
que.le corps ; seulement elles sont en dessus, de même que les ventrales,
d un rose assez pur vers leur bord. La queue est verdâtre dans presque toute
son étendue, mais son épine est rose. Il est à ajouter que la peau est généralement
nue et lisse.
La Mourine à museau échancré a été découverte par mon père à Alexandrie,
ou elle porte le nom de baglara ( 3 ). Il paroît qu’elle atteint des dimensions assez
considérables, comme la plupart de ses congénères ; mais je n’ai vu que des
0) Voyei, pour 1 explication de ce terme, Geoffroy- l’illustre auteur de la Zoologie analytique le nom de
aint-Hilaire, Mémoire sur la structure et les usages myliobatis (de /tuau, meule, et jSawr, raie),
àt lappareil olfactif cheç les poissons, lu à l’Académie (3) Le même nom est aussi donné, dans l’Egypte
royale des sciences le 31 octobre 1825 ( Annales des supérieure, à an poisson du Nil qui paroît être le bayad
sciences naturelles, novembre 1825 ). ou le docmac.
(2) C est ce caractère remarquable qui a fourni à