» tineux, n’ayant intérieurement aucun autre organe spécial qu’un sac alimentaire
» pourvu d’une seule ouverture, et séparé de la peau par du simple tissu cellu-
» laire. » Les animaux particuliers des Alcyons que je vais décrire sont tout
autrement organisés : ils ont le corps composé de deux cavités distinctes; ils
ont des viscères thoraciques et des viscères abdominaux ; ils ont pour ces viscères
deux ouvertures séparées; ils ont un organe spécial pour la génération : la plupart
ont même, sous la peau, des vaisseaux très-apparens, des traces non équivoques,
d’un système circulatoire.
Parmi les espèces d’Alcyons connues, je pense qu’on peut rapporter à cette
famille l’Alcy onium ficus, décrit et figuré par Eilis ( i ) ; \’Alcyonium ascidioidts J
découvert par Gærtner et publié par Pallas (2.), et généralement tous les Alcyons j
gélatineux ou cartilagineux à six tentacules simples. Ces sortes de productions!
sont vraisemblablement très - nombreuses. J’en ai moi-meme observe plusieurs j
sur les côtes méridionales de la Méditerranée et dans le golfe de Suez. Ce nestl
pas ici le lieu de les faire connoître : je me contenterai d’en décrire quatre!
espèces qui présentent des différences importantes, et qui peuvent être prises!
pour les types d’autant de genres distincts.
La première espèce ( A p u d iu m iobatum ) , fixée communément sur les!
rochers, produit, en se développant, des masses horizontales, souples, assez!
épaisses, relevées en lobes irréguliers, d’un gris cendré, couverts a leur surface!
d’un nombre infini de points saillans. Ces points ou mamelons, examinés à la
loupe, paraissent fendus en six rayons égaux : ce sont autant de petites étoiles!
qui correspondent aux cellules de l’intérieur du polypier. Le centre de chaque!
étoile communique directement à la bouche d’un Polype, et le nombre de ses!
rayons indique celui de tentacules dont cette: bouche est couronnée.
Pour en apprendre davantage, il faut fendre 1 Alcyon. On peut alors remai-l
quer que sa substance intérieure est demi-cartilagineuse, et qu’elle contient beau-1
coup de menus graviers, parmi lesquels s’étendent, dans le sens de 1 épaisseur, tel
corps charnus des Polypes, qu’on reconnoît aussitôt à leur couleur d’un jaunevif.l
Ces Polypes, moins largès qu’un grain de millet, mais deux à trois fois plusl
alongés, sont disposés parallèlement les uns à côté des autres,- et séparés pari
de minces cloisons. Ils ne tiennent aux parois de leurs cellules que par quelquesl
points, et s’en laissent aisément détacher. Il est donc facile de les isoler et de cher-l
cher à saisir les détails particuliers de leur organisation. Je vais tâcher denl
donner une idée.
La bouche de cette espèce de Polype est ronde, un peu hexagone, entoures!
de six tentacules aplatis, courts et pointus. Ces petits tentacules sont fixés aux skJ
rayons de l’ouverture de la cellule par une fine membrane, et supportés par uni
cou cylindrique, rétractile, qui leur permet de s’élever et de s’épanouir à la sur-«
face du polypier, ou de s’abaisser et de rentrer dans son intérieur. Ils ne peuvent!
d’ailleurs se retirer en eux-mêmes comme les tentacules des limaces, et peuvent!
moins encore s’incliner et se plonger au fond de l’estomac, faculté que possèdent!
( 1) E l l . Corail. pa&. 9 7 , p la n ch e X V I . (2) P a l l . Spicil. %ool. fa sc. X , pa g. 4° > ta^* lV ‘
des organes analogues dans quelques autres familles (i). L e cou, la bouche, les
tentacules, sont ici les seules parties véritablement rayonnantes : les autres affectent
plutôt cette apparence symétrique qu’on retrouve constamment chez les
animaux d’un ordre supérieur.
Au-dessous du cou, le corps du Polype est comprimé par les côtés, et il se
divise en deux tronçons ou cavités distinctes qui peuvent prendre lés noms de
thorax et d‘abdomen.
Le thorax, plus court et plus cylindrique que l’abdomen, est charnu, opaque,
marqué de nervures longitudinales, sillonné sur les côtés de quatorze à quinze
rides transverses, étranglé sensiblement à sa partie moyenne, enfin épaissi et
tronqué à sa base, dont les deux bords descendent obliquement en arrière. Il est
aussi un peu bossu près du cou, où l’on remarque un tubercule poreux : de ce
tubercule descendent deux vaisseaux bruns, parallèles, qui parcourent le dos (z) sur
sa longueur. La région antérieure du thorax, ou la poitrine; est également pourvue
d’un tubercule, et plus bas elle laisse échapper un filet membraneux qui pénètre
dans la substance du polypier et se fixe à son écorce. Je nomme ce filet l’appendice
mal. C’est sans doute par son moyen que les animaux particuliers du même
Alcyon communiquent les uns avec les autres , et jouissent en quelque sorte
dune existence commune. Sous la base de cet appendice est une assez grande
ouverture a laquelle correspond l’orifice intestinal, que je désignerai ci-après
sous le nom d’anus.
; C’est dans la cavité, du thorax, dont fi occupe à peu près la capacité, qu’est
situe le principal ventricule, qu’on pourroit ainsi nommer le’ ventricule thoracique.
lima paru fait en forme de bourse, et divisé transversalement par des plis en
nombre égal a celui des rides extérieures.
Le thorax est revêtu, sur-tout par derrière, d’une peau très-colorée, et son
opacité dérobe à l’oeil les organes qu’il contient. Il n’en est pas de même de
1 abdomen, dont la peau, extrêmement fine et transparente, laisse apercevoir
tous les viscères intérieurs. On peut d’abord distinguer un petit canal mem-
çaneux ondule, qui descend du ventricule thoracique, en se dirigeant vers le
os. Je lui donne, par une allusion facile à reconnoître, le nom S intestin p èle
Vers le milieu de l’abdomen cet intestin se dilate en une poche elliptique, un
peu comprimée, dont les côtés, séparés de l’axe par deux profondes incisions,
constituent deux cellules oblongues, légèrement courbées et opposées l’une à
autre. Cet organe est ce que j’appelle le ventricule abdominal. Après un court
P S | VaDS’ ^ régions que je nom,ne Jcs et ventre
tinés. )P tentacules communément pec- correspondent à celles que MM. Cuvier et Bosc ont
(’ ) Cescxnressinns A. , , , ¿«ignées par les mêmes noms dans les Biphores, aniaécessaircs
à la nettet/ de 7 7 ’ p f ■ * * " des Alcyons gélatineux. Mais, si nous
pas ctre prises ici dans Un se P V° U,i° nS “ " P ™ « les Biphores, et les animante des
que ¡’en ai fi ,e dan rigoureux. Lapplication Alcyons en question, aux Mollusques bivalves, ces ré-
L e par une smte d apparence SB * T f 0” ” " “ ' dénominations :
position d-une pe° e produedon > T T ’ “ T " î " 8 P° itri" e deviendroien. rédos, lagauchedeü
considérai co me le le d TEBt f" ’ T Viendr°itIa dr°!tc> ' J' Pri' i Acteur de ne pas perdre
ces inî„ r ? rege du Pr,nciPaI sens de cette note de vue.
Je ,a conserverai dans les Mémoires sui-
I I TOME i . c r , H partie> 1 B i