
père et conservés depuis près de trente ans dans l’alcool, à faire reparoître chez
lui pour quelques instans ses couleurs primitives avec assez de pureté pour qu’il I
m’ait été possible de les décrire. Le corps est généralement d un jaune doré avec I
des bandes transversales noires disposées de la manière suivante : la première est I
placée au niveau de l’opercule; les deux suivantes correspondent, l’une au com- I
mencement, l’autre à la fin de la dorsale épineuse; la quatrième et la cinquième I
sont situées, l’une vers l’origine de la dorsale molle, l’autre un peu en arrière du I
premier rayon de l’anale, au point où la ligne latérale devient droite; enfin on I
en voit encore postérieurement deux autres qui s’étendent de la région moyenne I
de la seconde dorsale à celle de l’anale. Ces bandes, toutes séparées les unes des I
autres par des intervalles égaux, étoient ainsi au nombre de sept; mais il est possible I
qu’il en existât antérieurement une huitième au niveau de l’oeil, et même en ar- I
rière une neuvième, vers la terminaison de l’anale et de la dorsale molle, comme I
l’indique la figure , d’ailleurs très-inexacte à plusieurs égards, que M. de Lacépède I
a donnée dans son grand ouvrage. Toutefois je n’ai aperçu aucune trace de ces I
deux dernières bandes.
Les, autres caractères- spécifiques du caranx sauteur consistent dans sa tête I
courte, triangulaire, très-élevée, terminée en bas par un bord presque rectiligne, I
en dessus par un bord convexe, très-oblique de haut en bas ; dans son museau I
obtus; dans sa bouche, placée très-bas, entourée de lèvres charnues très-épaisses, I
revêtues d’une peau molle, couverte de petits tubercules; dans ses mâchoires I
courtes, sur lesquelles on ne distingue aucune dent; enfin dans son corps ter- I
miné par deux bords si peu convexes, qu’ils paroissent presque parallèles depuis I
la fente branchiale jusqu’au niveau de la partie moyenne de la dorsale molle. I
L ’anus, placé vers les deux cinquièmes antérieurs de la longueur totale, est assez I
rapproché de l’insertion des ventrales pour que l’extrémité de celles-ci le dépasse I
postérieurement. La ligne latérale, beaucoup plus rapprochée antérieurement I
du bord dorsal du corps que de l’abdominal, commence au-dessus de l’ouverture I
branchiale : elle ne tarde pas à se courber de haut en bas, en décrivant un arc I
dont la convexité est tournée supérieurement ; mais elle est droite et occupe I
la région moyenne dans sa moitié postérieure. Sa carène est composée, dans I
la portion de la queue qui suit la fin de l’anale, de très-grandes plaques écail-1
leuses, dont la plupart sont quadrilatères : mais celles-ci sont suivies de quelques I
autres écailles très-petites et qui ne sont pas sensiblement carénées ; disposition I
assez remarquable, et qui place le Caranx petaurista ou speciosus dans le sous-genre I
auquel M. Cuvier a donné le nom de seriola ( i ).
Le Caranx sauteur ( qui pourra être appelé Seriola speciosa) a les nageoires I
pectorales très-longues, falciformes, convexes à leur bord supérieur, concaves I
et échancrées en croissant à l’inférieur. Les ventrales, placées au-dessous de I
celles-ci, sont deux fois plus courtes et ne présentent rien de particulier; il I
(i) Ce mot est le nom italien d’une espèce que M. Risso de Nice). II n’est pas inutile de remarquer que le Caranx ■
a découverte dans la Méditerranée, et qu’il a dédiée à l’il- Dumeriln, type du sous-genre sériole, est u n e espece ■
lustre auteur de la Zoologie analytique ( voy. Jchthyologie différente à plusieurs égards du Caranx petaurista.
est seulement à remarquer que leur premier rayon, de même que celui des
pectorales, est une épine très-courte , très-foible, très-grêle, et adhérente au bord
de la première tige articulée. L’anale, un peu plus élevée à sa partie antérieure
q u ’à la postérieure, et légèrement échancrée, est composée de rayons branchus,
dont le premier est très-fort, et d’une très-petite épine très-grêle et entièrement
enveloppée dans la membrane de la nageoire. Cette épine, qui n’est pas visible
à l’extérieur, est séparée par un petit intervalle de deux autres assez épaisses, mais
très-courtes. Celles-ci sont dirigées en arrière, couchées sur le corps et reçues dans
deux petits sillons de même forme qu’elles. Quant à la portion molle de l’anale,
elle n’est point logée dans un sillon particulier; mais elle est protégée de chaque
côté, à sa base, par un repli longitudinal de la peau. La caudale, profondément
échancrée, a ses deux lobes pointus et très-alongés. La dorsale molle, qui commence
au niveau de l’anus, et se termine, de même que l’anale, à peu de distance
de l’insertion de la nageoire de la queùe, ressemble à celle-ci par sa forme et ses
dimensions : elle est, comme elle, protégée à sa base par deux replis de la peau
et se compose de même d’un assez grand nombre de rayons branchus et d’une
epme tres-foible, très-grêle et à peine visible extérieurement. Cette épine est
suivie de deux autres semblables à celles de l’anus, logées de même dans de petites
cavités, et dont la plus antérieure est unie par sa base, au moyen d’une petite membrane,
avecda première dorsale. Celle-ci, que reçoit, dans l’état de repos, une
profonde rainure, se compose de cinq rayons, dont le second est le plus grand, et
au-devant desquels se voit une épine assez fo rte , dirigée en avant et logée dans
une petite cavité de même forme qu’elle.
La taille de cette espèce est communément de six à dix pouces : le plus grand
des individus que j’ai examinés avoit neuf pouces huit lignes du bout du museau
a origine de la nageoire caudale, sur trois pouces de hauteur au niveau du bord
postérieur de l’oeil, trois pouces huit lignes vers l’insertion des pectorales, et trois
pouces onze lignes au commencement de la dorsale molle; la tête niesuroit en
longueur deux pouces dix lignes/et les pectorales avoient un peu plus de trois
pouces et demi.
Le Seriola speciosa se trouve dans la mer Rouge, suivant Forskael, et il porte à
Oeddah le nom de rim. Je pense (mais sans en avoir une entière certitude ) que
les individus rapportés d’Égypte par mon père viennent de Soueys. Je ne possède
aucun renseignement particulier sur les moeurs de l’espèce.
L E C A R A N X L U N E
’ [Caranx luna, G e o f f r . S.t H i l . , pl. 2 3 , fig. , e i4).
et ^E™ eSpèce diffère principalement de la précédente par sa tête plus longue
e P us fine, son museau plus aigu, ses mâchoires garnies d’une rangée de petites
«ts, son corps terminé par deux bords très-convexes, et son anus placé vers la
moitié u corps, c est-à-dire, un peu plus en arrière. Le corps se trouve ainsi
aucoup moins élevé vers ses deux extrémités, et représente un ovale plus