
rapport au schilbé et à la plupart des silures. Sur un assez grand nombre de sujets
que j’ai examinés, je n’en ai trouvé aucun dont la taille dépassât celle de 1 in d ivid u
représenté dans l’Atlas, c’est-à-dire, aucun qui eût plus de cinq pouces, du bout
du museau à l’origine de la nageoire caudale. En outre, chez I oudney, la tê te est
un peu plus haute et un peu moins déprimée, les barbillons sont beaucoup p|us
alongés, les pectorales plus arrondies, et les" ventrales plus petitës que c h e z |
schilbé. Mais ce qui distingué plus particulièremènt le Silurus auritus;c’est l’extrême
longueur de sa nageoire anale, qui est contiguë en arrière avec la cau d ale,
et qui en avant s’étend jusqu’au tiers antérieur de la longueur totale, et non plus
seulement, comme chez le Silurus mystus, jusqu a la moitié. Il résulte de cette
différence de proportion, que l’anus se trouve rejeté vers l’origine des ven trales,
et que, par contre-coup, celles-ci se trouvent à leur tour reportées beaucoup plus
près des pectorales: ce qui produit de très-importantes modifications ; car, tandis
que les pectorales n’atteignent pas même 1 insertion des ventrales chez le schilbé,
elles en atteignent la pointe chez 1 oudney, la dépassent meme sensiblement, et
s’étendent jusque sur les premiers rayons de l’anale. Il est à ajouter que la caudale
est moins profondément échancrée que chez le Silurus mystus, et que l’anale elle-
même a proportionnellement plus de hauteur, en sorte quelle s est etenduç a-ljt-
fois dans tous les' sens. Au reste, il est facile de prévoir que l’accroissement en
longueur de cette nageoire ne doit pas s être fait sans un accroissement dans le
nombre des rayons dont elle se compose; et cest ce qui a lieu en effet, conune
le montre le tableau suivant (i) ;
Silure schilbé. D . 7 . P. 1 >. V . 6. A . 6 5. C . .18.
Silure oudney. D . u P. i t. V . 6. A . 77.- U. i.ïr.
Le Silure oudney est très-semblable au Silure schilbé par ses couleurs; ce
qu’indique la grande ressemblance qui existe constamment entre les individus
des deux espèces conservés dans les collections par 1 emploi des memes moyens,
et ce que mon père a constaté en Egypte par des observations faites sur le frais.
Les deux silures dont je viens de tracer la description sont assez bien connus
en Egypte : les Arabes ont donné au premier le nom de sclùlbé, et au second
celui de schilbé oudney [schilbé à oreilles] ; désignations analogiques par lesquelles
ils indiquent qu’il existe des rapports, mais aussi des différences, entre lès deui
(■) Je n’ai pu indiquer dans ce tableau le nombre des que je sais positivement, par les notes que mon pi»
rayons de la dorsale du Silurus auritus, parce que les a recueillies en Egypte sur Je Silurus mystus, qu £
nombreux individus de cette, espèce que j’ai examinés assez rare de trouver la nageoire dorsale enttere
-¡voient tous cette nageoire mutilée, ou même complé- cette espece, parée que, disent les Pécheurs, e
temënt détruite. Cette circonstance «endroit - elle à ce la brisent eux-mêmes «a-, cherchant a l enfoncer dan
que, Poudney faisant pour sa défense un grand usage de sa corps de leurs ennemis. Or ne doit-on pas penser q
foible dorsale, il.lui arriverai! fréquemment de la briser Silurus auritus rassemble par ses moeurs au / ¡'ru
lui même! 1 1 compte, il * lui ressemble .par son organisant)
Cette explication me parolt d’autant plus vraisemblable, ses caractères extérieurs! ,
* v 1 especes.
espèces. La chair du Silurus mystus est meilleure que celle de la plupart des
poissons de la même famille, et elle est assez estimée : celle du Silurus auritus
possède vraisemblablement les mêmes qualités; mais ce poisson est, à cause de
sa petite tailie, méprise des pecheurs, qui souvent négligent de Je porter au
marché, et même de le retenir lorsqu il vient à se prendre dans leurs filets. On
prétend d’ailleurs que le schilbé oudney est assez rare; opinion qui a peut-être
son origine dans le peu d’empressement qu’on met à s’emparer de ce poisson, à
cause de son défaut de valeur.
LE M A L A P T É R U R E É L E C T R I Q U E ,
M A L A P T E R U R U S E L E C T R 1CU S
^ ( P o i s s o n s d u N i l , planche 12 , fig. i | 2 , 3 et 4) .
Quanjj cette espèce , si célèbre sous le nom de Silure trembleur, ne seroit pas
])àr sés"propriétés électriques l’une des plus remarquables de la grande série
ichthyologique, elle n’auroit pu manquer d’exciter à un haut degré l’intérêt des
zoologistes par ses seuls caractères extérieurs. C ’est, en effet, l’un de ces êtres
isolés dans la nature qui, offrant à la méthode de nouvelles combinaisons de
caractères, enrichissent la science d un genre, et quelquefois d’une famille de plus,
et deviennent, pour ainsi dire, ie type d’une nouvelle organisation.
Le MaJaptérure (i) électrique forme effectivement i’une des divisions les plus
tranchées du groupe des siluroïdes. Nous avons vu que les schilbés ont une dorsale
composée seulement d’un très-petit nombre de rayons, et presque rudimentaire
; chez le malaptérure, cette nageoire disparoît entièrement, et il n’existe
plus, sur le^dos qu’une petite adipeuse triangulaire, opposée à la fin de l’anale. A
ce caractère très- remarquable se joignent quelques autres modifications d’une
moindre importance. Le corps çst un peu comprimé latéralement, et va en diminuant
de devant en arrière, sa partie la plus antérieure étant à-Ia-fois et beaucoup
plus large et beaucoup plus haute que la postérieure. La tête, courte, imparfaitement
( conique « légèrement déprimée, est bornée en dessus par une surface
oblique, qui ne s’élève pas, à beaucoup près, au niveau du bord dorsal. La bouche
se prolonge à peine de quelques lignes latéralement; mais elle ne manque cepen-
antpas de largeur, à cause de la forme déprimée du museau. Les'deux mâchoires
sont garnies d’une multitude de dents dirigées en arrière et d’une extrême finesse,
qui, disposées assez irrégulièrement, forment cependant dans leur ensemble une
gure parfaitement régulière, dont on ne sauroit mieux donner l’idée qu’en ia
• a un ^er a cheval. Les barbillons sont au nombre de six, dont quatre
in erieuis disposés comme chez le schilbé, et deux supérieurs correspondant par
P‘US S carac" m0tS Grecs> ” '°lIh; -«es-V, pinna,. e t „ „V ,
g enques du Silure électrique, est forme des trois cauda [ mollis ri,ma supra caudam 1.
H- N. TOME 1.-, punie. | p