fieux petits conduits, quelquefois colorés, qui embrassent le cou et descendem
jusqu’à l’anse formée par les deux canaux réunis en siphon. Ces ovaires contiennent
une multitude d’oeufs arrondis, très-petits, mais très-distincts.
Si je ne me fais pas illusion, la manière dont les germes parviennent à leurmatu
rité est très-curieuse : il paroît qu’ils se détachent de l’ovaire très-petits, et successi
vement un à un, pour aller se. placer entre l’intestin et le fond de la tunique ; c’est lil
qu’ils continuent de croître et de se développer jusqu’à leur expulsion définitive I En effet, on trouve presque toujours dans cet endroit un germe isolé, mJ
varie beaucoup pour la grosseur. Encore petit, ce n’est qu’un globule parfaitementl
blanc et transparent, auquel on distingue une ouverture ronde, en forme de|
bouche : un peu plus gros, ce globule, creux, montre déjà quatre petites taches!
roussâtres ; plus gros encore, ces quatre taches sont devenues une chaîne de quatre!
petits foetus bien distincts, qui entourent le globule aux trois quarts; enfin, s’il al
toute sa grandeur, les quatre foetus, pourvus de tous leurs organes, sont réunisetl
forment un anneau complet. Dans cet état, son volume équivaut gj} tiers de celui!
de l’individu qui le renferme : c’est, comme on voit, un nouveau Pyrosome deja
composé de quatre animaux, et qui sera bientôt indépendant du grand Pyrosome!
dans lequel il a pris naissance. Comment s’échappe-t-il ! je l’ignore : si, commJ
il est probable, il sort par la même ouverture que les excrémens, il faut que cettJ
ouverture soit susceptible de se dilater à un point excessif
Ces observations, réunies à celles que j’ai faites sur le Botrylle, démontrenl
que les corpuscules contenus dans les ovaires de ces animaux sont des germe*
composés, non destinés à l’accroissement des systèmes, mais à leur multiplica!
tion. D ’un autre côté, si l’on ouvre un Pyrosome, un Alcyon gélatineux, &c.,on'
trouve entre les individus adultes des embryons plus ou moins développés, et qui
ne peuvent provenir que des germes simples, dont l’existence se manifeste suçl
çessivement. Ces derniers étoient donc tous contenus dans le germe composa
et primitif, Ce seroit peut-être ici le lieu de discuter les observations de BohadscH
sur certaines Ascidies; mais le temps ne me permet pas de m’y arrêter.
Si les Botrylles, les Pyrosomes et les autres animaux composés du même ordre!
proviennent de germes eux-mêmes composés, il ne faut pas s’étonner que la
disposition des individus qui se trouvent réunis en un seul être, soit soumise à des!
lois si constantes.
r L o i . Les petits animaux qui constituent par leur réunion les êtres composts Im
l ’ordre des Alcyons gélatineux, Pyrosomes, &c., sont essentiellement coordonnés en systaiM
où chaque animal particulier est comme un rayon ou l ’origine d'un rayon qui aboutit 11
un axe commun. Cet axe n’est pas toujours droit; il peut décrire une ligne phi
ou moins tortueuse. De là naît l’irrégularité apparente de plusieurs de ce!
réunions. Cet axe n’est pas, toujours unique : le même corps peut être formi
d’un seul système; il peut l’être de plusieurs. Ainsi, comme il y a des animait!
simples et des animaux composés, il y a aussi parmi ces derniers des agrégation!
simples et des agrégations composées.
2.' Loi. Dans tous les corps composés du même ordre, l ’orifice branchial
anoiiouM
OBSERVATIONS SUR LES ASCIDIES COMPOSÉES. 7 7
5 7
animaux particuliers tend toujours a se rapprocher de la circonférence du système, et l ’anus
h se rapprocher de l ’axe ou du centre. Il résulte de cette loi que, lorsque la position
relative des oscules de tout un système est connue, l’axe du système est aussi
connu ; e t, réciproquement, si 1 on connoît 1 axe du système, quelque ressemblance
qu aient les deux orifices de chaque animal, on ne peut prendre l’un pour
l’autre.
3.' Loi. Le dos ou le côté du corps qui comprend les artères branchiales indiquées par
les cordons tres-colores qui les séparent, est toujours la partie de l ’animal la plus éloignée
du système de l ’axe et la moins élevée.
Apres 1 exposition de ces lois, j en fais 1 application aux dix genres précédemment
décrits, et j’obtiens les résultats suivans :
Dans le Polyclmum, le centre extérieur du système est un hiatus rond et frangé '■
les animaux sont situés verticalement ou inclinés en dehors, et placés à des distances
tres-inegales de leur axe commun ; ils représentent des rayons de diverses
longueurs, tous posés sur le même plan. L ’agrégation est généralement composée.
Dans les Aplidium, Didemnum et Eucoelium, la disposition est très-différente
de la precedente; il n y a pas d’hiatus visible : les animaux sont placés sur le même
plan, mais à égalé distance de leur a x e , qui est souvent très-prolongé dans le
sens horizontal, plus ou moins sinueux, de sorte qu’au premier coup-d’oeil les
oscules semblent disposés en quinconce, ou semés sans orefre et comme au hasard.
L’agrégation est composée.
La Diazone a des animaux inclinés en dehors, qui décrivent autour du même
axe des cercles emboîtés les uns dans les autres, et posés à peu près sur le même
plan. L’agrégation est simple.
Les cônes pédiculés du genre Sigillina sont aussi des agrégations simples. L e
centre extérieur du système est au sommet.du cône ; les animaux sont très-inciinés
en dehors : les cercles peu réguliers quiis décrivent ne sont point sur un même
plan, mais sur des plans différens, placés successivement les uns au-dessus des
autres; disposition qui détermine la forme alongée et conique du corps total.
Les systèmes du Distome sont essentiellement les mêmes, aux hiatus près, que
ceux du Polyclinum.
Les cylindres du Synoicum sont des systèmes très-simples : les animaux y sont
disposés en cercle, sur un seul rang et sur un seul plan.
Dans les Botrylles, les systèmes figurent des cercles, des demi-cercles, des
ellipses, &c., communément formés d’un rang unique d’animaux : quand il y a
plusieurs cercles pour un seul système ou pour une seule cavité, ils sont successivement
plus petits et plus élevés, e t, par conséquent, disposés en pyramide.
Enfin, dans les Pyrosomes, les cercles sont très-nombreux, tous du même diamètre
et posés à plomb les uns sur les autres : ainsi l’axe du système est celui du
cylindre creux formé par la superposition de tous ces cercles, et vers lequel sont,
«> effet, dirigés les anus des animaux particuliers. Si les cercles augmentoient graduellement
de diamètre, le Pyrosome prendroit la forme d’un cône creux; voilà
pourquoi il y a dans ce genre des espèces cylindriques et des espèces coniques. La
H « TOME I.«, J.« partie. ' I e