2 ^ 4 D E S C R I P T I O N D E S R E P T I L E S .
Home!), tantôt pour l’urètre (Cuvier), une autre fois pour une partie innomince
encore, l’urétro-vagin (Meckel), et enfin pour le canal urétro-sexuel (Geoffroy
Saint-Hilaire). Ce dernier nom offre un sens différent du précédent, et se rapporte
a un travail général publié dans la Philosophie anatomique, tome II, et relatif aux
oiseaux. .
Beaucoup d’autres difficultés étoient soulevées à ce sujet : je ne puis toutes les
relater ici, et je renvoie à cet égard au volume déjà c ité , page 4 ! &> et à un article
Appareils sexuels et urinaires des omithorinques , imprimé dans les Mémoires du
Muséum d ’histoire naturelle, tome X V , page i. J’étendis ces recherches aux tortues
et puis enfin aux crocodiles.
Je les rappelle ici comme m’ayant donné un nombre suffisant d’observations
c’est-à-dire, comme ayant placé sous mes yeux assez de structures variées pour que
je pusse concevoir et exposer d’après elles la disposition habituelle des uretères
à l’égard du premier segment du canal vésico-rectal du crocodile.
Déjà nous avons fait connoftre comment les uretères sont, pendant le versement
de tous les produits excrémentitiels, approchés de l’anus : en tous autres momens
ils sont portés du côté opposé ; les deux boutons et les orifices qui les constituent
sont, par un effet d’affaissement des membranes formant l’ensemble des canaux
entraînés dans la poche vésico-rectale : ils viennent ainsi boucher son entrée,les
deux orifices plongeant dans cette même poche. Par conséquent, il est admirablement
pourvu, au défaut d’une communication directe permanente des uretères
avec la vessie, par cette communication habituelle durant l’inactivité de tous les
canaux. Ces faits de physiologie se lisent en quelque sorte avec une évidence
parfaite sur la structure anatomique des omithorinques, et par induction sont
donnés, avec une très-grande probabilité, comme facilitant l’écoulement lent et
successif et généralement l’arrivage du fluide séparé par les reins dans le réceptacle
urinaire prédisposé à cet effet. :
C ’est présentement le cas de rapporter un fait récemment découvert sur le
crocodile, et élevé à toute sa valeur scientifique par une comparaison attentive
avec d’autres faits semblables. De jeunes anatomistes, MM. Isidore Geoffroy-Saint-
Hilaire et Joseph Martin, ont aperçu chez le crocodile femelle deux routes de
communication allant du péritoine dans le vestibule commun. Déjà ces routes,
quils nomment canaux péritonéaux, les avoient frappés chez la tortue. Dans le
mémoire sur ce sujet qu’ils ont communiqué à l’Institut, ils s’en expliquent de
la manière suivante : « Rien de plus facile que de trouver les canaux péritonéaux
» du crocodile, lorsque l’on connoît ceux de la tortue : leur situation est la même
» que chez celle-ci, et il est tout-a-fait impossible de se méprendre à leur égard.
» Il faut remarquer cependant qu’ils sont beaucoup plus courts, parce que leun
» ouvertures péritonéales, placées sur les côtés du cloaque, sont plus reculées.
» Leur forme générale est aussi la même : très-larges dans leur première moitié, et
» très-étroits dans la seconde, ils sont exactement comparables à des entonnoirs
» dont la partie évasée se trouveroit du côté du péritoine, et la partie rétrécie
» du côté du clitoris. Celle-ci se termine à peu près au même niveau que chez la
» tortue:
» tortue : mais il y a cette différence très-remarquable, que les canaux péritonéaux,
* dès qu’ils sont arrivés près du gland, ne s’ouvrent point, comme chez la tortue”,
»■ dans les corps caverneux, ou dans le tissu érectile, mais vont directement
À s’aboucher dans le cloaque ( vestibule commun). Leurs deux orifices, entourés
* de petits bourrelets arrondis , s’aperçoivent très - facilement, l’un à droite et
»1 autre à gauche, en dehors de la base du gland. La structure des canaux péri-
„ tonéaux du crocodile paroît semblable à celle de leurs analogues chez la tortue:
„ leur intérieur ne contient aucune valvule, mais seulement de petits replis placés
» à 1 entrée de leur partie étroite et qui s’effacent presque entièrement lorsqu’on
»-vient à la dilater. Nous nous sommes assurés que l’injection les traverse avec
» une égalé facilite d avant en arrière et d’arrière en avant. »
Ces faits sont exacts, je les ai vérifiés. A leur intérêt comme nouveaux, ils
joignent celui, bien autrement remarquable, d’être généralisés dans une certaine
limite avec beaucoup de sagacité. En effet, ces jeunes auteurs ont, suivant moi, très-
bien établi que les canaux péritonéaux qu’ils ont découverts chez la tortue et” chez
le crocodile ont leurs analogues dans des parties anciennement décrites par les
naturalistes, mais quaucun anatomiste n’avort cependant imaginé de ramener à la
même considération.
Tels sont d’abord, à l’égard des mammifères, les tubes vagino-utérins dont il
est question dans les ouvrages de Malpighi, Fantoni, Peyer, Haller, Morgagni,
et qui de nos jours n ont été bien compris et parfaitement établis que par les
soins et les desèriptions de M. Gartner, chirurgien militaire Danois. M. de Blain-
ville a reproduit le travail de ce dernier, et l’a accompagné de figures dans le
Bulletin des sciences de la Société philomathique, année 1826, page 109. Les
tubès vagino-utérins n’ont encore été trouvés que chez les mammifères à sabot.
Tels sont encore les deux conduits qui débouchent chez quelques poissons cartilagineux
(raies, squales et lamproies), en arrière, par dehors, mais assez près
de lanus, qui ont été reconnus et décrits par plusieurs anatomistes, par M. Cuvier
sur-tout avec exactitude dans ses Leçons d ’anatomie comparée. « Dans ce cas, dit
»M. Cuvier, tome IV , page 74 , le péritoine n’est plus un sac fermé de toutes
» parts, comme dans les mammifères et les reptiles ; il est percé dans deux endroits,
» et communique à l’extérieur par autant d’ouvertures de plusieurs millimètres de”
» diamètre, qui se voient de chaque côté de l’anus. Elles conduisent directement
» dans le fond de ce sac, qui répond à la partie la plus reculée de l’abdomen. L ’eau
» deria mer peut sans doute y entrer et en sortir à la volonté de l’animal, comme
» 1 air entre dans les cellules des poissons. »
En rappelant ce que nous venons d’exposer touchant les conduits vagino-utérins
des rummans et les canaux de la cavité abdominale des raies, MM. Isidore Geof-
Oy-Saint-Hilaire et Joseph Martin insistent avec beaucoup de mesure sur les
rapports de ces canaux avec ceux qu’ils ont trouvés chez la tortue et le crocodile,
en même temps qu’îis recherchent et établissent habilement les différences que
ces rapports laissent en dehors. Ainsi ils voient ces rapports dans un fond commun
organisation : c’est une même analogie de structure qui ramène à la théorie de
H- V .’T O M E V , ^ , ¡ 0.