1 0 4 S Y S T E M E DE S A N N E L I D E S .
Espèce très-connue , commune, à ce que l’on croit, aux Jeux continens.
C o r p s long communément de cinq à six pouces, quelquefois de près d’un pied
ayant de cent à deux cents segmens, suivant l'âge. J’ai compté deux cent
quarante-huit segmens sur un très-grand individu ; il y avoit deux pores
sous le quinzième > et douze autres, moins profonds, distribués comme je
l’ai dit plus haut. Le nombre des anneaux de la partie antérieure , jusques
et compris la ceinturé, nè paroît pas beaucoup varier. Couleur rougeâtre.
O b s e r v a t i o n . — Le Lumbricus arenarius d'Othon Fabricius, Faim, groenl.l
n.° 2.6¿f. et son L. mhmtiis, n.° 2Ôj,jig. ¿f., n’ont que deux rangs de soies.I
C e caractère me paroît suffire pour les faire distinguer génériquement sous I
Je nom de C l i t e l l i o : on leur adjoindroit provisoirement le Lumbricus wr-|
mïcularis du même, n.° 2fp, quoiqu’il manque de ceinture. La plupart des!
autres espèces prises pour des Lombrics par cet auteur ou par Müller, commel
le Lumbricus armiger, le L. cïrratus, dont M. de Lamarck fait un genre par*|
ticulier sous le nom de Cirratuliis, le L. fragilis, le L. sqiuimatus, &c. pa-j
roissent bien être des Annelides tout-à-fait étrangères à cet ordre.
G EN R E XXIX, H y p o g æ o n .
B o u c h e petite, à deux lèvres : la lèvre supérieure avancée en trompe un peu
lancéolée, fendue en dessous; l’inférieure très-courte.
S o i e s longues, épineuses, très-aiguës, au nombre de neuf à tous les segmens, une-.
impaire et quatre de chaque côté réunies par paires ; formant toutes-
ensemble par leur distribution sur le corps n eu f rangs longitudi-l
naux , savoir, un supérieur ou dorsal, quatre exactement latéraux, e n
quatre inférieurs.
C o r p s cylindrique, obtus à son bout postérieur, a lon g é , composé de segmens.
courts et nombreux, moins serrés et plus saillans vers la b o u c h e qui!
vers l’anus : dix des segmens compris entre le vingt-sixième et le trente!
neuvième renflés, s’unissant pour former à la partie antérieure d u c o r p i
une ceinture; le dernier segment pourvu d’un anus longitudinal.
ESPÈCE.
i . H y p o gæ o n hirtum. Hypogéon hérissé.
Espèce des environs de Philadelphie, communiquée par M. Cuvier.
C o r p s composé de cent six segmens, conformé exactement comme dans le Lombm
terrestre, et d e là même couleur. Les quatorze pores sont très-visibles. Toute!
les soies sont brunes, fragiles et caduques. La ceinture, souvent encadre!
de brun en dessus, y est entièrement recouverte de soies inégales, disposée!
confusément, d’ailleurs semblables aux autres et de même hérissées de petite!
épines. »
O R D R E iVj
O R D R E IV.
L E S A N N E L I D E S H I R U D IN È E S ,
A N N E L ID E S HIRUDINEÆ.
Les animaux articulés compris dans ce quatrième ordre ont des 3 kl •
ils manquent de pieds et de soies pour la locomotion; mais la cavité
prehensile, ou la ventouse, qui termine chacune de leurs extrémités
et les vives et faciles contractions de leur corps, y suppléent. La bouche
sans trompe muscuieuse ni tentacules, et cependant armée de parties qui
font office de mâchoires, est placée au fond de la ventouse intérieure,
et \ anus, a. I extrémité du dos sur fa base de la ventouse postérieure.
est a croire que les Annelides sans soies constituent une division
essentiellement distincte des Annelides sétifères. Les h i r u d i n é e s viennent
naturellement se placer à la tête de cette seconde division ; leurs yeux
leurs mâchoires, la fréquence et l’agilité de leurs mouvemens, prouvent
que ces animaux sont aussi favorablement organisés que ceux de notre
premier ordre, quoiqu ils le soient sur un plan différent. Comme ce plan
nadmet point les mêmes appendices latéraux extérieurs, les Annelides
irudmees sont privées non-seulement de rames et de soies, mais encore
dantennes, de erres, d’élytres, et le plus souvent de branchies (i).
. circonf tan ces imprévues ne m’a y an t pas p e r mis,
a l epoque où je réd ig e a i c e sy s tèm e , d e d o n n e r au x
généralités du quatrième o rd re les dév eloppemens nécessaires,
je vais tâch er d’y suppléer en me ttan t en no te
quelques eclaircissemens.
11 corps de, H irud in ée s e s t , com m e c e lu i des autres
Annelides, formé d e plusieurs segmens : mais ces segmens
«m quelquefois si peu m a rq u é s , q u 'il d e v ien t impossible
M te compter et d’en d éterminer e x a c tem en t le n om b re ;
«s sont presque toujours très-serrés v ers la b o v eh e.
t e premier des segmens e t qu e lq u es -un s des su iv an s ,
«séparé s les uns des a u tr e s , so it réunis, en une seule
jueceapparente, composent la ventouse antérieure ou orale
Icapula). Cette ventouse a plus ou moins d e profondeur;
«pirolt cependant peu v a r ie r dans le nombre rée l d e
» articulations : o n v o i t , qu an d e lle est d e plusieurs
« stinctes, qu e c e nombre n ’au gmente q u ’a u x d é -
P® de celui des an n eaux du corps,
ta ventouse orale est d o n c fo rmée d e v éritable s segeffet
n ül ^CUvent ^tre compris et q u e je compren ds en
parmi ceux q u i con stitu en t le corps entie r. L a Kn-
j ( c o ,y |a) n’est an con tra ire q u ’un e expansion
61 segment du c o rp s , c om m e le p ro u v e ’! , po s i-
H- A'. T O M E I.«>.
n o n d e l’an u s , qu i est o u v e r t , non au m i lie u , mais en
a v a n t d e c e t t e même v e n to u s e , v er s sa ba se supérieure.
O n c o n ç o it aisément com m en t les yeux p eu v en t être
reunis sur un seu l s e gm en t, q u an d la v entou se o ra le est
in a r t ic u lé e ; c om m e n t , d ans le cas c o n t ra ir e , ils p e u v e n t
etre. d isperses su r plu s ieurs ; com m en t enfin ils p eu v en t
e tre situes tous sur la v e n to u s e , o u p a ra ître p la c é s , les
uns sur la v en to u s e , les autres plus en arrière.
L e s branchies son t o rd in a irem en t n u lle s ; j’entend s par
c e tt e expression q u e les surfaces respiratoires sont in t é .
n eu re s e t c o n c a v e s , o u d u moins q u ’e lles n e son t p o in t
c o n v e x e s e t ne fo n t au cu n e sa illie à l ’e xté rieu r.
J e d o is d ire qu e lqu es mots des d eu x pores situés l’ un,
d erriè re l ’au tre sous ia pa rtie an térieu re du corps. C e s
pores s e rv en t à la g én é ra tion , l i s ne son t jamais séparés
qu e par un p e tit nom b re d ’an n e au x : mais leu r p o s it io n ,
re la t iv em en t au n om b re -to ta l des se gm en s , est assez v a r
ia b le , puisque .le premier, d e ces o rifices pa ra it s’o u v r i r ,
tan tô t sous le d ix -sep tièm e , tan tô t sous le v ingt-sep tième,
ou plus loin en co re;; différen ce q u i d ép end é v id em m en t]
en p a r t ie , du n ombre des segmens q u i sont, restés divisés
entre e u x , o u q u i se son t in timemen t unis p o u r former
la v entouse o ra le , qu an d c e lle - c i est d ’ u n e seu le pièce .
O