
remarquable ; elle commence au-dessous de l’oeil, à l’angle de la commissure des
lèvres, passe sur le trou auditif, se prolonge sur les côtés du cou et sur les flancs
jusqu’à l’insertion du membre postérieur, et se continue ensuite, mais en devenant
de môins en moins apparente, sur presque toute la longueur de la queue. Cette
ligne, que nous avons dit passer sur le trou auditif, recouvre même en partie cet
orifice par des dentelures saillantes dont le nombre est de quatre, quoique quelques
auteurs en aient décrit trois seulement, sans doute pour n’avoir pas aperçu l’une
d’elles, l’inférieure, qui est quelquefois très-peu visible. La bande blanche latérale
que nous venons de décrire est placée entre deux autres bandes longitudinales
plus larges qu’elle-même, mais moins prononcées : l’inférieure, peu distincte, est
d’un bleuâtre clair ; elle commence sur la lèvre inférieure , un peu en avant de
l’angle de la commissure, et s’étend jusqu’à l’insertion du membre postérieur : la
supérieure, d’un bleu plus foncé, est beaucoup plus distincte et beaucoup plus
longue ; car, très-large et très-apparente sur les flancs, elle peut être suivie, en
arrière, sur toute la première moitié de la queue, et, en avant, jusqu’à la partie
antérieure de la lèvre supérieure.
§. V I I I .
L E S C I N Q U E P A V É ( i)
( R e p t i l e s , planche 4 , %■ 4 )
E T LE SC IN Q U E O C E L L É (2)
{planche 5 , fig. 1 J.
C es deux scinques présentant généralement tous les mêmes caractères que le
précédent, il nous suffira presque d’indiquer leurs dimensions et leurs couleurs.
L e Scinque pavé [ Scincus pavimentatus, N ob. ] appartient a la deuxième section
de Daudin, ou à celle des scinques rayés de blanchâtre; et il doit être considéré
comme voisin des espèces que ce zoologiste a désignées sous les noms d octo-
lineatus et de melanurus. Il se rapproche, en effet, de 1 un et de 1 autre par les proportions
de son corps et de sa queue et par son système de coloration ; mais sa
taille est beaucoup plus considérable.
L ’individu qui a servi de type à la figure avoit treize pouces environ du bout
du museau à l’extrémité de la queue, celle-ci formant un peu moins des deux
tiers de la longueur totale, et l’intervalle qui sépare le membre antérieur du
postérieur étant de trois pouces. Les pattes de devant ont un pouce un quart; et
celles de derrière, un pouce trois quarts : le corps est généralement beaucoup plus
grêle que chez le Scinque Schneider; le grand doigt de la patte postérieure est plus
long, et les ongles sont aussi plus grands et plus acérés. Les écailles sont généralement
de même forme que dans l’espèce précédente; mais tout le dessous de la
(1) Figuré dans l’Ailas sous le nom A'Anolis jrmé. (2) Figuré dans l’Adas sous le nom ¿'Anolis marbré.
tête,
tête, et non pas seulement, comme chez celle-ci, la partie comprise entre les deux
branches.de la mâchoire inférieure, est couvert de plaques de largeur et de forme
variables. Quatre dentelures placées en avant du trou auditif, qu’elles recouvrent
en partie, rapprochent encore le Scinque pavé du Scinque Schneider.
Sous le rapport de ses couleurs, le corps est en dessous d’un jaune blanchâtre,
et en dessus d’un brun assez pur, sur lequel on remarque neuf ou dix raies
blanches, s’étendant généralement depuis la partie antérieure du cou jusque sur
la moitié de la queue. Ces raies ou lignes longitudinales sont formées par une
suite de petites taches quadrilatères que présentent vers leur partie moyenne
presque toutes les écailles du dos : ces lignes, parallèles entre elles et parfaitement
régulières, se trouvent d’ailleurs interrompues en plusieurs points, parce qu’il
existe aussi sur leur trajet quelques écailles entièrement brunes. L e système de
coloration de la queue est le même que celui du corps, avec cette différence, que
les écailles brunes deviennent beaucoup plus nombreuses, et les taches blanches
beaucoup plus petites et beaucoup moins nettes, et que vers son extrémité l’on
aperçoit à peine quelques vestiges des raies longitudinales.
Les membres, dun jaune blanchâtre a leur face interne, ont leur côté externe
brun avec quelques petites taches disposées en lignes longitudinales : les parties
latérales de la tête en présentent aussi quelques-unes ; mais celles-ci sont peu visibles
et distribuées assez irrégulièrement. On aperçoit au contraire très-distinctement
sur la partie inférieure des flancs, blanchâtres comme le ventre, une ligne brune
qui s’étend de l’insertion du membre antérieur à celle du postérieur.
Le Scinque pavé est, comme on le voit, remarquable par son système de coloration,
et peut être placé au nombre des plus belles espèces du genre.
Le Scinque ocellé [Scincus oceUatus], type de la quatrième section de Daudin
( les ocellés ), nous présentera un système de coloration très-différent, mais peut-
être plus remarquable encore.
Ce scinque, décrit sous le nom d’ocellé dans [’Histoire des reptiles de M. Latreilie,
dans celle de-Daudin et dans celle de Merrem, a été mentionné par Forskael dans
son ouvrage sur les Animaux du Levant. Ce voyageur l’a même caractérisé avec
assez d exactitude par la phrase suivante :
Longitu'do totiits ammalis, spitltamalis ; crassities digiti. Corpus nitidissimum, squa-
m»sum, depressum; subtùs album ,imbricatum ; suprà griseoVtrescens ; ocellis subrotundis,
radio fuscis, disco albo, rectangulo. Pedes teretes, brèves, sine verrucis. Digiti j - j .
Forskael ajoute ensuite que cette jolie espèce vit près des maisons, et qu’elle est
designeepar les Arabes sous le nom deseldie. Nous n’ajouterons que peu de détails
a ceux que donne le naturaliste Suédois.
La queue forme, chez le Scinque ocellé, seulement la moitié de la longueur
totale; et comme le cou n’est guère plus long que dans les espèces précédentes
il suit de cette proportion que l’intervalle qui sépare les membres postérieurs des’
antérieurs est beaucoup plus considérable que chez celles-ci. La queue est assez
épaisse dans presque toute sa longueur, et c’est seulement dans son dernier quart
H. N. TOME I.w, 1 .re partie.
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