
1 ; genre Diazona ; les ovaires doubles et appliqués contre les branchies des Cyn-1
thies se retrouvent dans les Botrylles; la position très-relevée de l’abdomen, si I
complètement étrangère à la Clavelline, revient jusqu’à un certain point dans ]
ces mêmes Botrylles et dans les Eucélies. Il y a même de très-insignifians ou très-1
minutieux détails d’organisation dont l’existence se soutient dans toute la série. I
Ainsi les Botrylles, les Sigillines et les autres Ascidies sociales dont nous connois-l
sons les filets tentaculaires, les ont toujours montrés de longueur inégale, M
plus petits séparant les plus grands et alternant avec eux. La même combinaison!
se retrouve dans les Ascidies simples ; et si elle n’y est pas toujours aussi régulière!
on voit que cela tient à la multiplicité des filets, qui en gêne et en contrarie!
plus ou moins le développement.
Mais cette conformité dans les organes que nous avons examinés jusqu’ici,!
ne seroit-elle qu’un masque commun sous lequel existeroient des natures réelle-l
ment différentes ! Il est d’autres organes, en effet, que les zoologistes regardent!
comme plus essentiels, et dont l’absence, la présence, ou certaines modifica-l
tions, décident, suivant eux, du mode d’existence accordé aux divers animaux. Lel
coeur a été trouvé dans les Ascidies simples : existe-t-il dans les Ascidies coml
posées! Je puis répondre à cette question par l’affirmative; mais, pour arriverai
une démonstration complète, il est nécessaire que j examine la forme sous la!
quelle les Ascidies ordinaires présentent cet organe.
Dans toutes, le coeur est un renflement peu musculeux, oblong ou fusiformel
dont les deux extrémités opposées se prolongent en deux vaisseaux d’un dial
mètre presque égal au sien. Un de ces vaisseaux reçoit, à ce qu’on croit, to u *
le sang des branchies; il prend le nom de veine pulmonaire. L autre, beaucoup!
plus long, est l’aorte, qui distribue le sang aux diverses parties du corps (1). Cet*
appareil est renfermé dans un double fourreau membraneux.
Dans toutes encore, le coeur est situé fort près de l’estomac; la veine pull
monaire se porte d’abord vers le cardia, tandis que l’aorte se dirige en sensl
contraire. Il y a ensuite des variétés qu’il importe de connoître.
La Cynthie papilleuse a le coeur placé horizontalement entre le fond del
la tunique et le foie. La veine pulmonaire suit le bord inférieur et antériewa
de l’estomac jusqu’au cardia, lieu où paroît toujours s’établir la communicatioi*
de cette veine avec les branchies.L’aorte se recourbe d’abord brusquement, passe*
sous le coeur, revient sur elle-même, et monte quelque temps parallèlement au*
artères branchiales avant de se diviser.
La Phallusie cannelée, première tribu, a le coeur situé plus en avant, mai*
toujours horizontalement et sous le bord inférieur de l’estomac, que la vein*
pulmonaire remonte jusqu’à l’oesophage, tandis que l’aorte se porte immédiate*
ment du côté opposé, en suivant les artères branchiales, qu’elle abandonne vei*
le milieu de leur longueur pour aller distribuer le sang à l’enveloppe. Dans to u *
( i) <c L’Ascidie n’a , comme les Gastéropodes et les » et des artères pulmonaires. » C ü V I E R , Mem, piecl 9
»Acéphales, qu’un ventricule gauche ouaortique, et il pag. 21.
» n’y a point de ventricule sur la réunion de la veine cave
ca
ce trajet, elle est accompagnée d’un autre gros'vaisseau qui rapporte ce sang
au corps. 6
Dans k P/ml/usia monachus, seconde tribu, le coeur est situé un péu obliquement
derrière le pylore. Comme l’estomac est. retourné sur l’intestin, et que son
bord inférieur est devenu supérieur, la veine pulmonaire se réflécjiit pour suivre
cememe bordyusquau cardia. Quant à l’aorte, elle monte, comme dans l’espèce
précédente, parallèlement aux artères branchiales-, dont elle ne s’éloigne que pour
arroser 1 enveloppe et d’autres parties. 1
Le coeur de la Phallusie intestinale, troisième tribu, diffère des précédens par
sa direction: il est situe presque perpendiculairement, un peu au-dessus de l’estomac,
a gauche, du côté opposé à l’ovaire. La veine pulmonaire contourne
l’estomac pour parvenir à l’oesophage. L ’aorte s’élève d’abord, et forme, en revenant
sur elle-meme, une petite anse verticale qui dépasse un peu celle de l’intestin;
elle continue de descendre, niais dans une direction opposée à celle de
láveme pulmonaire, et finit par.se diviser en deux ou trois branches qui se
..rendent a i enveloppe et aux autres parties.
Le coeur'de la Clavelline boréale est perpendiculaire comme le précédent, et
situe de meme du côté opposé à l’ovaire ; mais la chute complète de l’anse
intestinale 1 a entraîné un peu au-dessous de l’estomac. La veine pulmonaire s’élève
vers le cardia; 1 aorte descend parallèlement.à l’intestin, et se divise près de sa
courbure ; 1 ensemble représente un gros vaisseau tout droit.
Voilà les diverses positions que m’a fait voir le coeur des Ascidies proprement
dites. Diquemare, qui a observé cet organe dans l’Ascidie intestinale, sans
toutefois le reconnoitre, dit qu’il s’alonge et se raccourcit alternativement avec
beaucoup de vivacité On ne peut donc douter de sa nature et de ses fonctions.
c est par conséquent le même-organe qu’il s’agit de retrouver dans les
Ascidies sociales.
Le genre Diazona t n présente un tout semblable; il est, comme dans la
uaveiline, situe perpendiculairement au-dessous du pylore, du côté opposé à
Iovaire : ja veine pulmonaire monte de même à la base de l’oesophage; l’aorte
descend vers le fond de la tunique, puis elle se recourbe et s’élève en montant
du. coté du rectum; elle se divise néanmoins avant d’atteindre le pédi-
cule de 1 abdomen. r
Je n’ai examiné le coeur que sur cette Ascidie composée; la petitesse des
autres ma détourné dune telle recherche: mais il ne seroit pas plus rai-
onnable de eur contester cet organe que de balancer à l’accorder à tous
s petits Mollusques céphalopodes ou gastéropodes, dans lesquels on ne l’a pas
sefve, et ou vraisemblablement on ne le cherchera jamais.
insi les Ascidies sociales ont un coeur, un centre de circulation semblable
celui des Ascidies solitaires. Elles leur ressemblent encore par la place qu’occupe
Rentre principal des sensations. M. Cuvier a fait voir que le plus gros gan-
g on des Ascidies ordinaires étoit placé entre les productions de la tunique,
(0 Journal de physique, ann. 1777, pag. 138.
H- N. T O M E 1.«, a.e partie.