D E S
P LANCHE S D ’OISEAUX
DE L’ÉGYPTE ET DE LA SYRIE,
P u b l i é e s p a r J u l e s - C é s a r S A V IG N Y , M e m b r e d e l ’ I n s t i t u t ;
O F F R A N T
UN EXPOSE DES CARACTÈRES NATURELS DES GENRES, AVEC LA DISTINCTION DES ESPÈCES,
P a r V i c t o r A U D O U I N ( i ).
L e s oiseaux forment la seconde classe des animaux vertébrés; ils sont ovipares et
éminemment organisés pour le vol. L ’air est leur domaine et leur élément naturel.
De tous les animaux ce sont les plus habiles et les plus propres au mouvement : ils
peuvent en peu d instans franchir les espaces les plus considérables, parcourir plusieurs
centaines de lieues en un jour, et s élancer à des distances prodigieuses dans
les régions les plus élevées de l’atmosphère. Tantôt on les voit monter, descendre,
paraître, disparaître, tourner, voltiger en zigzag; tantôt filer en droite ligne, décrire
mille cercles, se jouer et se balancer avec grâce, raser la surface de l’eau ou de la
terre, se soutenir en la ir par une multitude de petits chocs ou trépidations, ou
bien se perdre dans les nues et lutter contre les vents et les tempêtes. Tout en eux
semble concourir vers ce but et contribuer à la prestesse des mouvemens : la légèreté
de leur corps, pénétré d’air dans toutes ses parties; l’amplitude de leurs poumons, la
nature des tegumens qui les recouvrent ; la forme de leurs ailes convexes en dessus,
concaves en dessous; leur grande étendue, et la force des muscles qui les meuvent.
Ils sont bipèdes ; ils tiennent le corps incliné en avant et portent la tête élevée ; leur
intelligence est généralement moins perfectionnée que chez les mammifères. Les
organes propres au vol sont toujours développés en raison inverse des organes
propres à la marche, et vice vcrsâ : ainsi les oiseaux qui ont le vol le plus puissant
et le plus rapide sont aussi ceux qui ont les pieds les plus courts, comme, par
exemple . dans la plupart des accipitres, dans les hirondelles, les martinets, les
pigeons, les pétrels, les mouettes, les sternes, les becs-en-ciseaux, les frégates, &c. ;
tandis quau contraire ceux qui sont le plus favorablement conformés pour la
marche ou la natation ont tous les ailes courtes, peu proportionnées au volume
( l) V o y e z ci-dessus, page 3 , la Note concernant V E x - fournis par M . J . C . SA V IG N Y ,pour / 'H i s t o i r e NA-
pli cation sommaire des planches dont les dessins ont été TURELLE d e l ’oüVRAGE.