de leur corps, ou n’ont que des rudimens d’ailes : tels sont les gallinacés , les
outardes, les autruches, les casoars, les grèbes, les plongeons, les manchots, &c.
Excepté dans quelques palmipèdes, la longueur du cou est toujours en proportion
de la longueur des jambes.
Quelques familles se servent de leurs pieds comme organes de préhension, surtout
celles dont les doigts sont divisés par paires : mais le bec tient lieu de main dans
le plus grand nombre ; c’est avec le bec qu’ils saisissent les substances propres à
leur nourriture, qu’ils attaquent ou se défendent, qu ils ramassent les matériaux nécessaires
à la construction de leur nid. Le bec remplace les dents chez les oiseaux;
les deux mandibules sont revêtues d’une substance semblable à la corne, et composée
de même par couches. La dureté de cette substance est tres-variable : elle est tres-
grande dans les oiseaux de proie,les perroquets, les pics, les fringilles,les loxies, &c. ;
moins solide dans ceux qui avalent leurs alimens sans mastication, ou qui vivent
spécialement de fruits et d’insectes ; et elle se change en une simple peau, de consistance
molle, dans ceux qui se nourrissent de vers, et qui sont destines a aller chercher
leur nourriture dans la vase ou au fond de leau, comme les pluviers, les
vanneaux, les courlis, les bécasses, les barges, les spatules, les ralles, les-cygnes,
les canards, les harles, &c. La forme des mandibules nest pas moins variable que
les tégumens qui les entourent ; mais toujours ces variations sont en concordance
avec la nourriture des espèces, et le naturaliste exercé peut tirer des indices certains
sur les habitudes des oiseaux d’après l’examen de cette forme et du plus ou moins
de solidité du bec;
Les oiseaux ont en général la tête petite , et articulée sur 1 atlas de maniéré à
pouvoir tourner la face antérieure tout-à-fait en arrière.
Le cou est composé d’un grand nombre de vertebres, au moins neuf dans la
plupart des espèces ; ce qui lui donne la mobilité nécessaire pour se reployer suivant
les besoins de l’oiseau.
Les os de l'ailé sont analogues à ceux qui forment la main des mammifères. Sur
les doigts s’attachent les plumes que l’on nomme primaires, et qui sont toujours au
nombre de dix; celles qui tiennent à l’avant-bras s’appellent secondaires : les plumes
scapulaircs sont celles que porte l’humérus, et les bâtardes sont celles qui naissent
sur le pouce. Comme il falloit une grande force pour mettre l’aile en mouvement,
et ppur qu’elle pût résister au choc de l’air, la nature y a pourvu en donnant un large
plastron pour point d’appui aux attaches des muscles épais et robustes qui doivent
en être les moteurs. Le sternum est d’une grande étendue, bombé, muni d une
carène longitudinale, et très-convenablement conformé pour faciliter le libre développement
des poumons dans la poitrine et permettre 1 introduction d une grande
quantité d’air afin d’alléger le poids de I oiseau. Plus le sternum est développe en
raison du volume du corps, plus les muscles pectoraux sont robustes, et plus le vol
de l’oiseau est puissant et rapide. Les clavicules réunies entre elles en une seule
pièce , près du sternum, en forme de V, qui tend à écarter les omoplates 1 une de
l’autre, aident aussi considérablement les muscles de la poitrine lorsque 1 oiseau fait
des efforts pour abaisser l’aile pendant le vol.
La queue osseuse est très-courte, et supporte pareillement une rangée de plumes
qui servent de gouvernail à l’oiseau et contribuent à Je soutenir dans le vol.
Le fémur est toujours plus court que le tibia, et s’articule à cet os, ainsi qu’avec
Je péroné, de la même manière qu’un ressort, en sorte que l’extension se fait sans
effort pour les muscles. Le tarse et le métatarse sont soudés en un seul os plus ou
moins alongé. Le pied des oiseaux est le plus ordinairement représenté par trois
doigts en avant et un derrière, ou seulement trois devant; quelquefois le pouce
manque, et il est alors remplacé par le doigt externe, ou bien il se porte en avant,
comme dans les colious et les martinets. Le nombre des phalanges Va en augmentant,
en allant du pouce, qui en a deux, au doigt externe, qui en a cinq. Les muscles
des jambes, dont lés attaches sont fixées sur les os du bassin, sont forts et robustes;
les tendons de plusieurs d’entre eux descendent jusque sur les doigts, de manière
que le seul poids des oiseaux suffit pour ployer les doigts : ce mécanisme est indépendant
de leur Volonté, et explique comment ils peuvent se tenir perchés pendant
leur sommeil.
L organe de l’odorat est peu développé chez le plus grand nombre des oiseaux;
les vautours et les corbeaux sont les seuls qui l’aient très-délicat.
Les sens de la vue et de l’ouïe sont ceux dont l’appareil est le plus perfectionné,
particulièrement^ celui de la vue. Cette perfection étoit en quelque sorte commandée
pai la vitesse et la rapidité du vol dont les a doués la nature. Us peuvent
ainsi calculer et mesurer la distance des trajets qu’ils ont à parcourir, et n’ont pas
a craindre sans cesse de se heurter et de trouver des obstacles. Au reste, le plus
ou moins de perfection de l’organe visuel est toujours en raison du plus ou moins
de perfection de l’organe du vol. Ils voient également bien de près et de loin ; mais
la trop grande dilatation de la pupille chez les uns ( les nocturnes ) laisse entrer tant
de rayons lumineux, qu’ils en sont éblouis, et qu’ils ne peuvent voir que la nuit
ou pendant le crépuscule. Le sens de l’ouïe est sur-tout très-développé dans les
oiseaux de nuit et dans les oiseaux crépusculaires, tels que le plus grand nombre
des échassiers et autres.
La langue a peu de substance musculaire et est couverte de papilles cornées : aussi
le goût ne paroît-il point délicat.
Tout le corps des oiseaux étant couvert de plumes, le toucher devoit être le plus
foible et le plus imparfait de tous les sens. Les plumes sont d’une substance très-
légère, et sont composées d’une tige cornée, creuse à la base; elles sont garnies de
barbes, qui sont elles-mêmes, en quelque sorte, autant de petites plumes, et qui ont
aussi une tige sur les côtés de laquelle existent de petits crochets ou barbules. Ces
crochets sont réunis entre eux, dans la plupart des espèces et des genres, de telle
maniéré que 1 air ne peut passer au travers : ils servent aux oiseaux à les préserver
des variations continuelles de température auxquelles les expose leur passage rapide
dans les diverses régions de l’atmosphère. La nature leur a en outre donné une
glande située sur le croupion, qui suinte un suc huileux dont ils se servent pour
lubrifier leurs plumes, en les passant alternativement dans leur bec, avec lequel ils
ont préalablement.comprimé et pressé la glande pour en retirer une partie du suc