
La première nageoire du dos présente également un caractère remarquable : ce
sont des taches, mais qui n’existent que sur sa membrane. Ori les a figurées dans
notre planche avec trop de maigreur et sous l’apparence de traits linéaires.
Enfin le néfasch est, en général, d’un cendré noirâtre : cette teinte est toutefois
relevée par les couleurs argentées et bleuâtres de l’opercule ; elle passe au
glauque sur le ventre, et au brun sur le dessus de la tête.
Les rayons des nageoires sont comme dans le tableau suivant :
B. 4-. D* 25.. o. P. 18. V. 11. A. 14. C. 20 -h 6.
Hasselquist les a comptés un peu différemment :
B. 4 * D. 23. o. P. 17. V. 10. A. 16. C. 2Q.
Mais c’est sans doute pour avoir négligé de petits rayons filiformes fixés au-devant
des nageoires, comme ceux, par exemple, qui bordent la queue, et que j’ai indiqués
par le chiffre 6.
Les dents du néfasch étant différentes de celles de la citharine, les viscères
abdominaux présentent des différences analogues. On sait, en effet, qu’il n’arrive
pas à l’un de ces systèmes de subir dés modifications, que'l’autre n’en éprouve
de semblables.
Ces différences se manifestent toutefois davantage dans la proportion des
parties, qui ont en général plus de longueur dans le néfasch, attendu que sa
cavité abdominale est plus longue et moins large verticalement.
L ’estomac et l’oesophage sont, dans ces poissons, également parallèles, et communiquent
de même en arrière l’un avec l’autre ; le foie entoure aussi avec ses
trois lobes la portion de l’oesophage située en avant de l’estomac.
Nous avons pris des mesures exactes des viscères du néfasch sur un des plus
grands individus que nous nous soyons procurés; il avoit om.6ao de long,.sur
o” . i 4 o dans sa plus grande largeur. Nous donnerons ici ces mesures, en nous servant
du millimètre pour unité.
1.° L ’oesophage. Son diamètre, 20; sa longueur totale, 14° ; celle du co l, 2.
L ’oesophage descend parallèlement le long de l’estomac, et communique avec
lui sans valvule ni autre obstacle : son col est pourvu d’un muscle épais, faisant
fonction de sphincter, et pouvant s’opposer au retour des alimens. Immédiatement
au-dessous, est l’ouverture du canal pneumatique. T out l’oesophage est
membraneux, sauf une douzaine de fibres musculaires parallèles entre elles et
longitudinales.
2.° L ’estomac. Sa largeur, 120 millimètres ; son diamètre, 18.
L ’estomac se distingue de l’oesophage par sa contexture : c’est un muscle d’une
épaisseur considérable ( 3 millimètres), composé de fibres entre-croisées et peu
apparentes. Le coude qu’il forme avec l’oesophage, n’est pas musculeux; il est terminé,
à son autre extrémité, par une valvule qui ne permet plus de retour aux
matières qui en sont sorties.
3 ° Le foie forme une masse assez épaisse, ayant 110 millimètres de pourtour : il
enveloppe l’oesophage à sa partie supérieure. Un des trois lobes dont il est composé,
est terminé par une languette de 180 millimètres, laquelle adhère d’abord aux
parois extérieures de l’estomac, et se prolonge au-delà sur le colon. La vésicule du
fiel, longue de 8 millimètres, est engagée dans la partie du tissu cellulaire qui
réunit deux replis de l’intestin.
4." Les coecum. A la naissance de l’intestin, au-dessous et autour du pylore, est
une couronne d’environ cinquante coecum qui ont de 2 jusqu’à 6 millimètres de
long; les plus grands se voient auprès de l’estomac : ils diminuent par degrés, jusqu’à
disparoître entièrement. Quoique rangés sur une même ligne, ils ne débouchent
pas tous dans l’intestin, mais seulement par douze ouvertures plus grandes alors
que le diamètre de chacun d’eux. J’ai remarqué distinctement, à leur fond, comme
autant de petites bouteilles remplies d’une liqueur blanchâtre. Devra-t-on conclure
de cette ohservation que ces coecum, ou du moins les plus petits, commencent
cette sorte d’élaboration qui est proprement l’objet des vaisseaux lactés !
5.0 Le canal intestinal. Sa longueur, 800 millimètres; son plus grand tliamètre, ty.
Le canal intestinal est formé de huit longues portions repliées sur elles-mêmes :
la plus longue des huit est l’intestin rectum ; vient ensuite une autre portion qui
lui est adossée, et qu’on reçonnoît pour le colon à son tissu différent et à son plus
grand diamètre; le reste du canal intestinal, qui correspond aux petits intestins,
est moins long et moins étroit que dans la citharine.
6.° La rate forme une masse alongée, assez petite, engagée dans du tissu cellulaire,
et logée, à la suite de l’estomac, dans deux replis de l’intestin.
7 .0 Les organes de la génération. Longueur, 22 millimètres.
Les testicules ne m’ont rien présenté de remarquable : ce sont deux longs rubans
, placés au-dessous de la seconde vessie natatoire, et qui se dirigent parallèlement
d’arrière en avant.
8.° Vessie urinaire. Elle m’a paru manquer dans le néfasch comme dans la
citharine.
9.° Vessies natatoires. Longueur de la première, 4 millimètres; de la seconde,
220; du canal pneumatique, 18.
Un grand caractère distingue ces vessies natatoires de celles de la citharine,
cest de nêtre pas enfermées de même : aucun repli ne forme de diaphragme au-
dessous d’elles. D ’ailleurs, ces vessies diffèrent peu ; la plus grande n’est pas également
arquée. Le canal pneumatique a son insertion à la naissance de celle-ci; et
c est à ce point qu aboutissent ces longs rubans znusculeux dont j’ai donné, dans
1 article précédent, une description détaillée.
10.° Les mur. Ce sont deux masses spongieuses, de l’apparence et de la consistance
du fo ie , qui, en longeant la rainure formée par la colonne épinière et le
commencement des cotes , sont d abord réunies et confondues, mais qui deviennent
distinctes et en même temps très-volumineuses au point de la jonction
des deux vessies ; les reins occupent exactement, en cet endroit, tout l’espace
auquel donne lieu le rétrécissement des vessies à leur collet.