sphénal, dans mon travail intitulé Système crânien. La lame cartilagineuse qui les
réunit sans divisions bien tranchées, est figurée dans les Annales des sciences naturelles,
tome III, pl. 16, fig. 13.
Autour de ces os sont chez le crocodile, aussi bien que chez l’homme, des
parties qui les accompagnent : savoir, sur les côtés du premier, les cornets supérieurs
( ethmophysal ); du second, les cornets inférieurs ( rhinophysal) ; et du troisième,
les intermaxillaires (adnasal). L’ethmophysal remplit tout le fond de la cavité. Il
intervient chez le crocodile dans le plancher extérieur du crâne, n’offrant en
ce point d’autre différence avec l’homme, si ce n’est que sur celui-ci sa portion
externe est renversée dans l’orbite, où elle est connue sous le nom d osplanum,
et que chez le crocodile, en qui presque toutes les surfaces de la cavité orbitaire
pourvoient à l’accroissement et profitent à l’immense superficie de la face, le
segment dW planum est rangé dehors de 1 orbite, entre les nasaux et les lacrymaux.
Voilà donc ce même segment q u i, formant toujours un bord nasal à
l’orbite dans les mammifères, y avoit été nommé os planum. On a cru que cette
situation d’un os rentré et comme refoulé dans une cavité étoit en soi essentielle;
d’où il est arrivé que, quand le crocodile, chez lequel moins de lames crâniennes
s’enfoncent dans l’orbite, faisoit voir cet os en dehors, on fut persuadé qu’une
pièce nouvelle frappoit la vue pour la première fois. Cependant elle n’est pas
de surcroît, et en même temps elle ne manque à aucune de ses obligations
comme connexions; car elle longe chez le crocodile, ainsi que chez l’homme,
le côté externe des frontaux; elle porte sa partie antérieure sur les nasaux, et
son bord externe sur les lacrymaux. Enfin, comme occupant en avant et avec
les frontaux le bord interne de l’orbite, elle offre encore une petite partie
d’elle-même dedans l’orbite, restant don c, sous ce rapport, toujours fidèle à
l’analogie.
Cependant, pour l’avoir vue saillir dehors en avant des frontaux, M. Cüvier
en a donné une autre détermination : il l’a crue un fragment du frontal; et
comme d’ailleurs il avoit remarqué que ce prétendu démembrement du frontal
étoit propre à tous les ovipares, il ajouta aux matériaux crâniens celui-ci, quil
appela frontal antérieur. Cette innovation n’alloit à rien moins qu’à renverser ma
théorie des analogues ; celle-ci n’admet pas que ses règles soient suivies dans la
plupart des cas et faussées dans une ou deux circonstances particulières; c’est-a-
dire que le crâne des ovipares se montre une répétition de celui des vivipares,
hors dans un seul point ; à quoi il seroit pourvu comme à l’égard d’un type a
part. Cette manière de voir ne fut généralement point goûtée, sur-tout par Oken,
qui allégua et opposa que c’étoit faire des noms nouveaux pour des os qu on ne con-
noissoit pas ( 1 ).
Les différences de famille à famille ne portent point sur le caractère essentiel
des matériaux, mais sur leurs formes; et quant à ceci, nous conviendrons que
les rapports d’analogie des cornets du nez ou des ethmophysaux ne frappent point
à la première vue. Nous ne trouvons plus les mêmes lames plissées et contournées
( i ) fois, 1818 , 2.e cahier, page 276.
chez
chez les ovipares, les mêmes feuilles roulées en cornet, comme chez les mammifères
: il est pourvu autrement chez ceux-là au déploiement de la membrane
pituitaire, autrement quant au mode d’arrangement, mais toujours par l’emploi
de matériaux similaires.
A 1 autre extrémité des canaux olfactifs, les choses se passent de la ynême>
manière; on voit là, pour ailes de la seconde moitié de la lame cartilagineuse
centrale,.pour ailes du rhinqsphénal, un corps osseux sous la forme d’un manchon.
Tel est le cornet inférieur (antérieur chez les animaux), ou le rhinophysal: il est
■ tres-promptement soudé dans la cavité où il est engagé, y tenant lieu d’une
sorte; de pilier entre les lames supérieures ou les os du nez, et les lames inférieures
correspondantes ou Jes.os du vomer; car il y a deux de ces os, un pour chacun
des canaux olfactifs.
Les vomers, portés chez les crocodiles'à un maximum de composition, s’y
montrent avec des usages distincts, savoir : de contribuer par leur face supérieure
aux parois des chambres olfactives, s’en trouvant former le plancher, et
de-devenir par leur face inférieure le plafond du canal nasal, lequel, prolongé au-
delà,,de la portion olfactive, est en entier dévoué à l’organe respiratoire. Une
petite portion des vomers, non chez tous les crocodiles, mais chez un caïman,
intervient dans les os du palais.
Les deux cavités de l’appareil olfactif sont-elles redevables de leur disposition
et de 1 arrangement que nous venons d’y observer, aux causes ci-après,
savoir : la grandeur des maxillaires décidant d’abord de leur plus grande capacité,
relative., et la vaste étendue de ces chambres odoratives ayant subséquemment
rendu inutiles les replis et généralement tous les effets d’entassement
qui nous, avoient paru une nécessité pour l’odoration, parce qu’accoutumés
aux formes de l’anatomie humaine nous ne pouvions croire à un autre arrangement!
Les canaux olfactifs doivent être repris et considérés sous le point de vue
qmlf fo™ ent aussi les voies aériennes et le premier compartiment de l’organe
respiratoire. Ils sont en effet étendus sous toute la tête, s’y prolongeant de façon
que leurs ouvertures pour déboucher, ou les arrière-narines, paroissent au-dessous
et même .par-delà la région occipitale. II étoit difficile que le larynx fût amené
sur ces voies aériennes; celles-ci vont donc comme le chercher à l’arrière-gorge.
Cela s .exécute en vertu d’un mécanisme et procure un accroissement de fonctions,
lesquels sont d’un grand intérêt, et forment, à proprement parler, l’essentiel
-caractère,,du crâne d’un crocodile. Essayons de faire connoitre cette
singulière organisation.
Ailleurs, le: canal nasal, indépendamment de toute participation du vomer,
est, dans toute sa longueur, clos inférieurement par la jonction, suivie de soudure,
de lames en retour appartenant aux branches maxillaires. C ’est à partir
des ouvertures nasales externes, des intermaxillaires, puis des maxillaires, et enfin
des os palatins, que naissent ces lames; elles arrivent sur la ligne médiane bord
contre bord, s engrènent, et enfin se soudent ensemble : les fonctions et l’apnareil
H. N. TOME I.«, ,.rc partie. p f