
moins près cependant de l’orifice Branchial cjue de l’anal (1). Il est alongé, et
donne à chaque bout deux branches qui envoient des rameaux aux viscères, niais I
dont les divisions principales se portent très-visiblement aux deux orifices.
Pour expliquer cette distribution des filets nerveux, il faut se représenter que I
l’Ascidie, emprisonnée sous une écorce à peu près insensible, et souvent incrustée I
de corps étrangers, n’a de communications et de sensations directes à l’extérieur I
que par les deux orifices. II paroît même que celui de l’anus, ordinairement plus I
rapproché du ganglion, est le siège dune sensibilité plus vive. Les mouvemens I
de dilatation et de contraction quii laisse apercevoir, sont si souvent répétés, I
que Millier a cru qu’il étoit employé à prendre la nourriture, et que le supérieur I
servoit uniquement à rejeter 1 eau.
Les Ascidies sociales offrent la même organisation et les memes phéno-1
mènes. J’ai parlé ailleurs de leur gros ganglion, et je ne reviendrai pas sur ce I
sujet. Je me contenterai de remarquer que, quoique l’agrégation des enveloppesl
particulières soit complète et intime, la communauté des sensations sembleI
n’exister que par les orifices de l’anus. On les voit tendre constamment à se I
rapprocher, à se mettre en contact; et, quand ils parviennent à s’unir, on lesi
voit se créer un centre nerveux, et produire par leur expansion un nouvel!
organe, qui est celui de la sensibilité et de la volonté générales ( 2 ). Le Botrylle, I
qui réunit toutes les conditions précédentes, jouit au plus haut degré des pré-■
rogatives de l’animal composé : ¡’anatomie étoit en quelque sorte necessaire pourl
dévoiler sa vraie nature, et l’on peut dire que sans elle les animaux dont sel
forme chaque étoile du Botrylle eussent toujours été considérés comme un seuil
animal ( 3 ).
On voit aussi que, si un degré trop élevé dans l’organisation s’oppose à laréu-|
nion matérielle de plusieurs individus en un seul être, un degré moyen pour-l
roit bien lui être favorable, puisque le système nerveux des Ascidies, loin del
nuire aux facultés de l’animal composé par elles, lui en procure d’éminentesl
qu’on chercheroit peut-être vainement dans les classes inférieures.
Irritato osculo externo dactyli, itlud unici conttahitur,U
immotis persistentibus reliquie ; sed, irritata parte «nfra/'B
stellai, omnia oscula sirnul clauduntur. In aqua marintm
filtrata detentum et longa inedia nexatum, animal singulem
stelli? limbum centralem in conum apice pervium ( ■
infundibulum ) , i tenerrirna et diaphana membrana finna- ■
tum, erigit, fortioris sine dubio et amplioris vorticis
tandi grati à. Contra alvum deponens retrabit limbum ilium, I
ut vix ejus supersit vestigium ; atque tune ex foranÙM in- ■
terno dactylorum granulata; faces tanta vi explodunturÆ
ut ingenti saku opposi cu in fovea; marginem transimiM
G æ r t n . apud P a l l . Spicil. %pol. fase, x , p»g- 3^ I
(3) Pal las se fa iso it une id é e s ingu liè re de ce> étoile .
i l le s re g a rd o k -com m e des an im a u x pourvus de plusieurs®
tê te s , et qu i en acquéraient tous -les jours de nouvelf-H
Quis enitn è Ctxrlneri observationibus non concludat îm ■
gulam hujus trusta; Z-oop/yc-v stellarti non unwn esscjlos
culuin seu unicum caput, sed Polypum quasi multicipi,m>M
et subnascentibus continuò novis capiti bus pullulantoi'-M
(1) « Ce ganglion, dit M. Cuvier, donne des branchies
» que l’on suit aisément, parmi lesquelles on en dis-
» tingue, dans les grandes espèces, deux qui se rendent a
» l’oesophage et l’entourent d’un anneau. L’analogie ne
» permet pas de douter que cet anneau ne soit le cer-
» veau. Le ganglion répond à celui qu’on trouve dans
» les Bivalves, entre les branchies, et vers l’origine du
«tube qui amène l’eau. « Mêm.précité, pag. 24*
(2) Si l’on irrite un oscule à la circonférence d’nn système
de Botrylle, cet oscüte se contracte seul: si l’on
irrite le milieu de la cavité centrale du système, tous les
oscules se contractent à-la-fois. Conservé dans l’eau fil-
t rée, et épuisé par un long jeûne, l’animal élève davantage
le limbe délicat qui entoure la cavité centrale; il
lui donne la forme d’une trompe conique, et cherche,
en l’agitant, à exciter un tourbillon plus étendu ou plus
rapide. S’il a pris et digéré de la nourriture , il retire
à lui le limbe tout entier; les orifices intérieurs lancent
alors les excrémenspar petits grains avec tant de vivacité,
qu’ils leur font dépasser la cavité centrale d’un seul jet. Spicil. zool. fase, x , pag. 3 j.
Le propre, l’essence des Ascidies composées réside donc dans la convergence
et dans 1 union plus ou moins directe des orifices de l anus, union qui établit
l a réciprocité de certaines- impressions-et la société ou la-vie commune. Voilà
le caractère qui résulte de leurs qualités actuelles et positives. Quant à l’origine
de ces tjualites, il faut la chercher dans la composition même de J’oeuf; car il est
évident que le dépôt successif de plusieurs germes indépendant, quelque régulier
e t symétrique quon le suppose, ne produiroit jamais que des groupes analogues
à ceux de 1 Ascidie rameuse ou de l’Ascidie lépadiforme, dont les individus s’attachent
les uns aux autres, sans que ce rapprochement puisse établir entre eux
aucune véritable liaison organique.
Nous avons déjà prouvé l’existence de ces germes composés, qui seule exclut
l e s suppositions quon pourrait faire à l’aide des germes simples. Je conviens
que le nombre apparent des embryons particuliers est très-borné dans chaque
oeuf. Celui dun Pyrosome qui aura quelques milliers d’individus, n’en offre que
quatre; et je-n’oserois assurer que ceux des Botrylles et des autres-Ascidies
sociales eïi montrassent autant de bien distincts. Mais ne doit on pas supposer
que l'accrôîssement antérieur de ces foetus visibles est nécessaire à l’apparition
et aux premiers développemens des foetus invisibles, qui profitent de leur nourriture,
et qui, s alimentant bientôt eux-memes, provoquent à leur tour l’apparition
de nouveaux embryons, de - sorte que 1 accroissement de letre total s’opère, successivement,
mais dans une progression toujours accélérée, et ne s’arrête qu’au dernier
germe contenu dans l’oeuf! carie nombre des embiyons, quoique varié, n’est
jamais infini :• un système de Synoicum peut se composer de dix individus, mais
non de cinquante ; un système de Botrylle, de trente individus, et non de cent ;
et quoique y dans certaines espèces de Pyrosomes, le nombre des individus paroisse
s'élever à plusieurs milliers, ces grands assemblages ont des limites qu’ils ne
dépassent point, circonstance qui concourt à prouver que l’accroissement ne se
fait point par une addition indéfinie de nouveaux germes, mais par le déve-
loppement gradué et successif des seuls germes contenus primitivement dans le
même oeuf
Ce développement s’opère dans l’intérieur même de 1 etre, entre les individus
plus grands qui Je composent, et souvent loin de la surface extérieure. On
peut I observer jusqu’à un certain point, et je ne doute pas qu’avec le temps
on ne parvienne à en déterminer rigoureusement le mode pour chaque genre.
Il suffira ici de remarquer que ce mode doit varier en raison de la forme du
système, et qu’il ne peut être exactement le même pour celui du Botrylle, qui
ne s étend qu’en circonférence, et pour celui du Pyrosome, qui croît en circonférence
et en hauteur. Cet accroissement en tout sens devient absolument
inexplicable par la juxta-position, et achève de l’exclure, du moins pour les corps
qui,comme les Pyrosomes, sont formés d’un seul système.
Quant à ceux qui le sont de plusieurs, comme ces divers systèmes n’ont pas
de centre commun, on peut supposer que des germes fortuitement rapprochés
se sont confondus en un seul corps. Néanmoins, si l’on fait attention que les
H. t f . T O M E I.“ , partie. G a