S y n o n ym . Ibis sacré, Ibis religiosa. ViE iL L . Tabl. tncyclop. tom. I I I , pag. i »4 4 *
Abou-hannes. B r u c e , Voyage aux sources du N i l , tom. V , pag. 202 , planche 3 j .
Ibis blanc, Nuinenius Ibis. S à v ig , Histoire naturelle et mythologique de l ’ibis.
Parvenu à J’écat adulte, l’Ibis blanc ou-sacré a la tête et les deux tiers environ
de la longueur du cou dépourvus de plumes : la couleur de la peau tire sur le
noir; les grandes remiges sont terminées par du noir profond à reflets, dans lequel
le blanc forme des échancrures obliques, et les remiges secondaires, par un beau
vert foncé, aussi à reflets. Les trois ou quatre remiges internes sont de même
couleur que les grandes, et les barbes en deviennent avec l’âge si longues et si
eifilées, qu’elles recouvrent tout le croupion, et que, retombant par-dessus le bout
des ailes, elles cachent une partie de la queue, dont les pennes sont blanches
comme le reste du plumage. C ’est la forte échancrure formée par le blanc avec le
noir du croupion, qui, suivant Plutarque, retraçoit aux Egyptiens l’image de la
lune dans son croissant. L ’iris est d’un brun noisette; le bec et les pieds sont noirs.
Dans le jeune âge, les joues, le bas du cou et la gorge entière sont couverts
de plumes petites, rarés et comme semées sur la peau, qu’elles ne recouvrent
qu’imparfaitement ; le dessus de la tête et celui de la nuque sont revêtus de plumes
plus grandes et mieux fournies, assez longues à l’occiput pour y former une sorte
de huppe si l’oiseau avoit le pouvoir de les relever. Ces plumes, celles du sommet
de la tête, des joues et du derrière du cou, sont d’un noir à reflets, et quelques-
unes ont une bordure blanche ; celles de la gorge sont de cette dernière, couleur :
c’est un individu dans cet état que représente la figure 1 de la planche 7. L 'abou-
hamiès figuré par Bruce dans le tome V, planche 36, de son Voyage aux sources du
N il, est un individu du même âge,
L ’Ibis blanc a un ventricule musculeux très-épais, d’environ trois pouces et
demi de diamètre, qui occupe près des deux tiers de la capacité antérieure de l’abdomen.
Le renflement qu’éprouve l’oesophage vers son insertion est considérable
et très-glanduleux; les intestins forment une masse elliptique composée d’une
double spirale, outre un premier repli qui borde le gésier. Ils ont un peu plus de
trois pieds et demi de longueur. Les coecum, au nombre de deux, sont assez courts
et obtus.
L ’Ibis blanc vit quelquefois isolément, quelquefois par petites troupes de huit
à dix ; il a le vol puissant et élevé, et jette de temps en temps des cris rauques.
Lorsqu’il s’abat sur des terres nouvellement découvertes, il reste des heures entières
occupé à fouiller la vase avec son bec. On ne voit jamais les ibis s’élancer, comme
nos courlis, et courir avec rapidité ; mais ils vont pas à pas. Ils se tiennent assez
constamment pressés les uns contre les autres, le corps presque horizontal, le cou
fléchi, la tête inclinée : ils dirigent celle-ci, tantôt à gauche, tantôt à droite;
tantôt ils la portent en avant, ou ils la ramènent en frappant la terre du bout de
leur bec.
A leur arrivée, les ibis se portent d’abord sur les terrains bas, qui sont recouverts
par les eaux avant tous les autres ; mais, quand l’inondation fait des progrès,
que les eaux deviennent plus profondes et s’étendent chaque jour, les ibis refluent
vers des terres plus élevées; ils s’approchent alors du Nil, viennent autour des
villages, où ils se posent dans les rizières, les luzernes, le long des canaux, et sur
les petites digues dont on environne la plupart des terrains cultivés. Lorsqu ensuite
les eaux, parvenues au terme de leur accroissement, baissent et se retirent peu à
peu, les ibis les suivent, et ne s’éloignent de même que lentement. Les ibis ne
s approchent point du Kaire, dont les environs sont trop arides et trop fréquentés.
M. Savigny n’a pu les examiner à loisir que dans les environs de Damiette et de
Menzaleh, et ne les a retrouvés en certain nombre que près de Kafr Abou-Sa’yd,
sur la rive gauche du N il, à trois mille mètres de ce fleuve et à vingt mille de
Damiette, dans de grandes inondations qui s’étendent jusqu’au lac Bourlos, et qui
produisent en hiver quelques prairies naturelles où les Arabes conduisent des troupeaux.
Là, ces oiseaux ne se laissent pas aisément atteindre; car on ne peut parvenir
jusqua eux qu’après les avoir poursuivis à travers des marécages profonds,
ou sur des plages de vase encore liquides et impraticables. Des coquillages, comme
les cyclostomes, les planorbes, les ampullaires, & c„ des vers, de petits poissons,
des insectes aquatiques, sont les alimens dont se nourrit l’Ibis blanc.
L Ibis blanc s appelle en Egypte mengel, abou-mengel, nom qui exprime la courbure
de son bec, et qui, traduit littéralement, signifie père de la faucille. Dans la
basse Ethiopie, il porte le nom de abou-hannes, qui veut dire père Jean, parce que
cest vers la fete de la Saint-Jean, époque à laquelle commencent les pluies dans
l’Abyssinie, qu’il paroît sur les bords du Nil. L'Ibis sacré est répandu dans toute
l’Afrique; il se trouve aussi dans l’Inde et aux Moluques ( 1 ).
La propagation est inconnue.
L' IBIS NOIR, IBI S F A L C IN E L L U S
( planche 7 , frg. 2 ).
I. c a p i t e , c o l l o , p e c t o r e , la te r ib u s v e n t r e q u e a b d om in e c a s t a n e ls ; d o r s o , a l i s , u r o p y -
g io q u e c a u d â v i r id i - fu s c o - v io la c e s c e n t ib u s ; ro s t r o e t p e d ib u s fu s c o - v ir e s c e n t ib u s .
Sy n o n y m . Tantalus fàlcinellus. L in n . ; G m e l . Syst. nat. pag. 6 4 8 , n." 2 (s en e x ) ; et Tantalus
viridis, pag. 648 , n.° 8 (junior).
Tantalusfalcinellus. L a t h . Ind. Omith. pag. 305 , n." i 4 ( s e n e x ) ; et pag. 306, n “ 1 s
( ju n io r ) .
Courlis vert. B u f f . Histoire naturelle, O is eau x , tom. V I I I , pag. 2 9 ; et Courlis d'Italie,
planches enluminées, 8 19 (v ieu x mâle).
Ibis vert, Scotopax fâicineiius. C u v . Règne anim. tom. I, pag. 483.
Ibis vert, Ibis falcinellus. V i e u x . Tabl. encyclop. t. I I I , pag. 1 1 4 3 .
B a y a u d g lo s sy Ib is .LK TH .S y n . tom. I I I , pag. 1 1 3 , n.° 1 2 ; et Green Ibis , pag. i> 4 ,
n." 13.
Ib is noir. S à v ig . His t. natur. et mytlol. de l ’ibis, page 36 , fig . 4 ( jeune âge ).
Courly marron, Numenius castaneus. B r is s . Omith. tom. V , pag. 329 , n." 5 (senex ) ;
et Courly vert, Numenius v irid is, pag. 3 2 6 , n .” 4 , tabl. 2 7 , f. 2 ( junior ).
Chîurlo. Storia degl. ucc. tom. IV , pag. 439 ( vieux mâle ).
Cette espece a la tete, le co u , la poitrine, les flancs, le ventre et l’abdomen
( 1) Voyez, à la fin d e c e tt e E x p lic a t io n , l’e xtrait d e 1 Histoire naturelle et mythologique de l’ ibis, p a r } . C . S a v ig n y .